En marge des travaux à Tunis de la TICAD 8 : Les incantations pathétiques du Makhzen

 

Les travaux de la TICAD 8 (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) ont débuté hier, à Tunis, en présence de plus de 66 personnalités officielles dont neuf chefs d’État et souverains, selon les indications des médias locaux. Parmi l’ensemble des participants à ce 8e forum économique au Palais des Congrès, on relève la présence du président de la RASD, Brahim Ghali, reçu à cette occasion par le président tunisien Kaïs Saïed. Faut-il rappeler que la RASD est un membre fondateur de l’Union africaine et que ce genre de manifestation économique est coorganisée par l’UA et le partenaire japonais. Au total, 82 projets vont être présentés, lors de la (TICAD 8) qui compte une centaine d’hommes et femmes d’affaires japonais».

 

La Ticad est aussi organisée avec la collaboration de l’ONU, du Programme onusien pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale. Il s’agit d’un forum incontournable auquel prennent part les pays africains et les organisations internationales, le secteur privé et la société civile, au service d’une politique de développement du continent africain. Tout comme lors du Sommet de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 7) à Yokohama, la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Yokohama constitue la preuve que l’Etat sahraoui est, bel et bien, partie prenante de la stratégie de l’Union africaine. Le royaume du Maroc s’est échiné à vouloir arguer du contraire et à tenter, une fois de plus, de convaincre les délégations africaines et japonaise d’exclure la RASD de toute participation à ce huitième sommet au mépris du fait que le Conseil exécutif de l’UA réuni à Lusaka avait signifié, par une résolution contraignante, le droit de tous les pays membres de l’organisation panafricaine à y être présents.

L’arrogance et l’indécence du royaume du Maroc sont telles qu’il accumule depuis des mois bévue sur bévue et reçoit gifle après gifle, sans prendre le temps de s’interroger sur l’impact de son incurie diplomatique. Totalement enivré par la normalisation avec l’entité sioniste, il se croit tout permis et n’hésite même plus à menacer les partenaires européens, comme lors du dernier discours de Mohamed BVI les sommant de «clarifier leur alignement sur sa thèse» de prétendue souveraineté au Sahara occidental. À maintes reprises, il s’est vu fait à sa juste place par l’Allemagne et sa MAE Mme Analena Barboeck, l’Espagne où des ministres espagnols ont clairement désavoué l’aventurisme suspect du chef de gouvernement Pedro Sanchez ainsi que par le Haut représentant de l’UE et chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, monté au créneau à trois reprises en moins de deux mois, pour balayer les déclarations fallacieuses de Rabat et de son MAE l’inénarrable Bourita. Tout cela sans compter Pegasus et son déplorable effet sur les amitiés hexagonales. Il n’empêche. Englué dans sa dérive obsessionnelle, le royaume marocain poursuit une politique stérile et périlleuse qui a vu jadis Hassan II rompre les relations diplomatiques avec la Tunisie de Bourguiba parce qu’elle avait reconnu la Mauritanie avant de se résigner lui-même à pactiser avec une Mauritanie invitée à dépecer le territoire sahraoui comme un butin de guerre…sans combat! L’histoire bégaie mais ses retours de manivelle peuvent être désastreux.

Chaabane BENSACI


    Abi Bouchraya  Bachir : l’agressivité du Maroc dissimule le sentiment d’un échec cinglant au sein de l’UA

Abi Bouchraya  Bachir : l’agressivité du Maroc dissimule le sentiment d’un échec cinglant au sein de l’UA

Le membre du Secrétariat national du Front  Polisario, chargé de l’Europe et de l’Union européenne, Abi Bouchraya  Bachir a considéré que le contenu du communiqué, bouffi d’arrogance et  d’agressivité, rendu public par le ministère des Affaires étrangères de  l’occupant marocain concernant l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali  par son homologue tunisien, Kaïs Saïed, dissimulait le sentiment d’un échec  cinglant dans la réalisation des objectifs de son adhésion en 2017 à  l’Union africaine (UA). 

Intervenant sur la chaîne télévisée BBC Arabic, le diplomate sahraoui a affirmé que « le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, publié en réaction à l’accueil réservé au Président sahraoui à Tunis à l’occasion de la 8e Conférence de la TICAD, dénote une sorte d’agressivité et de mépris envers des frères, voire même une sélectivité dans ses relations avec les pays », rapporte l’agence de presse sahraouie (SPS).

Les protocoles de la Conférence UA-Japon sont, certes, les mêmes que ceux adoptées à Bruxelles lors du sommet UA-UE au début de l’année en cours, nonobstant « nous n’avons entendu aucun bruit ni entendu parler d’un quelconque rappel de l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles pour consultations », s’est-il exclamé.

La Tunisie, tout comme la République sahraouie et le Royaume du Maroc, « sont tenus de respecter les décisions rendues par l’organisation panafricaine, y compris celles approuvées par la réunion ministérielle de Lusaka en présence de la délégation marocaine, et au cours de laquelle la question a été tranchée, à savoir l’invitation de tous les pays membres de l’UA à la 8e Conférence de la TICAD », a-t-il expliqué.

Commentant le dernier communiqué des Affaires étrangères tunisiennes, le diplomate sahraoui a estimé qu’ »il reflète, en vérité, l’attachement de

Tunis à la loi et la légitimité internationale en ce qui concerne le conflit de décolonisation au Sahara occidental, ainsi que ses engagements en tant que pays membre de l’UA ».

Pour M. Abi Bouchraya Bachir, toute cette escalade est une « polémique orchestrée » et « une nouvelle violation » des engagements africains du Maroc, en ce sens que le Royaume du Maroc a déjà ratifié l’acte constitutif de l’UA et déposé le dossier d’adhésion qui comprenait la délimitation des frontières reconnues à l’international, outre sa participation aux côtés de la RASD à différentes manifestations internationales.

En revanche, la Tunisie a « honoré ses engagements quant aux résolutions de l’UA et fait preuve d’un haut sens d’hospitalité et de traitement des Invités sur le même pied d’égalité », a-t-il mis en avant.

La ministère sahraoui des Affaires étrangères a réagi au communiqué rendu  public par le ministère marocain des Affaires étrangères après l’accueil du  président sahraoui, Brahim Ghali, par son homologue tunisien, Kaïs Saïed,  dans le cadre de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le  développement de l’Afrique (TICAD 8), prévue samedi et dimanche à Tunis,  affirmant que « le régime d’occupation marocain visait, à travers ses  pratiques, à exécuter des agendas étrangers subversifs ciblant la paix et  la stabilité dans la région, indiquant qu’il cherchait également à porter  atteinte à la cohésion et à l’unité des pays et des peuples de l’Union  africaine (UA) ».

A rappeler que Tunis a décidé de rappeler son ambassadeur à Rabat pour consultations suite à la réaction marocaine « inacceptable » concernant la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à la 8e Conférence de la TICAD.

par Abdelkrim Zerzouri

C’est la brouille diplomatique entre le Maroc et la Tunisie. Un premier heurt diplomatique enregistré après le discours du roi Mohammed VI, prononcé le 20 août dernier, à travers lequel il a averti ses partenaires, traditionnels ou nouveaux, à clarifier leur position à propos de son « plan d’autonomie » pour le Sahara occidental, un « prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », avait-il souligné.

Le Maroc a décidé de rappeler immédiatement en consultation son ambassadeur à Tunis suite à une invitation adressée au président du Sahara occidental pour participer à la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), qui se tient en Tunisie.

Pour le Maroc, l’invitation en question est un « acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives ». Bien sûr, dans cet ordre d’idées, le Maroc a décidé de ne pas participer à ce sommet.

Pourtant, la Tunisie n’a commis aucune offense en invitant un chef d’Etat membre de l’Union africaine (UA).

C’est le contraire qui aurait constitué une entorse au cadre diplomatique régional. En tant que pays hôte de ce sommet, la Tunisie n’a fait qu’adresser une invitation à tous les pays membres de l’Union africaine, dont le Sahara occidental, tant qu’il s’agit d’une conférence Japon-Afrique. Rien de personnel ou de lien direct entre la Tunisie et le Sahara occidental, pour ainsi dire. D’ailleurs, la Tunisie, qui a également rappelé son ambassadeur au Maroc, a précisé que c’est le président de l’UA qui a envoyé les invitations aux pays membres.

Le Maroc entre-t-il dans une phase de délire diplomatique ? Et quelles seraient ses conséquences sur la stabilité de la région et le continent ? Car, à ce rythme des choses, le Maroc va tout droit vers des conflits avec une majeure partie des pays africains, qui entretiennent de bonnes relations avec les dirigeants du Sahara occidental d’Etat à Etat ou dans le cadre de l’UA, et ne lui reconnaissent aucune souveraineté sur le Sahara occidental.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *