Un Sommet arabe solidaire avec la Palestine

Le Sommet arabe a réaffirmé, vendredi à Djeddah, à l’issue de sa 32e session, la centralité de la cause palestinienne, comme l’un des principaux facteurs de sécurité et de stabilité dans la région, condamnant dans les termes les plus fermes les pratiques et les violations qui ciblent les Palestiniens dans leur vie, leurs biens et leur existence.

L’importance de la solidarité arabe avec la Palestine

Le conflit palestino-israélien est l’un des conflits les plus longs de l’histoire moderne, et il a causé des dégâts et des souffrances généralisés dans toute la région. Cependant, l’un des plus grands obstacles à la résolution de ce conflit a été le manque de solidarité et de soutien du monde arabe. La solidarité du monde arabe avec la Palestine est cruciale, non seulement pour l’avenir de la Palestine, mais pour la paix et la stabilité de tout le Moyen-Orient. La solidarité du monde arabe avec la Palestine contribue à faire prendre conscience de la question et apporte un soutien indispensable au peuple palestinien dans sa lutte pour l’autodétermination et la liberté. En outre, la solidarité arabe avec la Palestine peut contribuer à modifier l’équilibre des forces et à faire pression sur les acteurs internationaux pour qu’ils agissent en faveur d’une paix juste et durable.

La relation historique entre le monde arabe et la Palestine

La relation historique entre le monde arabe et la Palestine remonte au début du XXe siècle, lorsque le mandat britannique a pris le contrôle de la Palestine et l’a remis au mouvement sioniste. Les dirigeants arabes de l’époque étaient préoccupés par l’augmentation de la migration et de l’implantation juives dans la région, qui menaçaient leur souveraineté et leur intégrité territoriale. Par conséquent, le monde arabe cherche depuis longtemps à soutenir la Palestine dans sa lutte contre l’occupation et la répression israéliennes. Les premiers efforts comprenaient la formation de la Ligue arabe en 1945, qui reste déterminée à défendre la cause palestinienne et a contribué à faire pression sur Israël pour qu’il fasse des concessions pour la paix. Au fil des ans, les États arabes ont soutenu la Palestine par une aide diplomatique et financière, et leur solidarité collective s’est manifestée à travers divers sommets et conférences. En définitive, la relation entre le monde arabe et la Palestine reste complexe et historiquement nuancée, mais leur engagement en faveur d’une résolution juste et durable du conflit est inébranlable.

L’état actuel du conflit palestino-israélien

L’état actuel du conflit palestino-israélien est sombre, avec une escalade de la violence et des tensions ces dernières années. Les deux parties sont enfermées dans un conflit territorial depuis des décennies, chacune revendiquant la propriété du même lopin de terre au Moyen-Orient. Le conflit est enraciné dans des différences historiques, religieuses et politiques qui se sont transmises de génération en génération. Les territoires palestiniens sont sous contrôle israélien depuis la guerre des Six jours de 1967, ce qui a entraîné un système d’occupation critiqué par de nombreux organismes internationaux. Le conflit en cours a causé d’importantes souffrances humaines des deux côtés, avec des milliers de vies perdues et des millions de personnes déplacées de leurs foyers. Malgré de nombreuses tentatives de négociations de paix, une résolution du conflit reste insaisissable,

Le rôle des États arabes dans le soutien à la cause palestinienne

On peut dire que le rôle le plus critique que jouent les États arabes dans le soutien à la cause palestinienne est leur soutien diplomatique et économique. Depuis la création d’Israël en 1948, les États arabes ont exprimé leur opposition à l’État juif et ont refusé de reconnaître sa légitimité. Parallèlement, ils ont activement soutenu la Palestine dans sa lutte pour un État et sa reconnaissance. Ce soutien a pris la forme d’efforts de lobbying diplomatique auprès des Nations Unies, d’une aide financière à l’Autorité palestinienne et de la fourniture d’une couverture médiatique et de plates-formes politiques aux dirigeants palestiniens. Cependant, la mesure dans laquelle les États arabes ont été efficaces pour faire avancer la cause palestinienne est sujette à débat. Certains affirment que leur manque d’action concertée a entravé les progrès, tandis que d’autres soutiennent que sans le soutien arabe, la lutte palestinienne serait gravement minée. Néanmoins, il est clair que les États arabes restent vitaux acteurs du conflit en cours et continueront de jouer un rôle essentiel dans l’élaboration de sa résolution finale.

Critiques de l’approche du monde arabe face au conflit israélo-palestinien

Une critique de l’approche du monde arabe face au conflit israélo-palestinien est qu’il s’est trop concentré sur la rhétorique et les gestes symboliques plutôt que sur des actions concrètes pour soutenir la cause palestinienne. Par exemple, de nombreux dirigeants arabes ont fait des déclarations publiques condamnant les actions israéliennes dans les territoires occupés, mais n’ont pas donné suite à des mesures tangibles telles que des sanctions économiques ou l’isolement diplomatique. De plus, certains critiques affirment que le monde arabe n’a pas fait assez pour soutenir les efforts de construction de l’État palestinien ou pour résoudre les divisions internes entre les factions politiques palestiniennes. Ces critiques suggèrent que les dirigeants arabes doivent faire plus pour traduire leur solidarité avec la Palestine en actions significatives qui peuvent aider à apporter une résolution durable au conflit.

Opportunités pour une solidarité arabe accrue avec la Palestine

En outre, il existe plusieurs opportunités potentielles pour une solidarité arabe accrue avec la Palestine. Une opportunité clé est la croissance continue du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui cherche à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à son occupation des territoires palestiniens et respecte les droits humains des Palestiniens. Les nations arabes peuvent jouer un rôle central dans la promotion du BDS en imposant des sanctions économiques à Israël, en se départissant des entreprises qui profitent de l’occupation et en boycottant les biens et services israéliens. En outre, les pays arabes peuvent accroître leur soutien financier et diplomatique à la Palestine, notamment en fournissant une aide et en investissant dans les infrastructures et le développement économique. Enfin, les nations arabes peuvent œuvrer pour construire une solidarité de base durable avec les Palestiniens en promouvant les échanges culturels et éducatifs, organiser des événements et des conférences conjoints et encourager les contacts et le dialogue entre les peuples. En poursuivant ces opportunités de solidarité arabe accrue avec la Palestine, la région peut aider à construire un avenir plus juste et plus pacifique pour tous ceux qui sont touchés par le conflit en cours.

L’impact de la solidarité arabe sur la lutte palestinienne

De plus, la solidarité arabe a joué un rôle crucial dans la lutte palestinienne. Les nations arabes ont toujours été de fervents partisans de la cause palestinienne, fournissant une aide financière, politique et militaire en cas de besoin. L’embargo arabe sur le pétrole de 1973 a démontré le pouvoir de la solidarité arabe, alors que les nations arabes s’unissaient pour punir l’Occident pour son soutien à Israël. L’embargo a montré que les nations arabes pouvaient tirer parti de leurs ressources pour faire pression sur d’autres pays afin qu’ils prennent position sur la question palestinienne. Par ailleurs, le Sommet d’Alger de 1988 a réaffirmé l’engagement des États arabes à la cause palestinienne, appelant à la création d’un État palestinien et à la restitution de tous les territoires palestiniens occupés par Israël. La solidarité arabe a donné aux Palestiniens de l’espoir et un sentiment d’appartenance à une communauté plus large qui partage leurs luttes et leurs aspirations. Cependant, l’efficacité de la solidarité arabe a été limitée par les divisions internes et les réalités géopolitiques, et la question palestinienne reste non résolue à ce jour.

La nécessité du soutien arabe pour une paix juste en Palestine

En conclusion, il est évident que le soutien arabe est essentiel pour parvenir à une paix juste en Palestine. Les dernières décennies ont vu plusieurs tentatives infructueuses de négocier la paix, et la situation continue de se détériorer pour le peuple palestinien. Cependant, le soutien et la solidarité du monde arabe peuvent aider à changer cela. Le sommet qui s’est tenu en Arabie saoudite, qui a réuni des dirigeants de tout le monde arabe, témoigne d’une reconnaissance croissante de l’importance de cette question. Le règlement de ce conflit de longue date est non seulement crucial pour la stabilité de la région, mais aussi une question de justice pour le peuple palestinien. Par conséquent, il est important que le monde arabe continue d’être solidaire avec la Palestine et prenne des mesures pour s’assurer que leurs voix soient entendues dans la négociation d’une solution pacifique et juste.

Farid DAOUDI


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  Assad appelle la Ligue arabe arabe à régler les problèmes régionaux sans ingérence étrangère

Le président syrien Bachar al-Assad a prononcé son premier discours au sommet de la Ligue arabe en 12 ans, revenant dans le giron arabe malgré l’opposition virulente des États-Unis.

« Nous sommes devant une opportunité historique de réorganiser nos affaires avec le moins d’interventions étrangères », a déclaré le président syrien Bachar al-Assad ce vendredi 19 mai lors du sommet qui s’est tenu à Djeddah, en Arabie saoudite.

Ces remarques interviennent alors que la Ligue arabe a réadmis la Syrie le 7 mai au mépris des menaces proférées par les États-Unis. La décision a été soutenue par les 13 des 22 États membres présents à la session.

La normalisation croissante n’a pas été bien accueillie par Washington dont les politiques au cours de la dernière décennie se sont concentrées sur la fin du gouvernement Assad et l’isolement de la Syrie.

Lors de son discours, Assad a espéré une coopération accrue entre les États de la région, déclarant : « J’espère que cela marquera le début d’une nouvelle phase de l’action arabe pour la solidarité entre nous, pour la paix dans notre région, le développement et la prospérité au lieu de la guerre et de la destruction. »

Il a noté que les fissures entre la Syrie et les autres États arabes qui ont émergé au cours de la dernière décennie doivent être abordées, et que le plus important est de laisser le peuple gérer ses affaires intérieures et d’éviter les ingérences extérieures.

Riyad accueille Assad

S’adressant au sommet, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a souhaité la bienvenue à Assad dans la Ligue arabe, déclarant : « Nous sommes heureux aujourd’hui de la présence du président syrien Bachar al-Assad à ce sommet. »

Le dirigeant de facto du royaume a espéré également que le retour conduirait à la « stabilité » en Syrie.

Il s’agit de la première visite d’Assad en Arabie saoudite après que les deux pays ont convenu de reprendre leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades en mars.

La Ligue arabe a suspendu l’adhésion de la Syrie en novembre 2011, lorsque le pays a lancé une campagne pour éliminer les terroristes les plus violents qui affluaient du monde entier dans le pays. La Syrie, l’un des six membres fondateurs de la Ligue arabe en 1945, a dénoncé cette décision comme « illégale et une violation de la charte de l’organisation. »


   Discours intégral du président syrien lors de 1ère séance de travail du Sommet arabe à Djeddah

Votre Altesse, le Prince Mohamad ben Salman, Prince Héritier du Royaume d’Arabie Saoudite, Vos Majestés et Altesses, Mesdames et Messieurs ;

Par où une personne peut-elle commencer son discours alors que les dangers ne sont plus imminents mais se sont concrétisés ? Elle commence par l’espoir qui pousse à accomplir et à agir. Et quand les maux s’accumulent, le médecin peut les traiter individuellement, à condition qu’il traite la maladie essentielle sous-jacente.

Nous devons donc examiner les grandes raisons qui menacent notre avenir et engendrent nos crises, afin de ne pas nous noyer et noyer les générations futures en traitant les effets et non les causes.

Or, les menaces comportent aussi bien des risques que des opportunités. Et aujourd’hui, nous nous trouvons devant l’opportunité d’un changement de la situation internationale qui se manifeste par un monde multipolaire, en réaction à l’hégémonie de l’Occident dépourvu de principes, de morale, d’amis et de partenaires.

C’est une opportunité historique pour réorganiser nos affaires avec une moindre ingérence étrangère. Ce qui exige notre repositionnement dans ce monde en cours de formation, afin d’en prendre une part active en investissant dans les circonstances positives nées des réconciliations ayant précédé ce sommet jusqu’à aujourd’hui.

C’est aussi une opportunité pour consolider notre culture face au délitement à venir avec le libéralisme moderne qui cible les affiliations instinctives de l’être humain et le dépouille de sa morale et de son identité, et aussi de définir notre identité arabe dans sa dimension civilisationnelle alors qu’elle est faussement accusée de discriminations et de chauvinisme dans le but de la mettre en conflit avec les composantes naturelles, nationales, ethniques et religieuses, afin qu’elle meurt et que meurent avec elle nos sociétés dans leur lutte contre elles-mêmes et non contre autrui.

Les raisons sont nombreuses, les mots ne peuvent les cerner et les sommets ne peuvent y suffire. Elles ne commencent ni par les crimes de l’entité sioniste, rejetée par les Arabes, contre le peuple palestinien résistant, ni ne se terminent par le danger de la pensée expansionniste ottomane imprégnée de la saveur d’une « fraternité » déviante, et sont indissociables du défi posé par le développement qui est une priorité absolue pour nos sociétés.

D’où le rôle de la Ligue des États arabes en tant que plate-forme naturelle pour discuter des diverses questions et les traiter, à condition d’améliorer son travail via la révision de la Charte et du règlement intérieur et de faire évoluer ses organismes pour suivre le rythme de ce siècle.

Le travail arabe commun a besoin de visions, de stratégies et d’objectifs communs que nous transformerons ultérieurement en plans opérationnels, tout comme il a besoin d’une politique unifiée, de principes fermes, de mécanismes et de contrôles transparents. Dès lors nous passerons de la réaction aux événements à leur anticipation et la Ligue sera le respirateur en cas de siège et non son partenaire, le refuge contre l’agression et non sa plate-forme.

Quant à ce qui nous préoccupe quotidiennement, de la Libye à la Syrie en passant par le Yémen et le Soudan, plus nombre d’autres problèmes dans différentes régions, nous ne pouvons traiter les maladies en traitant les symptômes. Tous ces problèmes sont la conséquence de raisons supérieures non traitées auparavant. Parler de certains d’entre eux nécessite le traitement des fissures, qui se sont produites sur la scène arabe au cours de la dernière décennie, et la restauration  du rôle de la Ligue en tant que baume sur les plaies et non en tant que facteur aggravant.

Le plus important est de laisser les problèmes internes à leur peuple, car ils sont capables de gérer leurs affaires, et nous n’avons qu’à empêcher les ingérences extérieures dans leurs pays et les aider exclusivement sur demande.

Concernant la Syrie, son arabité est son passé, son présent et son avenir. Mais c’est une arabité de l’appartenance, non l’arabité des girons. Les girons sont éphémères, mais l’appartenance est permanente. Une personne peut passer d’un giron à un autre pour une raison quelconque, mais elle ne change pas d’appartenance. Celui qui change (son appartenance) en est fondamentalement dépourvu. Celui qui loge dans le cœur ne se confine pas dans un giron. Et la Syrie est le cœur de l’arabité et en son cœur.

Mesdames et Messieurs,

Pendant que nous tenons ce sommet dans un monde agité, l’espoir renaît à l’ombre du rapprochement arabo-arabe, arabo-régional et international ; lequel espoir est consacré par ce sommet. J’espère qu’il marquera le début d’une nouvelle étape du travail arabe pour la solidarité entre nous, la paix dans notre région, le développement et la prospérité au lieu de la guerre et de la destruction.

Dans le respect des cinq minutes accordées à chaque orateur, j’adresse mes vifs remerciements aux chefs des délégations qui ont exprimé leur profonde amitié envers la Syrie. Je leur exprime la mienne à mon tour, tout comme je remercie le Serviteur des deux Lieux Saints pour son rôle important et les efforts intenses qu’il a déployés afin de promouvoir la réconciliation dans notre région et de faire le succès de ce sommet. Je lui souhaite ainsi qu’à Son Altesse le Prince héritier et au peuple frère saoudien la permanence du progrès et de la prospérité.

Et que la paix soit sur vous…

Dr. Bachar al-Assad,  Président de la République arabe syrienne

 

source : Vidéo Sana   traduction par Mouna Alno-Nakhal


 

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