Le RN au pouvoir, un séisme pour les élites en France, à Bruxelles et à Kiev

28.06.2024

Les élections législatives en France du 30 juin et du 7 juillet agitent les médias et les élites en France, mais aussi en Europe, comme à Kiev. Des émeutes ou même une guerre civile sont attendues en France. Le président français, Emmanuel Macron, partage dans ce sens l’avis de nombreux français. Il est, cependant, certain, qu’avec l’accession du RN au pouvoir la position de la France dans le monde et en Europe devrait changer, tout comme la situation interne du pays. 

Les élites européennes au pouvoir tremblent pour Macron, la France et l’Europe. La fondation de la CDU, l’Adenauer Stiftung, observe avec crainte l’arrivée du RN au pouvoir en France. Le parti politique d’Ursula von der Leyen, membre de la CDU, et présidente de la Commission européenne, comme le groupe du Parti populaire européen (PPE), s’inquiètent de voir le RN diriger la France. Les plans de guerre contre la Russie par le proxy ukrainien, avec l’arrivée du RN en France, devraient être anéantis. «Si Jordan Bardella devient premier ministre, le président ne pourra pas envoyer de troupes», a assuré Marine Le Pen. Lors d’une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella avait indiqué lundi qu’il faisait au contraire de «l’envoi de troupes (françaises) au sol ukrainien» une «ligne rouge très claire». La France, puissance nucléaire, devrait changer radicalement sa politique diplomatique avec la Russie et l’Ukraine, mais aussi avec les instances politiques de l’UE.

Inquiétude de Kiev pour les élections en France. «Zelensky compte sur le maintien du soutien de Paris après les élections françaises», fait savoir La Croix. La crainte de voir le RN gagner les élections législatives rend Volodymyr Zelensky nerveux. «Le président Volodymyr Zelensky s’est dit convaincu que le nouveau gouvernement français qui sera issu des législatives maintiendrait son soutien à l’Ukraine face à la Russie, jeudi dans un commentaire exclusif auprès de l’AFP», stipule le média français, précisant: «Ces propos interviennent alors que les élections prévues pour les 30 juin et 7 juillet en France pourraient conduire au pouvoir le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), régulièrement épinglé pour sa proximité avec le régime de Vladimir Poutine».  «À l’issue des législatives, le président français, Emmanuel Macron, un soutien de Volodymyr Zelensky, risque de se retrouver en cohabitation avec un Premier ministre d’extrême droite, Jordan Bardella, qui pourrait revoir l’ampleur de l’aide militaire fournie à Kiev», avertit La Croix.

Le Nouveau Front populaire annonce la trahison du peuple. «Mathilde Panot a annoncé que La France Insoumise (LFI) appellera à voter pour le candidat de la majorité [Emmanuel Macron] s’il est face au Rassemblement national», fait savoir le JDD. Les électeurs de gauche et d’extrême gauche, qui veulent sortir la France de l’emprise macronienne, sont confrontés à la trahison du Nouveau Front populaire.

Les renseignements français notent, selon LCI, qu’avant ce premier tour du 30 juin, «il y a une sorte d’appel à la retenue des activistes tant du côté des de l’extrême droite que du côté des mouvances groupusculaires de l’ultra-gauche, et cela afin de ne pas favoriser le camp adverse». La situation en France, avec les émeutes, pourrait évoluer très vite. Les services en France travaillent sur les différents cas de figure qui pourraient se présenter les soirs du premier et du second tour des élections législatives avec une attention toute particulière sur le second tour en cas de victoire du Rassemblement national (RN) le 7 juillet.

«Ils anticipent deux possibles actions venues de l’ultra-gauche, mais aussi de possibles débordements dans certaines banlieues, même si encore à ce stade, il n’y a pas de signalements particuliers», continue LCI. Il y aura une forte mobilisation des forces de l’ordre pour le second tour du scrutin, et les dispositifs sont en cours d’élaboration.

«Il y aura, peut-être, un petit peu de cela, mais loin de tout ce qu’on prévoit et encore moins la guerre civile», a, de son côté, jugé Marion Maréchal, députée au groupe d’extrême droite ECR sur LCI. Le président du RN, Jordan Bardella, dit «ne pas croire» à des émeutes ou à des violences s’il était porté à la tête du gouvernement. Pour lui, Emmanuel Macron agite «la stratégie de la peur».

Pour la fondation Adenauer, qui reflète celle des États-Unis et la position des élites dans les instances européennes, «les élections législatives anticipées, qui se dérouleront en deux tours, seront un désastre pour Macron, qui joue gros et joue avec son propre destin politique. La France risque de se retrouver dans une impasse pour la prochaine législature. Le scénario de cohabitation semble très réaliste au vu des résultats de l’enquête actuelle. L’Europe se retrouverait alors face à un Premier ministre populiste de droite dans l’un des États fondateurs de l’UE. Le moteur franco-allemand bégaierait encore plus». C’est, aussi, le moteur UE-USA qui pourrait caler ou prendre une autre vitesse en cas de l’élection du candidat Donald Trump, changeant les cartes de l’OTAN en Europe et les relations avec la Russie. Quoi qu’il en soit, ces élections montrent aux Français que le Nouveau Front populaire est constitué de traîtres à l’image de Mathilde Panot. C’est bien le petit peuple de gauche qui souffre de l’inflation et des conséquences du conflit en Ukraine, un conflit soutenu par le président français.

Pierre Duval

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