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MAGHREB. Paru dans l’édition du vendredi 7 septembre 2018 de la revue scientifique américaine Science, un article préconise d’implanter, à une large échelle, des centrales solaires et des éoliennes dans le désert du Sahara. Outre le fait de générer plus d’énergie tout en réduisant les émissions de carbone, ceci favoriserait, selon les travaux de sept scientifiques*, des précipitations plus importantes.
Les auteurs évoquent l’installation de trois millions d’éoliennes et des panneaux solaires sur 20% de la surface de ce désert, soit au total neuf millions de m² qui permettraient d' »alimenter le monde entier en électricité ».
Ceci n’est encore que de la théorie, mais les scientifiques affirment que ces implantations auraient pour effet indirect de changer la température au sol (panneaux solaires), de modifier les flux d’air en réduisant la vitesse des vents (éoliennes) et donc de faire plus pleuvoir au-dessus du Sahara. Ils calculent même que les précipitations pourraient passer de 0,24 à 0,59 mm par jour. Avec comme conséquence non négligeable une végétation plus importante pour nourrir les animaux notamment. « Ces résultats indiquent que les énergies renouvelables peuvent avoir de multiples avantages pour le climat et le développement durable et pourraient donc être largement adoptées en tant que solution principale aux défis de l’énergie mondiale, du changement climatique et de la durabilité environnementale et sociale », insistent les auteurs.
D’autres effets inattendus
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L’effet sur la températire et sur les précipitations de l’installation de fermes solaires et d’éoliennes au Sahara (graphique : Science)
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« Les impacts sur le climat régional seraient bénéfiques plutôt que préjudiciables. et les impacts sur la température moyenne mondiale resteraient encore faibles comparés à ceux induits par les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles », précisent les auteurs.
Selon eux, « si elles étaient soigneusement planifiées, ces exploitations pourraient également déclencher davantage de précipitations, en grande partie à cause d’un retour de la végétation précédemment négligé. Cela souligne qu’outre les émissions anthropiques de gaz à effet de serre provenant des combustibles fossiles et le réchauffement qui en résulte, l’énergie éolienne et solaire pourrait avoir d’autres effets bénéfiques inattendus lorsqu’elle est déployée à grande échelle au Sahara, où les conditions sont particulièrement favorables. Les efforts visant à construire de telles fermes éoliennes et solaires à grande échelle pour la production d’électricité peuvent encore être confrontés à de nombreux défis technologiques (par exemple, transmission, efficacité), socioéconomiques (coûts, politiques) et environnementaux, mais cet objectif est devenu de plus en plus réalisable », concluent-ils.
* Yan Li, Eugenia Kalnay, Safa Motesharrei, Jorge Rivas, Fred Kucharski, Daniel Kirk-Davidoff et Eviatar Bach.
Frédéric Dubessy
Vendredi 7 Septembre 2018
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