72e anniversaire de la Nakba : Le dur combat des Palestiniens pour la survie

72e anniversaire de la nakba palestinienne
17.05.2020

Les Palestiniens ont commémoré, le 15 mai, le 72e anniversaire de la Nakba (la catastrophe) que représenta pour eux la proclamation de l’Etat d’Israël, aux dépens de la Palestine historique, et l’exil forcé de plus des deux tiers du peuple palestinien suite à la Guerre de 1948.

A cause de la pandémie de Covid-19 et pour préserver la santé des Palestiniens, les responsables palestiniens ont décidé d’annuler les manifestations populaires traditionnelles. A la place, ils ont organisé une série d’activités numériques sur les réseaux sociaux et à travers les médias (radio et télévision) sous le slogan «Nous retournerons en Palestine».

Ahmed Abou Houli, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a précisé que ces activités numériques ont pour but de rappeler au monde entier la souffrance du peuple palestinien depuis 1948, son attachement à son droit au retour à ses terres et son rejet du plan américain appelé «deal du siècle» et du plan d’annexion par l’occupant israélien de parties de la Cisjordanie occupée.

Abou Houli a fait savoir également que le Comité national suprême soumettra un mémorandum au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour rappeler la catastrophe, El Nakba, que le peuple palestinien endure depuis 72 ans. De nombreux messages seront aussi envoyés, à cette occasion, aux Unions parlementaires.

Credit: Ashraf Amra/APA Images/ZUMA Wire/Alamy

Massacres et spoliations

Toutes les tentatives israéliennes depuis 72 années de vider la Palestine de ses habitants, que ce soit par l’usage de la peur en commettant des massacres atroces, le déplacement forcé ou la démolition de près de 700 villages, ont échoué. Un rapport de l’Agence palestinienne centrale des statistiques a révélé que le nombre total de Palestiniens dans le monde est passé de 1,2 million en 1948 à 13 millions à la fin 2019, dont 6,3 millions vivent en Palestine historique (Territoires palestiniens occupés et Israël).

Les réfugiés palestiniens, près de 800 000 en 1948, sont estimés aujourd’hui à plus de 5 millions. Ils vivent en majorité dans des camps de réfugiés dans les Territoires palestiniens occupés ainsi qu’en Jordanie, en Syrie et au Liban.

Les réfugiés palestiniens n’ont jamais pu retourner chez eux, malgré la résolution 194 de l’ONU, approuvée le 11 décembre 1948, qui leur garantit le droit au retour. Selon le rapport de l’Agence palestinienne centrale des statistiques, 42,5% du total de la population palestinienne vivant dans les Territoires occupés sont des réfugiés. De ce fait, la bande de Ghaza avec 66% de réfugiés est devenue l’un des endroits les plus densément peuplé du monde.

La catastrophe se poursuit

72 ans après la Nakba, l’injustice qui a frappé le peuple palestinien, qui n’a jamais abdiqué, ne s’est pas arrêtée. Pis, Israël a fini par instaurer un système d’apartheid en Palestine. L’Etat hébreu continue à prendre des mesures répressives et oppressives pour vider les Territoires palestiniens occupés en 1967 des habitants palestiniens.

Il a spolié les Palestiniens de leurs terres pour asseoir sa colonisation. Israël n’a pas cessé depuis 1948 de violer les résolutions de l’ONU favorables aux Palestiniens. Avec l’aide des Etats-Unis, Israël espère liquider une fois pour toute la cause palestinienne.

Le nouveau gouvernement israélien s’est formé sur la base d’un accord entre ses différentes composantes qui ouvre la voie à l’annexion par Israël de larges parties de la Cisjordanie occupée et de toutes les colonies qui ont été bâties dans ce territoire palestinien depuis 1967. Ces annexions, si elles venaient à avoir lieu, empêcheraient de façon définitive la création d’un Etat palestinien indépendant, doté d’une continuité territoriale avec Al Qods (Jérusalem-Est) comme capitale, selon le souhait de la Direction palestinienne et de la communauté internationale.

Les Etats-Unis ont déjà reconnu l’annexion par Israël de la ville sainte d’Al Qods occupée en 1967. Ils ont arrêté toutes les aides financières à l’Agence onusienne pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) et s’apprêtent à reconnaître l’annexion de grandes parties de la Cisjordanie occupée par l’Etat hébreu.

En raison de l’incapacité de la communauté internationale à faire respecter ses propres décisions, de la faiblesse du monde arabe et d’un rapport de force sur le terrain en faveur de l’occupant, la catastrophe, El Nakba, se poursuit.

Ghaza
De notre correspondant  Farès Chahine


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