Abdelmadjid Tebboune : «Il existe en France un lobby qui a une haine particulière contre l’Algérie»

En réponse à la question d’un journaliste sur sa vision des relations franco-algériennes, Abdelmadjid Tebboune a appelé le 22 janvier à un «respect mutuel» tout en mettant en garde contre une éventuelle «immixtion» de l’ancienne puissance coloniale.

Dans la soirée du 22 janvier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accordé à huit journalistes de médias publics et privés un entretien retransmis à la télévision, le premier depuis son élection. Parmi les sujets évoqués figurait notamment la relation passionnelle franco-algérienne. A un journaliste qui lui demandait quelle était sa conception des relations entre les deux pays, le président algérien a au préalable affirmé que «l’Algérie avec sa nouvelle génération et direction [n’accepterait] aucune immixtion ou tutelle» de la part de la France. «L’Algérie n’est pas une chasse gardée de la France. C’est un Etat libre qui décide seul de son avenir», a déclaré Abdelmadjid Tebboune. «Les Français savent très bien combien nous sommes sensibles à la question de la souveraineté nationale et surtout lorsqu’il s’agit de l’ancien colonisateur», a-t-il ajouté.

« Il existe en France un lobby qui a une haine particulière contre l’Algérie »

Le chef de l’Etat algérien a fait ainsi allusion aux déclarations effectuées par plusieurs responsables français quelques semaines après l’émergence du Hirak, le mouvement de contestation algérien. En mars dernier, Emmanuel Macron avait notamment «appelé à une transition raisonnable» après la décision du président algérien de reporter l’élection avant sa décision de jeter l’éponge et de démissionner.

Poursuivant son propos, le locataire du palais d’El Mouradia a par ailleurs déploré l’existence dans l’hexagone de certains lobbies opposés à l’Algerie : «Il existence en France un lobby qui a une haine particulière contre l’Algérie […]. Et il y a un autre lobby qui se nourrit de cette haine pour ses propres intérêts […]. Chez nous, [en Algérie] il n’y a aucun lobby. Nous avons nos intérêts, notre dignité, notre indépendance et notre souveraineté.»

Fin des tensions entre Paris et Alger ?

Néanmoins pour le président algérien cette période de tension relève du passé : «Les Français ont très bien compris cela et nous avons décidé tous les deux de tourner la page», a-t-il encore estimé.   Après un nouvel épisode de tension qui aura duré près d’un an, Paris a relancé sa relation bilatérale avec Alger à la faveur d’une visite le 21 janvier de Jean-Yves Le Drian. Ce dernier avait alors évoqué l’ambition du président algérien de réformer le pays «en profondeur, pour renforcer la gouvernance, l’État de droit et les libertés, également pour relancer et diversifier l’économie conformément aux aspirations exprimées par les Algériens depuis un an». 

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