QUEL MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT POUR L’ALGÉRIE? OMAR AKOUF EST NOTRE INVITÉ.

Vous êtes convié-e-s à suivre notre émission de samedi 22 juillet à partir de 19h, heure algérienne. Nous aurons le plaisir de recevoir le professeur Omar Aktouf pour échanger avec lui sur la thématique « Quel modèle de développement pour l’Algérie ? » Notre invité: Omar Aktouf est un intellectuel algérien, professeur titulaire à HEC Montréal. Il est membre fondateur du centre humanismes, gestion et mondialisation et membre du conseil scientifique d’ATTAC Québec. Il est titulaire d’une licence en psychologie ainsi qu’un DEA en psychologie industrielle de l’université d’Alger et de l’université de la Sorbonne. Il est également titulaire d’un DPGE de l’INPED d’Alger. Il décroche un MBA à HEC Montréal avant d’y réaliser un doctorat en administration.

Omar Aktouf est également connu pour ses engagements politiques. Il a été plusieurs fois candidat pour l’Union des forces progressistes (UFP), le Nouveau Parti démocratique (NPD) en réalisant un score d’environ 14 % à Outremont (bastion libéral historique. Il fait aussi partie des personnalités politiques ayant lancé le Manifeste pour un Québec solidaire. Il a récemment été reconnu par la Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Radio-Canada comme faisant partie des « personnalités marquantes de l’histoire récente du Québec et du Canada dans les domaines (…) de l’économie et des affaires ». Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et publications scientifiques dont : – Halte au gâchis ! En finir avec l’économie–management à l’américaine, Liber, 2008.http://www.publications-universitaire… [archive] –

Le management entre tradition et renouvellement, Gaetan Morin, 2006.http://www.cheneliere.ca/2165-livre-l… [archive] -La stratégie de l’autruche. Post-mondialisation, management et rationalité économique, Ecosociété, 20027.http://journal.alternatives.ca/spip.p… [archive] -Administración y pedagogía, EAFIT, 1998. -La administración: entre tradición y renovación, Universidad del Valle, 1998. -Traditional management and beyond : A matter of renewal, Morin, 1996. -Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations, Presses de l’université du Québec, 19928. -Algérie, entre l’exil et la curée, Éditions L’Harmattan, 1989. -Le travail industriel contre l’homme, OPU-SNED, 1986 Omar Aktouf a reçu plusieurs distinctions : -2005 : prix du meilleur article en formation en management, décerné par l’Administrative Sciences Canadian Association. -2003 : prix du meilleur livre francophone en économie-gestion « Meilleur livre d’Affaires », Québec pour La stratégie de l’autruche : post mondialisation, management et rationalité économique, Montréal, Eco société, 2002. -2002 : médaille d’excellence « expert international en Management et GRH », décernée par l’Association des DRH et GRH France-Afrique du Nord, Paris. -2000 : prix des dix meilleurs articles (1980-2000) en Développement Organisationnel et Management par la revue allemande Organisationwentklung, Berlin. -1989 : prix Orange « meilleur pédagogue », Association des étudiants au bacc. HEC -1987 : prix de la recherche de HEC Montréal.


Quel Modèle de Développement pour l’Algérie ?

Introduction
Lors de l’émission sur Alterna TV, le professeur Omar Aktouf a partagé ses réflexions sur le modèle de développement qu’il estime idéal pour l’Algérie. Il a abordé des sujets variés allant de la définition de l’économie par Aristote à l’importance d’un projet social pour le développement d’un pays. Cette discussion a permis de mettre en lumière plusieurs aspects essentiels pour comprendre les défis et les opportunités de développement de l’Algérie.
Qu’est-ce que le développement économique ?
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Le professeur Aktouf commence par définir ce qu’est le développement économique. Il se réfère à Aristote, qui a défini l’économie par les termes grecs « oïkos » (la communauté, la maison) et « nomia » (la norme, la règle). Selon lui, l’économie vise à assurer le bien-être de la communauté, et non à accumuler des richesses ou à augmenter le PIB. L’objectif est de créer un modèle qui cherche à garantir le bien-être de la communauté, pas simplement de faire de la croissance pour la croissance.
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Les modèles économiques existants
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Aktouf distingue deux grands types d’économies : le modèle financier nord-américain et le modèle entrepreneurial industriel de type allemand. Le premier est axé sur la maximisation du profit, souvent au détriment de la qualité des produits et des conditions de travail. Le second, en revanche, met l’accent sur le bien-être de la communauté et la cogestion, comme en Allemagne où la cogestion est inscrite dans la constitution depuis 1870.
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Les erreurs de la mondialisation
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Il critique également la mondialisation et le consensus de Washington, qui selon lui, ont été des catastrophes pour de nombreux pays, y compris l’Algérie. La mondialisation a souvent été synonyme de privatisations et de politiques néolibérales qui ont enrichi une minorité au détriment de la majorité. Aktouf souligne l’importance de développer un modèle économique qui soit d’abord et avant tout un projet social.
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Le cas de l’Algérie
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Pour l’Algérie, il est crucial de développer un projet social avant de penser à une politique économique. Aktouf regrette que l’Algérie n’ait jamais eu de véritable modèle de développement depuis son indépendance. Les tentatives de développement ont souvent été des bricolages, influencés par des modèles étrangers, sans réelle réflexion sur les besoins et les spécificités du pays.
Les exemples étrangers
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Il cite des exemples de pays comme la Suède, la Chine, et même Cuba, qui ont réussi à développer des modèles économiques axés sur le bien-être de la communauté. Par exemple, à Cuba, 70% de la population a accès à des soins médicaux en moins de dix minutes, ce qui est impensable dans de nombreux pays dits « développés ».
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Les défis endogènes et exogènes
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Aktouf aborde également les défis internes (endogènes) et externes (exogènes) auxquels l’Algérie est confrontée. Les défis endogènes incluent la corruption, la mauvaise gouvernance et le manque de vision à long terme. Les défis exogènes incluent les pressions des pays occidentaux et des institutions internationales qui cherchent à maintenir l’Algérie dans une position de dépendance.
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Le rôle de l’État
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Pour Aktouf, l’État doit jouer un rôle central dans le développement économique. Il doit garantir la dignité des citoyens et l’intégrité du territoire. Cela inclut des politiques sociales robustes, comme l’accès à la santé, à l’éducation, et au logement. Il critique l’idée que le développement doit passer par l’enrichissement des riches, une théorie qu’il considère comme un non-sens économique et social.
Les multinationales et la souveraineté économique
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Il critique également le rôle des multinationales et des IDE (Investissements Directs Étrangers), qui souvent profitent des ressources locales sans contribuer au développement à long terme du pays. Il propose de nationaliser les banques et de mettre en place des politiques qui obligent les multinationales à investir dans des projets sociaux et environnementaux.
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Les solutions proposées
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Aktouf propose des solutions concrètes pour l’Algérie. Il suggère de suivre l’exemple de pays comme la Chine et le Japon, qui ont réussi à développer des économies robustes en mettant l’accent sur l’éducation, la formation et le développement autocentré. Il propose également de réformer les institutions pour qu’elles soient véritablement représentatives et légitimes.
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La transition économique et démocratique
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Enfin, Aktouf souligne l’importance d’une transition économique et démocratique. Il propose une assemblée constituante qui serait représentative de toutes les tendances et nuances du peuple algérien. Cette assemblée aurait pour tâche de rédiger une nouvelle constitution, émanation du peuple, qui définirait les bases d’un nouveau modèle économique et social pour l’Algérie.
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Conclusion
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En conclusion, le professeur Omar Aktouf propose un modèle de développement pour l’Algérie qui soit avant tout un projet social. Il insiste sur l’importance de l’État, de la souveraineté économique et de la dignité des citoyens. Il critique les modèles néolibéraux et propose de s’inspirer de pays qui ont réussi à développer des économies robustes tout en assurant le bien-être de leur population. Enfin, il appelle à une réforme profonde des institutions pour garantir une véritable transition économique et démocratique.

 

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