Actualités / Au fil… des jours – Communication politique : nouvelles du front !

par Belkacem Ahcène Djaballah

Jeudi 1er novembre 2018 : 

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a bel et bien été tué… par «strangulation»… au consulat de son pays… à Istanbul et… son corps «démembré», a indiqué le procureur d’Istanbul, soulignant le caractère «prémédité» de ce meurtre. On apprendra, par la suite, que son corps a été dissous grâce à de l’acide et le tout a été versé dans les «égouts». Un scénario que les plus grands scénaristes de films d’horreur n’avaient encore imaginé. 

 Il a fallu que l’idée vienne du pays le plus «religieux» du monde arabo-musulman. Voilà qui ne va guère améliorer l’image de marque de la sphère et encore moins de ses habitants et de ses dirigeants, coupables des vilénies les plus horribles pour perdurer. Et, comme il n’y aura certainement aucune «sanction», cela va aller de mal en pis… pour les concitoyens et les coreligionnaires. 

Quant au rôle exact du pays hôte, en l’occurrence la Turquie… et la petite fiancée ex-future mariée, dans toute cette macabre affaire, il y aurait bien des points d’interrogation. Car, à qui profite (le plus) le crime ? 

Vendredi 2 novembre 2018 : 

Un site électronique d ‘informations révèle que la décision du consulat de France à Alger de ne pas établir le visa à des députés (algériens) est motivée par l’abus qui en est fait par certains membres du Parlement. En effet, apprend-on, l’ambassade de France a présenté de «solides arguments» pour justifier ce refus car, un certain nombre de députés se rendent en France pour des visites privées en compagnie de leur famille dont une partie… reste sur le territoire français. Les sources soulignent que des proches de ces députés se sont installés en France où ils ont été, par la suite, recrutés dans différentes institutions algériennes «par piston». Il ne manquait plus que ça, après tous les scandales internes dont l’utilisation de l’«argent sale» lors des élections, certaines déclarations racistes et subversives… et pour couronner le tout, la «bataille» engagée pour «expulser» son président du perchoir… pour des raisons, dit-on, bassement matérielles n’ayant rien à voir avec les programmes politiques… ou la prochaine élection présidentielle. 

Samedi 3 novembre 2018 : 

Il y a de cela quelques jours, Donald Trump (le champion du monde du tweet : 9 par jour, entre 6 h et 10 h du matin, moment de grande réceptivité, 3300 tweets en 2017 avec pour hashtag favori «Maga» : «Make America great again») a rejeté la responsabilité de la «grande colère» (???) ressentie à travers les États-Unis sur les médias. «Il y a une grande colère dans notre pays causée en partie par le traitement erroné, et souvent fourbe, des informations par les médias», a tweeté le milliardaire républicain, deux jours après la tuerie dans une synagogue de Pittsburgh. «Les médias Fake News, le véritable ennemi du peuple, doivent arrêter l’hostilité ouverte et évidente et rapporter les informations correctement et de manière équitable», a-t-il poursuivi. «Ça fera beaucoup pour éteindre l’incendie de la colère et de l’indignation et nous serons alors en mesure de rapprocher les deux côtés dans la paix et l’harmonie. Les Fake News doivent cesser !». Familier des attaques, le président américain voit sa rhétorique anti-médias de plus en plus critiquée, y compris au sein de son propre camp. «Il n’y a aucune raison d’avoir une guerre avec les médias», a ainsi indiqué Anthony Scaramucci, ex-directeur de la communication de la Maison-Blanche, au micro de CNN. 

Ces déclarations sur les réseaux sociaux interviennent surtout au lendemain d’un week-end endeuillé par une fusillade dans une synagogue de Pittsburgh. Au total, onze personnes ont été abattues. Donald Trump a fait savoir qu’il se rendrait dans cette ville de Pennsylvanie pour présenter ses condoléances. Mais des familles de victimes ne souhaitent pas rencontrer celui qu’elles accusent d’attiser la haine. 

Lynnette Lederman, ancienne présidente de la synagogue Tree of Life où s’est déroulé le drame, a fait savoir sur CNN que Donald Trump n’était «pas le bienvenu dans [sa] ville». «Parce que c’est un pourvoyeur du discours de haine. Les mots hypocrites qui sortent de sa bouche ne signifient rien pour moi», a-t-elle expliqué. «Nous avons des gens auprès de nous qui croient en nos valeurs, pas seulement les valeurs juives, et ce ne sont pas les valeurs de ce président». 

Dimanche 4 novembre 2018 : 

Depuis la rentrée, en France, on ne parle que de ça. Courant septembre, alors que les écoliers venaient tout juste de regagner les bancs de l’école, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer déclarait qu’il souhaitait développer l’enseignement facultatif de l’arabe, estimant qu’on doit lui «donner du prestige» au même titre que d’autres «grandes langues de civilisation» comme le russe ou le chinois. 

Il n’en fallait évidemment pas plus pour faire bondir les représentants de l’extrême droite. Dans les médias, Nicolas Dupont-Aignan, président de «Debout La France», se déclarait «totalement hostile à l’arabisation de la France et à l’islamisation du pays», après avoir déformé les propos du ministre en prétendant que toute personne habitant près d’une mosquée allait maintenant être obligée d’apprendre l’arabe dès la primaire. 

Une réaction épidermique qui fait preuve d’un bien triste manque de culture linguistique. On oublie qu’il y a dans la langue de Molière environ cinq cents mots issus de l’arabe, ce qui en fait la troisième source d’emprunt derrière l’anglais et l’italien. Mieux, dans son «Dictionnaire des mots français d’origine arabe», l’écrivain et universitaire algérien Salah Guemriche rappelle qu’«il y a deux fois plus de mots français d’origine arabe que de mots français d’origine gauloise. Peut-être même trois fois plus…» 

Lundi 5 novembre 2018 : 

Ce qui est sûr, c’est que le Maroc ne manque pas d’imagination et d’initiatives quand il s’agit de promouvoir le, pays et ses idées même les plus contestables. D’où une politique de communication très agressive, très organisée et surtout ouverte… sur l’étranger. Ainsi, un total de 86 correspondants et photographes, de 24 nationalités, représentant 49 institutions médiatiques étrangères ont été accrédités au Maroc jusqu’au mois de septembre dernier, selon le ministère de la Culture et de la Communication. Le ministère indique aussi que jusqu’au 31 juillet dernier, 554 autorisations de tournage ont été livrées au profit des sociétés de production nationales et internationales, et des chaînes de télévision étrangères, ajoutant que 950 licences d’importation de publications pour le compte de distributeurs, professionnels et établissements publics et privés ont été accordés. Au cours de l’année 2018, plus de 2.100 titres étrangers dans les différentes langues ont aussi été distribués. 

Il faut seulement rappeler que le Maroc est très mal placé au classement Rsf sur la liberté de la presse en 2018… juste devant l’Algérie (136ème/180 pays étudiés). 

Mardi 6 novembre 2018 : 

La course vers le gigantisme entre le Maroc et l’Algérie se poursuit. Après la mosquée d’Hassan II avec son minaret de 210 m de hauteur, qui a été détrônée par la Grande Mosquée d’Alger avec son minaret moderne de 265 m de hauteur, voilà que le Maroc veut se placer comme la plus grande attraction d’Afrique en lançant son chantier de «la plus grande tour d’Afrique» avec 250 mètres de hauteur et 55 étages sur un terrain de 3 hectares. Un budget prévisionnel qui s’élève à 4 milliards de dirhams. 

L’envie de gigantisme du Maroc ira jusqu’à donner le nom de son roi, Mohamed VI, encore vivant, à cette pièce architecturale, située dans la ville de Salé, d’un million d’habitants, très proche de la capitale Rabat et inconnue des touristes étrangers. Les agences de publicité vont avoir du «pain sur la planche» pour «vendre», la prochaine curiosité «arabe» 

De l’eau dans le gaz entre membres du gouvernement ? D’abord, une «surprenante» charge de T. Louh, le ministre de l a Justice, qui rappelle, lundi (d’Oran, lors… d’un meeting avec la société civile) l’affaire (?!) des «cadres injustement incarcérés» durant le milieu des années 90 (alors que A. Ouyahia était Premier ministre et non ministre de la Justice… il le sera avec A. Bouteflika, en 1999)… Ensuite, le Rnd (dont A. Ouyahia est le Sg) qui répond aux «accusations sans fondement et calomnieuses… et une atteinte aux juges indépendants et respectables»… Des accusations, selon lui, qui «cachent mal des arrière-pensées connues de tout le monde». Bien sûr, Ouyahia en a vu d’autres, dont celle, la plus violente de A. Saâdani en 2016, mais les conditions actuelles sont tout à fait différentes, avec une présidentielle qui approche à grands pas : quelques mois ou deux ans tout au plus, croit-on savoir. 

Mercredi 7 novembre 2018 : 

Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a annoncé, dans la soirée du lundi, un vaste remaniement ministériel dans le cadre duquel l’homme d’affaires… de confession juive, René Trabelsi, a été nommé ministre du Tourisme et de l’Artisanat. 

Patron du tour-opérateur Royal First Travel (RFT), René Trabelsi est le troisième juif tunisien à devenir ministre depuis l’indépendance du pays en 1956, après Albert Bessis et André Barouch. 

Ce professionnel du tourisme est le fils aîné du président du comité juif de la Ghriba, Perez Trabelsi. Il est également membre de la commission d’organisation du pèlerinage juif de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île tunisienne de Djerba. 

Le chef du gouvernement tunisien a indiqué avoir effectué ce remaniement pour former «une équipe gouvernementale solidaire et responsable qui peut assurer la stabilité dans le pays, résoudre les questions brûlantes et sortir de la crise politique». Mais le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a déjà fait savoir qu’il n’approuvait pas ce remaniement. Pourquoi ? A cause de René… ou parce que Chahed fait preuve d’indépendance, ce qui est encore mal admis par les gouvernants, surtout les présidents arabes, quelles que soient leurs «professions de foi» ? Ou, parce que Beji Caïd Essebsi a un fils qu’il voudrait bien placer en «orbite» ? 

«Le président de la République n’est pas d’accord avec cette démarche […] caractérisée par la précipitation et la politique du fait accompli», a réagi la porte-parole de la présidence, Saïda Garrach. 

Une guerre larvée oppose, depuis environ six mois, le président de la République, dont les prérogatives sont limitées, au chef du gouvernement qui bénéficie de larges pouvoirs. Ce dernier a vu son adhésion au parti présidentiel, Nidaa Tounes, gelée. Il a cependant pu se maintenir à son poste grâce à l’appui que lui a apporté le parti islamiste Ennahdha. 

Entre-temps, le chef du gouvernement a fini par créer un bloc parlementaire concurrent, qui a relégué Nidaa Tounes au troisième rang au Parlement derrière Ennahdha et le groupe pro-Chahed. Ces manœuvres traduisent, selon les observateurs, une lutte acharnée pour le pouvoir, à l’approche des élections législatives et présidentielles prévues en 2019. 

Voilà donc une guerre des «chefs» ; une guerre qui tourne en fait autour de la «succession» au pouvoir du pays… et qui va surtout faire l’«affaire» des islamistes, toujours à l’affût. 

Vendredi 9 novembre 2018 : 

Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab (du          site électronique d’informations «Algeriepart»… – de plus Abdou est bien connu pour ses interventions sur «Beur Tv») – sont remis en liberté par le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) dans la soirée du jeudi pour «complément d’enquête». C’est la fête mais ils ne sont pas encore sortis de l’«auberge» ! On verra ainsi que Abdou Semmar fera l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). 

Jugés pour»menaces, insultes et atteinte à la vie privée» suite à une plainte du wali d’Alger, Zoukh, et du directeur du groupe médiatique Ennahar TV, Anis Rahmani. Le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Raïs avait requis une peine d’une année de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 dinars avant qu’ils ne soient remis en liberté… 

Samedi 10 novembre 2018 : 

On a eu, en France, une polémique sur l’enseignement de la langue arabe. On a eu ensuite le refus par des collégiens de lire et de discuter les extraits le livre d’un «Arabe» . Ce sont des élèves de première du lycée professionnel Pierre Mendès-France de Péronne (Somme), dans le cadre de la préparation d’une rencontre prévue le 16 novembre avec Akli Tadjer, sur son roman, «Le porteur de cartable» (L’ouvrage raconte la rencontre en 1962 à Paris de deux enfants, Raphaël, pied-noir, et Omar, fils d’immigré qui n’a jamais connu l’Algérie mais qui soutient le FLN). A. Tadjer est un écrivain franco-algérien (il est né à ¨Paris en 1954), lauréat du Prix #Nice06-Baie des Anges 2016. Cause du refus : son nom et ceux de ses personnages . L’enseignante a déploré «des réflexions vraiment racistes» et explique avoir dû «exclure» un élève parce qu’il avait refusé de prononcer le prénom «Messaoud»… Voici donc en France, un autre scandale relevant d’un «racisme certain», un «racisme qui ne dit pas son nom»… Selon des révélations du site d’investigation «Mediapart», publiées jeudi, le Paris Saint-Germain (PSG), propriété d’«Arabes» a fiché, entre 2013 et 2018, des joueurs recrutés par ce club selon leur appartenance ethnique ou la couleur de leur peau : «Français», «Antillais», «Maghrébin» ou «Africain». La nationalité a été, sans doute, laissée de côté… pour se permettre toutes les combinaisons. Il est vrai qu’il n’y a pas au Psg de «grand» joueur arabe… et on ne sait où Mbappé (dont la maman est une Arabe et le papa un Africain) aurait pu être (ou a été) classé. Il paraît que c’est là une «initiative personnelle» d’un des responsables du service (de recrutement du centre de formation). Etonnant que cela soit passé inaperçu, la chose ayant duré cinq années. Et, la thèse de l’«acte isolé» ne passe pas. En fait, une «pratique» récurrente chez bien des Français qui, face aux «accusations» de racisme, parlent toujours d’«actes marginaux». Souvenons-nous de la pratique de la torture durant la guerre de libération nationale. Ce n’est certes pas un système huilé. En fait, une mentalité «indigénicide» qui perdure, près de six décennies après la perte des «colonies». Ce qui est regrettable, c’est de constater que bien qu’ayant investi des sommes colossales dans le club, les «Arabes» n’ont eu ni la compétence, ni le courage… ni le temps pour examiner de fond en comble la gestion de leur nouvelle entreprise. Aveuglés seulement par les résultats sur le terrain, les bénéfices retirés… et la protection de leurs fortunes investies en Europe. 

Dimanche 11 novembre 2018 : 

Des éditeurs de la presse en ligne ont exprimé mercredi 7, à Alger, leur solidarité et leur refus de la «persécution et de l’emprisonnement des journalistes». Le syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique (SAEPE) a donc organisé une conférence de presse en solidarité avec les confrères emprisonnés ; l’occasion d’évoquer «les dépassements» qui ont caractérisé ces affaires. On a détaillé des «vices de forme» lors des arrestations des journalistes. «Ceci est illégal», a-t-il affirmé, ajoutant que Adlane Mellah (animateur d’un site) a également été empêché de voir son avocat avant d’être présenté devant le procureur, ce qui est aussi non-conforme au code des procédures pénales. 

Autre problème soulevé : «Cette persécution a été rendue possible par «un déni qui se poursuit» de la part des autorités de la reconnaissance de la presse en ligne comme médias à part entière».

Côté ministère de la Communication, c’est le silence radio. Pas concerné ? «Nous attendons plus que jamais du ministre de la Communication des mesures concrètes pour lever l’embargo institutionnel dont est victime la presse électronique», indiquent ces éditeurs en rappelant avoir proposé au ministère un projet de pacte d’avenir pour l’émergence des médias en ligne en Algérie. 

Le syndicat, qui compte désormais plus de 40 éditeurs de presse en ligne, s’est également dressé «contre les comportements de certains confrères devenus procureurs et ennemis de la presse», a déclaré le directeur de Maghreb Emergent et membre du syndicat. 

La couverture des arrestations faite par la télévision privée «Ennahar TV», a été largement critiquée pour «atteinte à la présomption d’innocence». La dite télévision avait diffusé en boucle des images des accusés à leur arrivée au tribunal pour comparaître devant le juge d’instruction. La chaîne a aussi avancé des accusations de «chantage et d’extorsion» démenties par l’avocat d’Abdou Semmar. 

«Une campagne de criminalisation du web-journalisme a été déclenchée dans certaines télévisions privées alors qu’une d’entre elles, «Ennahar TV», est devenue le procureur général à charge contre notre corporation, piétinant toute règle de protection des droits du citoyen face à la justice», a indiqué le syndicat dans un communiqué. 

Le syndicat rejette également la campagne de «stigmatisation» de la presse en ligne. «Nous ne sommes pas des relais de la cyber-dissidence». Seront-ils entendus ? Pas sûr tant que les textes d’application de la loi relative à l’information ne sont pas encore produits. On continuera donc à nager dans le marécage de l’informel et dans la «persécution». 

Lundi 12 novembre 2018 : 

Le roi du Maroc a lancé un «appel» pour l’ouverture d’un «dialogue franc et direct» sans a priori avec l’Algérie. Il propose un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation», oubliant l’existence de l’Uma. Mais l’Algérie ne répond pas au discours de Mohammed VI. Car, l’appel ne respecte pas les usages diplomatiques qui consisteraient à emprunter pour ce faire les voies habituelles des représentations. Il est d’usage en diplomatie que les demandes de ce genre se négocient via des canaux et dans la discrétion. Une «manœuvre destinée à la consommation médiatique» surtout aux opinions publiques étrangères… toujours incomplètement informées des tenants et aboutissants des «crises» arabes ? 

Mardi 13 novembre 2018 : 

Il était temps. On apprend ainsi que l’ambassade d’Algérie à Washington a signé un contrat d’une année avec la firme-conseil américaine, Keene Consulting, destiné à promouvoir l’image et les centres d’intérêt de l’Algérie aux États-Unis. Le contrat, paraphé le 1er novembre dernier avec David Keene, qui dirige ce cabinet de consulting, a été rendu nécessaire par le besoin «de bâtir sur le succès de la première semaine de l’Algérie à Washington, pour faire connaître davantage le pays et promouvoir ses centres d’intérêt et les opportunités qu’il peut offrir à la communauté d’affaires américaine», explique-t-on. Ancien président de la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes aux États-Unis (un C.V. pas reluisant, il est vrai ! mais business is business comme pourrait dire Ould Kaddour), David Keene «devrait apporter une contribution de qualité à la promotion de l’image de l’Algérie tant au niveau de l’exécutif américain que du Congrès et du monde des affaires», précise-t-on. L’Algérie s’est déjà offert les services du cabinet Foley Hoag, basé à Boston, pour renforcer les relations de coopération avec les États-Unis, en particulier dans le domaine de l’énergie. Homme politique connu à Washington pour ses positions modérées au sein de la NRA comparées à ses successeurs, David Keene a passé trente ans à la tête de l’American Conservative Union. Figure active dans les campagnes présidentielles de Ronald Reagan et de George Bush, le consultant a également présidé le comité national républicain. Keene connaît(rait) très bien l’Algérie et possède(rait) un background étendu des questions régionales et internationales. Croisons les doigts ! D’autant que pour ma part, il aurait été préférable de ne pas trop faire de «pub» aux contrats de consulting de ce genre, un minimum de «secret» étant habituellement recommandé afin d’éviter les contre- offensives. 

Mercredi 14 novembre 2018 : 

Encore une polémique puérile déclenchée par des médias, notamment arabophones (comme d’habitude) visant le Premierm ministre parce qu’il a parlé, lors de son discours prononcé à Paris devant le «Forum de la paix dans le monde», à l’occasion de la célébration du centenaire de l’Armistice (Paris), de 1, 5 million de «morts» au lieu de 1,5 millions de «Martyrs». «Révisionnisme», «Lapsus révélateur» disent-ils ! What else ? Une chaîne privée de télévision se serait même livrée à une manipulation par montage des propos. Tous ont oublié que l’usage du vocable «morts» quand il a évoqué le million et demi de victimes au lieu de «martyrs» est seulement lié au souci de se faire comprendre par ses interlocuteurs qui ne comprennent pas les concepts de la «révolution» et de «chouhada». D’une part, le monde et les publics ont changé depuis 62. D’autre part, Ahmed Ouyahia est (assez ou trop) connu pour son «pragmatisme» dans le choix des mots dans ses discours, d’où des discours «à la carte», c’est-à-dire «travaillés» pour avoir l’impact le plus positif possible. 

Jeudi 15 novembre 2018 : 

Nouvelle de l’étranger : Le nouveau monitoring des médias suisses est un site interactif présenté mardi par l’Office fédéral de la communication (OFCOM). Cet outil permet d’analyser l’influence des différents médias du pays sur la formation de l’opinion et fournit ainsi une base pour évaluer le paysage médiatique suisse. 

Ce sont ainsi 170 marques médiatiques qui ont été passées au crible l’an dernier par l’entreprise Publicom, sur mandat de l’OFCOM. Les données d’utilisation générale de l’information par les consommateurs, issus d’un sondage ainsi que de deux études, ont été analysées. Une récente enquête… sur le paysage médiatique suisse vient de montrer que c’est la télévision qui a la plus grande influence sur la formation de l’opinion, et ce dans les trois régions linguistiques du pays. 32% des sondés placent la TV en tête, devançant la radio (26%), la presse écrite (25%) et les médias en ligne (16%). 

Autre enseignement du monitoring entrepris… concernant le fait que la concentration des médias fait souvent craindre un appauvrissement de la diversité des opinions… Pour l’instant, il n’en est rien. 

Concernant les groupes de médias, la télévision publique est l’entreprise de médias la plus influente. 

Si les plus jeunes se basent sur la lecture de 20 minutes pour se forger leur opinion, les personnes plus âgées privilégient les programmes de télévision et de radio du service public. 

Le monitoring relève enfin qu’une petite poignée de programmes TV étrangers sont capables d’exercer une influence sur l’opinion notable même en dehors de leur zone de diffusion principale.

Un monitoring venu d’ailleurs, mais qui peut servir ! En attendant le nôtre. 

Vendredi 16 novembre 2018 : 

Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale, Djamel Ould Abbès, «victime d’une crise cardiaque» jeudi très tôt dans la matinée ! Il prend donc un congé de maladie de longue durée,.. Et ce n’est donc pas une «démission». Qu’on se le dise ! 

Mais, les «mauvaises langues» avancent que Djamel Ould Abbès a été écarté de son poste à cause de ses dernières sorties. En effet, il avait contredit son collègue du parti, Tayeb Louh, qui avait «attaqué», lors de son passage à Oran, (in) directement Ahmed Ouyahia. Ould Abbès avait déclaré que «les déclarations de Louh n’engagent que lui». Il avait aussi promis de faire des «révélations prochainement». 

Ould Abbès s’apprêtait aussi à se réunir ce lundi avec les partis de la majorité pour donner le coup d’envoi de la campagne électorale du président Abdelaziz Bouteflika. On est donc tenté de considérer qu’il est devenu encombrant par ses déclarations et ses sorties médiatiques spectaculaires. 

Sur le plan réglementaire, Ould Abbès est remplacé provisoirement (?) par le (nouveau) président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mouaad Bouchareb qui dirigera l’instance collégiale, mise en place en attendant l’élection d’un nouveau secrétaire général du parti. 

Les statuts du FLN prévoient que le plus âgé des membres du Comité central (Said Bouhadja ?) présidera la session extraordinaire de cette instance qui se tiendra dans un délai de 30 jours pour élire un nouveau SG du parti pour un mandat de cinq ans. 

Samedi 17 novembre 2018 : 

C’est l’ancien ministre français de l’Economie, Arnaud Montebourg, qui a des origines algériennes, qui succède à Jean-Pierre Chevènement à la présidence de l’Association France – Algérie (AFA). 

L’Association France – Algérie a été fondée le 20 juin 1963, à l’initiative de l’ethnologue française Germaine Tillon et avec le soutien du général De Gaulle, par des personnalités françaises qui voulaient contribuer à l’établissement d’une ère nouvelle des relations entre la France et l’Algérie, qui venait d’accéder à l’indépendance. 

La cérémonie d’installation s’est déroulée mardi 13 à Paris en présence de Jean-Pierre Chevènement, d’Edith Cresson, ancien Premier ministre et d’autres personnalités. 

«Par ma famille, mais aussi par mon action en faveur de la coopération industrielle franco-algérienne quand j’étais ministre de l’Economie, des liens multiples m’attachent à l’Algérie», a déclaré d’emblée le nouveau président, soulignant qu’il veut maintenir les liens de coopération entre la France et l’Algérie. 

«Au moment où les deux rives de la Méditerranée paraissent s’écarter l’une de l’autre, devant les périls du fondamentalisme au Sud, ceux de la xénophobie au Nord, nous voulons maintenir les liens de coopération entre nos deux sociétés», a-t-il expliqué, notant qu’entre les deux pays «il y a tant à faire». 

«Notre Association le poursuivra, continuera à éviter toute ingérence dans les questions politiques, que ce soit en Algérie ou en France», a-t-il ajouté. Jean-Pierre Chevènement a été désigné à la présidence de cette association en 2011, rappelle-t-on. 

L’AFA favorise, depuis 2005, la création de filiales locales dans toute la France. Elles sont aujourd’hui au nombre de 6. Elle soutient, en liaison avec les instances algériennes, les projets de toute nature, économiques, culturels et humains qui renforcent la connaissance réciproque des sociétés civiles française et algérienne. 

Un association qui mérite une médaille (algérienne) du mérite. 

Dimanche 18 novembre 2018 : 

Témoignage émouvant inédit lors d’une émission diffusée jeudi 15 novembre 2018 par la télévision privée «El Hayat TV». Récit précieux. Pendant près d’une 1 H 30, Abdou Semmar et Merouane Boudiab, les deux journalistes du site électronique d’informations «Algériepart» ont raconté leur «arrestation» suivie d’auditions, leur transfert et leur emprisonnement à la prison d’El-Harrach, les conditions de vie, leurs rencontres avec des détenus célèbres ou non, leur comparution devant un tribunal, la très large «solidarité» des avocats (plus d’une cinquantaine de toutes les régions du pays). Une «affaire» qui fera date dans l’histoire du journalisme algérien et qui va avoir très certainement bien des conséquences sur la relation presse-institutions (dans un climat politique assez perturbé) et des effets sur l’exercice d’un métier déjà assez pénible. Tout cela va, peut-être pousser les journalistes des médias classiques et des nouveaux médias, à s’organiser pour faire face aux mille et un défis qui commencent, d’ailleurs, à pointer du nez ; certains, venant surtout des groupes de presse aux volontés dominatrices… et dominés par les «affaires» et l’argent… et venant aussi d’une partie de la communication électronique, avec des blogs et sites jonglant avec les «fake news» et la provocation sociale. Il est vrai que les vides réglementaires existants facilitent toutes les dérives… difficilement contenues par les «cyber-chasseurs». Car, il n’est plus question de faire face à de simples vagues mais à un véritable tsunami… On se souvient de la première génération de tsunami communicationnel, dans les années 80 et 90, constitué par les télés satellitaires. 

Lundi 19 novembre 2018 : 

«Je salue, en cette heureuse occasion, les grands sacrifices consentis par le peuple marocain, sous la direction de votre grand-père Mohammed V que Dieu ait son âme, couronnés par la proclamation de l’indépendance et le recouvrement du peuple marocain de sa souveraineté», a ajouté le président Bouteflika. 

L’offre de «réconciliation» entre l’Algérie et le Maroc, faite le 6 novembre par le roi Mohammed VI, lors de son discours célébrant la «marche verte» marquant la colonisation effective du Sahara occidental, vient de recevoir, enfin, la réponse tant attendue ou souhaitée. Le président Abdelaziz Bouteflika a ,en effet, adressé au roi un message de félicitations à l’occasion du 63ème anniversaire de l’indépendance de son pays, dans lequel il lui a réaffirmé sa «ferme détermination à œuvrer à la consolidation des liens de fraternité et de solidarité qui lient les deux peuples» pour «l’ancrage de relations bilatérales basées sur le respect mutuel». 

Plus protocolaire que ça, il n’y a pas mieux ! Bref, le minimum requis pour sauver les formes. 

Les médias marocains attendaient «impatiemment» la réponse officielle d’Alger sur une proposition royale qualifiée «d’historique»… y compris par certains médias français. Il y a eu des réactions «en off» de responsables algériens qui pointaient notamment les arrière-pensées du roi qui voulaient désigner l’Algérie à la vindicte de la communauté internationale et, partant, court-circuiter la reprise des négociations bilatérales avec le Front Polisario début décembre à Genève. 

Pour Alger, les bons sentiments de Mohammed VI cachent mal une manœuvre visant à créer une diversion. Curieusement, les responsables et les médias marocains se sont abstenus de commenter ces réactions «non officielles» des plus hautes autorités algériennes… préférant attendre, croyant que la réponse était en train de mijoter sur le feu… avec l’espoir que le président Bouteflika ouvre ses bras à Mohmamed VI et rouvre la frontière fermée depuis 1994… et envoyer «au feu» les partis politiques, le PJD par exemple, ayant projeté de se rendre, avec d’autres partis, en Algérie pour rencontrer la classe politique algérienne pour discussions sur le sujet . Celle-ci a refusé unanimement. 

C’était compter sans la stratégie de communication de l’Algérie qui n’a pas jugé utile de répondre à une demande exprimée dans un discours royal destiné à ses sujets. 

Il semble bien que le roi Mohammed VI a préféré faire dans la Com’ pour, surtout, soigner son image et celle de son royaume et, si possible, ternir celle de son voisin à qui il tendait soi-disant la main. Alger qui a vite saisi le message subliminal, a répondu par le… silence. La proposition de Mohammed VI définitivement dans le tiroir des non- événements ! Quelle sera la prochaine «sortie» royale ? 

A suivre …  
Belkacem Ahcene-Djaballah                                 

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