France / Yasmine Belkaid, une Algérienne à la tête de l’Institut Pasteur

   

Encore une éminence grise algérienne qui se distingue sur la scène scientifique mondiale. La microbiologiste et immunologiste algérienne Yasmine Belkaid a été nommée au poste prestigieux de directrice de l’Institut Pasteur, a annoncé le célèbre institut français sur son site Internet.

L’Institut Pasteur la présente comme une « chercheuse de renommée internationale » spécialisée dans la relation entre les microbes et le système immunitaire.

Yasmine Belkaid a été nommée pour un mandat de six ans, en remplacement du professeur Stewart Cole et prendra ses fonctions en janvier 2024. Elle sera le 17e directeur de l’Institut Pasteur et seulement la deuxième femme à diriger l’institut fondé il y a 135 ans par Louis Pasteur.

Âgée de 54 ans, Yasmine Belkaid est née à Alger et a fait ses études à l’USTHB de Bab Ezzouar où elle a obtenu, très jeune, un master en biochimie.

Elle a ensuite obtenu un DEA dans la même spécialité à l’université Paris-Sud puis un doctorat en immunologie en 1996 au même établissement et à l’Institut Pasteur.

Pour son stage postdoctoral, elle a opté pour les États-Unis où elle choisit de s’installer pour mener une longue carrière à l’agence de recherche médicale NIH (National Institutes of Health), dirigée entre 2002 et 2008 par l’Algérien Elias Zerhouni , et au NIAD (National Institute of Allergy and Infectious Diseases).

Depuis 2021, Yasmine Belkaid dirige un département au sein de cet organisme.

Yasmine Belkaid, l’Algérienne qui devient la deuxième femme à diriger l’Institut Pasteur

Yasmine Belkaid s’est imposée dans le monde de la recherche sur l’immunité par les travaux qu’elle a effectués aux États-Unis et le nombre impressionnant de ses publications.

Selon le site de l’Institut Pasteur, elle a à son actif  220 articles sur l’immunité, l’infection et la nutrition publiés dans des revues de renom.

Son parcours lui a valu la reconnaissance de la communauté scientifique et plusieurs distinctions prestigieuses, dont le prix Sanofi-Institut Pasteur (2016), le prix Lurie de biomédical (2019) et le Robert Koch (2021).

L’Institut Pasteur, mondialement connu, ne nomme que des sommités à sa tête. Le processus de sélection qui a mené à la nomination de Yasmine Belkaid a duré 2 ans. Il a débuté en 2021 sous la conduite d’une éminente professeure en Allemagne, Edith Heard.

L’Institut Pasteur attend beaucoup de l’Algérienne, notamment impulser grâce à son « expertise » « les programmes innovants » de l’établissement et renforcer son « rayonnement international ».

Ce sont les mots du président du conseil d’administration de l’institut, Yves Saint-Geours. Celui-ci estime que dans l’environnement « hautement concurrentiel » et devant les « défis mondiaux » actuels, la formation des nouvelles générations, qui sera assignée à Yasmine Belkaid, est une nécessité.

La chercheuse franco-algérienne arrive elle aussi avec beaucoup d’ambitions, prévoyant de faire de l’institut Pasteur « l’un des principaux établissements de recherche en sciences du vivant ».


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      Yasmine Belkaïd à la tête de l’Institut Pasteur : réactions sur Facebook

                              par Amine Bouali

La microbiologiste et immunologiste algérienne Yasmine Belkaïd a été nommée, il y a quelques jours, au poste prestigieux de directrice de l’Institut Pasteur – Paris. Âgée de 54 ans, l’éminente scientifique est née à Alger et a fait ses études à l’USTHB de Bab Ezzouar où elle a obtenu, très jeune, un master en biochimie, avant de poursuivre des études brillantes à Paris puis aux Etats-Unis. Cette nomination a suscité des réactions sur Internet dont nous avons choisi un florilège, certes incomplet mais peut-être représentatif de l’opinion nationale sur ce sujet. Beaucoup d’internautes félicitent d’abord la professeure par un mot gentil et lui souhaitent bonne chance dans sa nouvelle fonction. Certains émettent néanmoins des doutes sur le fait qu’une Algérienne puisse accéder à un tel poste en France si elle ne possède pas une autre nationalité. Un dénommé Ali met les choses au point : «C’est une Algérienne même si elle a la double nationalité. Elle est diplômée de l’USTHB-Alger et c’est la fille de notre regretté ministre Abou Bekr Belkaïd, victime de la décennie noire, paix à son âme» !

Pour une certaine Haféda : «55.514 citations et plus de 220 articles scientifiques publiés, si on tape le nom de Yasmine Belkaïd sur google, ce n’est pas étonnant alors de la voir accéder à cette position importante. Reste maintenant à l’Algérie d’en tirer les leçons et de nommer ses enfants les plus méritants aux postes qu’ils méritent».

Pour le dénommé Ismet: «C’est un fait désormais avéré: la France nous forme des footballeurs et nous lui formons des chercheurs» ! Fouad remue le couteau dans la plaie et clame: «L’Algérie a peur de son élite» ! Karim, quant à lui, va dans le même sens et précise: «Des Algériennes et des Algériens brillent chez les autres et ils sont marginalisés dans leur propre pays. Si cette dame était restée en Algérie, la misogynie nationale lui aurait fait savoir que sa place est dans la cuisine. Félicitations Madame et grand respect» !

Nous laisserons le dernier mot à un certain Hakim qui se présente comme «un amoureux invétéré de l’Algérie»: «La responsabilité de l’Etat dans ce domaine est considérable. En ignorant parfois ses meilleurs éléments, en ne leur offrant pas des opportunités valables dans leur pays, il les pousse dans les bras de l’étranger. Il prive ainsi l’Algérie de forces vives, de compétences, de ressources intellectuelles dont nous avons plus que jamais besoin aujourd’hui».


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