Actualités / AU FIL DES JOURS

 Belkacem Ahcene-Djaballah

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– Lu quelque part cette conclusion de Friedrech von Hayek, un prix Nobel d’économie : «Les démocraties sont en crises parce que les élites gouvernantes ne possèdent pas la connaissance nécessaire à la gestion d’un ordre social complexe…. et le vrai problème des démocraties modernes n’est pas l’opportunisme des élites mais leur ignorance»

– La corruption sous le régime de Jacob Zuma (Afrique du Sud) aurait coûté près de 10% du produit intérieur brut (PIB) au pays. C’est ce qu’a annoncé, récemment, le président Cyril Ramaphosa, lors du FT Africa Summit 2019, organisé à Londres.

S’exprimant devant des investisseurs, Cyril Ramaphosa a indiqué que l’impact de la corruption sous le régime de son prédécesseur était bien plus important que prévu. Ainsi, au cours des dix années de présidence de Jacob Zuma, l’Afrique du Sud aurait perdu environ 500 milliards de rands, soit à peu près 33,3 milliards $. «C’était beaucoup plus grand que ce que la plupart des gens auraient pu imaginer […] Le coût dépasse, à mon avis, les 500 milliards. Certains ont même suggéré qu’il pourrait s’agir de 1.000 milliards de rands», a déclaré M. Ramaphosa, cité par le «Financial Times». D’après certains analystes, les pertes en recettes fiscales et en investissements étrangers dues à la corruption sous Jacob Zuma, pourraient se situer entre 1.000 et 1.500 milliards de rands, soit entre 66 et 100 milliards $.

Cette annonce intervient dans un contexte économique tendu, marqué par les difficultés financières des entreprises publiques telles que Eskom et la South African Airways, qui dépendent désormais des renflouements financiers de l’Etat pour se maintenir à flots, après des années de mauvaise gestion. Ce, alors que l’ancien président Zuma accusé de corruption pour avoir touché des pots-de-vin de l’entreprise française Thales dans les années 1990, vient encore une fois d’obtenir le report de son procès.

– «Il y a un risque de rendre les pauvres coupables de leur propre sort». C’est l’inquiétude formulée par la prix Nobel d’économie Esther Duflo (franco-américaine enseignante aux Etats-Unis), invitée de ‘France info’ mardi 15 octobre. Elle est revenue sur la notion des» premiers de cordée» défendue par Emmanuel Macron à l’automne 2017 et sur ses propos tenus en 2018 lors d’une réunion de travail à l’Élysée :»On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux».

«Dans cette imagerie ‘pognon de dingue’ ou dans l’idée qui allait avec, de responsabiliser les pauvres», Esther Duflo estime qu’il y a un sous-entendu : «Ils ne sont pas assez responsables par eux-mêmes». Selon elle, ce risque est présent»depuis toujours dans les politiques sociales. On rend la personne en difficulté coupable de ses malheurs. Tout en l’aidant on lui enlève sa dignité».

La prix Nobel d’économie juge cette approche «dangereuse» «Une fois qu’on vous enlève votre dignité, vous n’êtes pas dans les meilleures conditions possibles pour retomber sur vos pieds. Cela terrorise ceux qui ne sont pas pauvres aujourd’hui et qui se disent que peut-être un jour ils le seront».

Esther Duflo explique que, pour les personnes en situation»un peu fragile», ce type de discours peut»les rendre inquiets de tout ce qui change, de tout ce qui peut être différent. Cela peut mener à une espèce de sclérose politique qui vient de la peur du risque. Parce que si vous tombez par terre, la société va vous en vouloir et va vous dire que c’est de votre faute. C’est très dangereux.»



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