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Invité: Dr Ahmed BENSAADA, physicien, essayiste et écrivain. Il dénonce une série d’écrivains francophones maghrébins en vogue qui selon lui, font l’apologie du colonialisme pour se vendre aux maisons d’édition occidentales.
À propos de Yasmina Khadra | Partie 1
À propos de Yasmina Khadra | Partie 2
Une caravane nommée « Camus » , Par Ahmed Bensaada
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Yasmina Khadra, écrivain plagiaire, à l’égo surdimensionné, a réagi avec une fulgurante rapidité à l’agression dont a été victime Selmane Rushdi. La promptitude de cette réaction interpelle autant que la platitude et les lieux communs de son message de solidarité. Pour avoir lu les versets sataniques durant ma prime jeunesse, par simple curiosité intellectuelle, je dois dire que sa notoriété est totalement usurpée. Il est dénué de talent. Son brûlot lui a valu une notoriété à laquelle aspire secrètement Yasmina Khadra.
Loin, très loin, de l’universalisme qui fait les grands écrivains, et leur fait traverser les âges sans prendre une seule ride, Yasmina Khadra se confine au factuel, prenant bien soin de caresser ses obligés dans le sens du poil. Cela n’y suffit pas, il se rendra un jour en Palestine occupée. Il en rêve d’ailleurs à voix haute. Mais là n’est pas le propos. Bien sûr, on ne peut qu’applaudir le fait qu’il dénonce cette agression. Rien, en effet, ne saurait justifier le recours à la violence. Non plus l’assassinat d’une personne, quelles qu’en soient les sornettes et les bêtises.
Ce qui gêne en revanche, dans la démarche de celui qui veut être la plus grande plume algérienne de tous les âges, c’est cette condamnation sélective. Il ferme pudiquement les yeux sur les crimes et le terrorisme d’Etat de l’entité sioniste. Sa lâcheté intellectuelle ne lui garantira le prix Nobel de littérature. Cela, même si cette prestigieuse distinction a beaucoup perdu de son aura d’antan. Dans ce monde d’artifices, d’apparences, et d’appâts rances, l’idée véhiculée cède le pas devant la joliesse et l’esthétisme d’une phrase adroitement ouvragée. Oui, l’habit fait désormais le moine. La création, la vraie, est aux abonnés absents. N’en subsiste qu’une écume qui fait passer pour oasis de simples et vulgaires mirages. Parfois, un silence bien travaillé vaut mieux qu’un long discours. Surtout si celui-ci est truffé de lieux communs, et de sentences passe-partout. Rien absolument rien n’explique le succès planétaire de Yasmina Khadra. L’agression de Selmane Rushdi non plus.
M.A.