Avec un projet de troisième barrage, le Laos mettrait en danger l’équilibre du quatrième fleuve asiatique.
Il serait le troisième et le plus grand barrage sur le Mékong, au Laos. La construction de ce barrage hydroélectrique devrait débuter cette année et se terminer en 2030, à 25 kilomètres au nord de Luang Prabang, ville touristique du pays. Le développement de l’hydroélectricité est au cœur du plan économique du Laos.
Les ONG environnementales ne cachent pas leur opposition à la réalisation d’une telle structure. Elles l’avaient déjà fait pour les deux premiers barrages du pays, celui de Xayaburi et celui de Don Sahong. Prévu au nord de ces derniers, ce nouveau barrage aurait des conséquences écologiques sur le Mékong dont 60 millions de personnes dépendent pour la pêche et l’agriculture.
Déjà une pénurie d’eau
Le fleuve, long de plus de 4 300 km, souffre déjà d’une pénurie d’eau due en partie à l’installation de la centaine de barrages sur son cours. Le changement climatique affaiblit aussi le Mékong, entraînant une invasion saline et un changement des cycles des moussons.
La Commission du Mékong (MRC) prévient sur les risques concernant les terres agricoles : en bloquant l’eau, le barrage empêcherait le flux d’alluvions (dépôts de sable et sédiments) vers le delta du fleuve, dans le sud du Vietnam, et freinerait la migration des poissons. L’économie pourrait y être encore plus endommagée par le nouveau barrage.
Même s’ils n’ont pas le droit de veto sur les décisions du Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam, les membres du MRC, ont demandé plus de temps au Laos pour pouvoir évaluer les risques environnementaux qu’un nouveau barrage hydroélectrique pourrait causer.
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Mékong : le « fleuve turbulent » qui nourrit l’Asie du Sud-Est
Pour ce dernier épisode de ses chansons d’eau douce, Simon Rico nous emmène en Asie du sud-est, le long du Mékong. Une croisière bercée par des musiques et des instruments méconnus : hulusi, phin, khaen ou Đàn bầu…
Né en Chine sur les sommets himalayens, le Mékong n’est pas le plus long fleuve d’Asie ni même le plus puissant. Mais c’est le plus international : jusqu’à son delta, au Vietnam, ses eaux cheminent sur 4350 kilomètres à travers six pays. Difficilement navigable, il sert néanmoins plus de frontière que de trait d’union entre les peuples qui vivent sur ses rives. Même si le serpent géant Naga, gardien du fleuve, orne partout les temples bouddhistes qui l’entourent… Grenier à riz et à poissons, le Mékong est aujourd’hui mis à mal par l’excessive humanisation de son cours.