Actualités / AU FIL DES JOURS

Belkacem Ahcène-Djaballah

1/ Au Maroc, sur 4000 sites d’informations fonctionnels, seulement 853 sites d’informations sur cet effectif ont fait les démarches nécessaires pour se conformer aux nouvelles règles relatives à l’enregistrement des médias digitaux présents au Maroc. 

Sur ces 853, seuls 314 ont finalement reçu l’autorisation du ministère de la Communication. 

D’après les textes, en cas de non-respect du cahier des charges du ministère, les sites non conformes doivent désactiver leurs portails. Et en Algérie, où en sommes-nous ? Des milliers de sites fonctionnels mais pas aucune règle. On le voit aussi dans le secteur de l’audiovisuel, avec une loi (2014) encore inappliquée et une Autorité aux membres rémunérés, errant dans une coquille vide car sans moyens réglementaires et matériels. Toujours cette désastreuse manie de la « fuite en avant » , de « gouvernance par le vide », laissant (volontairement ?) perdurer des situations jusqu’au pourrissement, pour le plus grand bénéfice des tenants du « pouvoir » et de leurs alliés et autres soutiens… Ainsi, on peut accuser n’importe qui de n’importe quoi et n’importe quand… les fainéants et les tire-au-flanc (ou « tire-au-cul ») y trouvant leur compte. Tout particulièrement en temps de crise. 

2/ La journaliste vedette de la chaine 3, Meriem Abdou s’est fait signifier la fin de son émission « L’Histoire en marche » (tous les jeudis à 17 h) au lendemain de sa protestation contre le traitement jugé anti-professionnel de la direction de la chaîne des manifestations du 22 février contre le cinquième mandat du président sortant. 

Elle s’était indignée du traitement réservé par la direction de l’information de la chaîne des manifestations des citoyens sortis, la veille, dans plusieurs régions du pays, pour appeler le chef de l’Etat à renoncer à un cinquième mandat. La journaliste dénonce le fait que la direction a passé sciemment sous silence cet évènement contre toutes les règles de l’éthique journalistique. 

« Un comportement qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de notre noble métier », dit-elle. Elle a alors annoncé sa démission de son poste de Rédactrice en chef membre de l’encadrement de la chaîne 3 mais qu’elle se consacrerait uniquement à son émission « L’Histoire en marche »… si on la laisse la conserver. 

Ne vous offusquez pas ! Car, je vais dire « Bravo » (!?) aux (mauvais) gestionnaires. Par leurs attitudes et tons autoritaristes et les mesures de rétorsion qui engendrent et aggravent toujours des tensions et des crises… ils poussent au réveil des orgueils et à encore plus de rébellion… ce qui, immanquablement, amène des changements. La preuve ? Peu de temps après, le travail journalistique au niveau du secteur public s’est quelque peu (un tout petit peu !) libéré… ou ne tardera pas à l’être. Quant au secteur privé… « business is business », n’est-ce pas ? 

4/ Un seul discours, le même ton, le même intervenant (un – très – haut responsable de la sécurité nationale), la même assistance, les mêmes images… mais deux textes… le même contenu avec cependant pour l’un, un passage qui a , juste après une large diffusion (internet n’attendant pas les autorisations de diffuser) « sauté ». Un second texte qui rend plus « soft » le discours alors assez autoritariste, accusant des « appels anonymes douteux en apparence prétendument en faveur de la démocratie » aux marches populaires contre le 5ème mandat… juste au moment où des centaines de milliers d’« égarés » (sic !) manifestaient dans les rues des villes et villages du pays… » vers des issues incertaines et dangereuses (re-sic !). Encore un autre grand mystère de la communication institutionnelle nationale. 

5/ Mars et ses « Marsiens », l’histoire bégaie… Depuis fin février, avec les marches et manifestations populaires contre le 5ème mandat de Abdelaziz Bouteflika, c’est déjà le grand « retournement de veste » pour monter (ou remonter) dans le train du pouvoir. Ainsi, on voit (ré-) apparaître sur les plateaux de télés (surtout celles off-shore qui, elles aussi, ont revu leurs « écrans ») bien d’« anciens » alors bien muets et occupés à fructifier leurs « affaires » , qui viennent disserter sur les événements et, bien sûr, sur l’avenir du pays 

6/ Les journaux français ont rectifié le tir au lendemain des marches populaires contre le 5ème mandat de A. Bouteflika… Au départ, on a beaucoup parlé et écrit sur les « milliers de manifestants »… alors que pour toute l’Algérie, pour une seule journée, le nombre de participants a dû friser quelques bons millions. Il y avait même une contradiction entre ce qui se disait et ce qui se voyait en images. Maintenant, ayant constaté la vigueur du mouvement et surtout son grand sens de pacifisme (mises à part les tentatives, de dernière minute, de « baltaguias » (casseurs appointés… dont l’« apparition » surprise aurait entraîné la mort de Hassan, fils de Youcef Benkhedda, le grand révolutionnaire, 2ème Président du Gpra après Ferhat Abbas) à Alger… comme par hasard juste à côté de la Présidence, de l’hôtel El Djazair… qui abrite des journalistes et des étrangers et de l’Entv), les infos et les commentaires sont réajustés. Il faut cependant s’interroger sur la désinformation, les stratégies diplomatiques n’expliquant pas tout. Des enveloppes ? 

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