Algérie / Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) : Cap sur la téléphonie mobile

La cité de la Mekkerra s’est, à vrai dire, toujours identifiée à l’Entreprise nationale des industries électroniques ou plus précisément à son complexe industriel, au vu de la métamorphose aux plans économique, social et culturel qu’elle a provoquée depuis sa création en 1977. Plus de 4.000 travailleurs empruntaient autrefois, au quotidien, le chemin des ateliers et unités de fabrication, pour conditionner tout un mouvement de circulation et régulait quelque part la vie de la population locale évoluant au rythme de la cadence et des innovations de cette boîte.

Le recrutement de 2.000 opératrices âpres une formation, devait briser un tabou et participer à l’émancipation de la femme. Au plan culturel, la présence de Kateb Yacine au sein du théâtre régional a favorisé un lien avec le mouvement syndical de l’entreprise pour développer des échanges et militer même politiquement pour la cause de cet outil de production. Faut-il encore rappeler que la première société de médecine du travail fut créée à Sidi Bel-Abbès à l’initiative des cadres dirigeants de cette entreprise. Bref, tout un autre contexte marqué par un idéal guidant le commun des gestionnaires et partenaires soucieux de vulgariser cette technologie de pointe qui s’est enracinée dans les coutumes et traditions de la citée de la Mekkerra. Il n’y avait qu’à voir ces dizaines d’ateliers de maintenance créés ça et là et participant à la familiarisation avec l’électronique et la formation des centaines de jeunes. Par la force des contextes et des conjonctures, le complexe âpre le départ massif aussi de ses cadres, a sombré pour perdre ses repères en s’accrochant péniblement à sa survie. Des turbulences, des grèves, des dettes et autres contraintes, tout s’est entremêlé pour rendre problématique une reprise et sauver cet outil de production. La situation de ce complexe est devenue un enjeu politique même pour constituer un thème électoral par excellence à chaque consultation. Et c’est sur une décision du Président de la République qu’une enveloppe financière conséquente a été dégagée pour la réhabilitation de l’entreprise, la modernisation de ses équipements et la relance de sa production… Une décision qui a été accueillie avec satisfaction et soulagement par le collectif des travailleurs et la population locale notamment. Sur la base d’une évaluation, d’une exploration et d’un diagnostic approfondi, une approche de développement fut conçue pour redéployer cet outil de production pour la diversification des activités et la concentration sur la recherche. L’intégration électronique, l’énergie solaire et le développement de la recherche figurent dans le programme de la relance devant permettre une promotion de la filière et une spécialisation en la matière. L’incendie déclarée au niveau de l’unité de l’intégration électronique, il y deux ans ravageant les équipements existants n’à point découragé les gestionnaires pour réhabiliter cet espace dont la réception est prévue le mois de novembre. Autant d’efforts sont consentis pour permettre à une population de renouer avec un des ses repères d’identification et donner dans une grande mesure de jeter les assises industrielles d’une région aux grandes potentialités.
 L’entreprise nationale des industries électroniques se lance dans la téléphonie mobile. Le premier prototype aux caractéristiques universelles sera exposé le 31 octobre à la veille de la célébration du 63e anniversaire du déclenchement de la Révolution.Toute une symbolique au demeurant pour les gestionnaires de ce fleuron de l’industrie électronique du pays qui se sont investis pleinement pour la réhabilitation de cet outil de fabrication et la modernisation des équipements à l’effet d’être au même diapason d’un progrès technologique. Et une détermination semble animer les cadres et ingénieurs surtout pour valoriser une notion de recherche à la suite de la réception récente du laboratoire de développement et de recherche doté d’installations et équipements sophistiqués pour la conception et l’innovation. «On s’inscrit en porte à faux avec cette notion de pôle électronique au vu de l’inconsistance du travail aussi énorme soit-il réalisé. L’ère du montage doit être révolue pour qu’on se concentre sur la recherche et la promotion de la conception de nouveaux produits à partir des innovations de nos ingénieurs et chercheurs …On a désormais les capacités pour une telle alternative …Tout un processus de revers-engineering est déclenché pour acquérir un savoir-faire et maîtriser la technologie moderne…». C’est en ces termes que s’est exprimé le directeur général, Bekkara Djamel, en visitant le laboratoire, les ateliers de l’unité photovoltaïque et le chantier de réhabilitation de l’unité de l’intégration électronique dont la réception est prévue pour le mois de Novembre. Une visite, pour notamment présenter la nouvelle configuration de l’entreprise et afficher ses ambitions dans le domaine de la recherche et de l’innovation. C’est d’ailleurs au niveau du laboratoire de la recherche et de développement, une structure fraîchement réceptionnée et confiée à une équipe d’experts et de spécialistes bien motivée par la responsable de l’espace, Mme Guendil Baya, ingénieur de formation que la projection de toute la nouvelle stratégie s’est effectuée comme pour affirmer l’attachement à la tendance technologique et manifester le désir de se conformer aux règles de la rentabilité et de l’efficacité.une femme à la tête du laboratoire si déterminée et confortablement appuyée dans la démarche de marketing menée par Mlle Sihem pour promouvoir les compétences locales et le savoir-faire de ces jeunes chercheurs.
« Il y a des possibilités d’innovation surtout que l’Etat a mobilisé des sommes colossales pour l’équipement de cette structure. Le défi à relever est de développer de nouveaux produits à la conception purement nationale et d’accompagner l’industrie du pays…», nous précise notre interlocutrice avec humilité et modestie. Et de nombreux chantiers sont ouverts à l’intérieur de cet espace pour perfectionner entre autres un processus de fabrication d’installations de surveillance, de rendre performants des panneaux photovoltaïques, de huiler les mécanismes de montage en chaine des nouveaux téléphones mobiles et d’entreprendre des recherches de configuration des produits réceptionnés. En une véritable ruche bourdonnante est érigé cet espace doté également de salles de projection et de conférence pour débattre les nouvelles technologies et s’imprégner d’une évolution dans le domaine.

Des créneaux ciblés

Ce laboratoire est subdivisé, en fait, en cinq entités spécialisées dans les circuits imprimés, l’énergie solaire, la vidéosurveillance, le système embarqué et la mécanique design dans la perspective de concilier la recherche fondamentale, le développement technologique et le transfert industriel grâce à des interactions constantes avec le monde socio-econmique. Veille technologique, développement de partenariat et dynamisation d’une notion de formation restent à vrai dire les missions principales de ce laboratoire qui s’est inscrit dans le temps et l’espace pour être au même diapason d’un progrès technologique, innover dans la conception et la promotion et être au service d’une industrie nationale… C’est sur la base de ces missions que des orientations ont été définies pour s’articuler autour de l’excellence, de l’innovation, la rigueur et l’intégrité scientifique, la complémentarité des expertises et le partage des connaissances. L’appel est lancé à la communauté universitaire, notamment pour se rapprocher de cette entreprise dans sa nouvelle reconfiguration, mettre en pratique une théorie et se confondre dans la réalité du terrain ou encore industrielle en quête d’un apport des chercheurs et experts nationaux pour une relance et une croissance. Apres une période d’incertitude, l’ENIE, avec actuellement 1.200 travailleurs, a renoué avec une activité qu’elle se veut diverse et variée tout en se focalisant sur les notions de développement et de recherche pour attribuer de la résonance à une notion authentique de pole électronique et influer sur le cours des événements ou plus précisément sur une industrie nationale en mutation. Graduellement mais sûrement, elle avance à pas sûr en se consacrant à l’essentiel pour participer au choix industriel, générateur de richesses et créateur d’emplois. Un choix aussi de la promotion du savoir-faire algérien… L’ENIE, votre fidèle partenaire.

Pour une industrie électronique innovatrice

«On ne peut parler de pôle électronique en l’état actuel des choses. On tolère plutôt la qualification de pôle de téléviseur ou de produits divers, c’est-à-dire un processus de montage se souciant parfois de l’élévation d’un taux d’intégration sans pour autant jeter les fondements durables d’une industrie électronique innovatrice et au service réellement de l’économie nationale…». C’est en ces termes que le directeur général de L’ENIE, Bekkara Djamel s’est exclamé dans les nouveaux locaux fraîchement aménagés des laboratoire de développement et de recherche comme pour situer les enjeux d’un contexte et la nécessité surtout de valoriser les équipements très sophistiqués mis en place pour la promotion de nouveaux produits et le soutien à l’industrie nationale…» Une exclamation interrogative en fait pour aborder toute l’approche désormais conçue et mise en application au niveau de cette entreprise se démarquant d’une gestion classique de la chose. En clair, c’est de la conception d’un choix industriel rentable et bénéfique qu’il s’agit pour pouvoir générer des richesses, créer des emplois et mettre en place des assises économiques solides et durables en adéquation avec une évolution dans le monde et un progrès technologique. L’investissement opéré en matière d’équipements notamment offre désormais des possibilités de conception de prototypes et d’invention pour favoriser un esprit de recherche , agréer des brevets et tacitement développer des start-up ,c’est-à-dire des micro-entreprises de recherche. Une ambition à la mesure de la détermination des gestionnaires de l’ENIE en possession plus que jamais d’une feuille de route avec des objectifs assignés. Des objectifs à réaliser avec le concours également de tout un environnement et la contribution du secteur de l’enseignement dans tous sa paliers sommé de s’adapter aux exigences de l’économie pour se consacrer à la chose pratique et de s’éloigner graduellement d’un cycle fondamental, voire virtuel. La simulation dans les projets de recherche par exemple n’est point admise pour au contraire être en prise avec la réalité du terrain d’exploration ou des ateliers de fabrication, perfectionner une formation et rendre efficiente une innovation. A la faveur de la réalisation du laboratoire de développement et de recherche, une base a été créée surement pour promouvoir l’innovation et motiver les chercheurs Algériens à se déployer et à explorer toutes les voies de rentabilité des potentialités et ressources que renferme le pays. Un pari facile à tenir au vu de l’investissement opéré dans le domaine entre autres de l’électronique, cette technologie de pointe. La base est aussi à élargir grâce à des formes de partenariat avec l’université, le secteur de la formation professionnelle et les operateurs privés pour donner de la résonance à une notion de savoir-faire Algérien et matérialiser celle du compter sur soi… Et il est temps de reprendre ou revitaliser ces cellules de recherche dans la filière regroupant l’ENIE et l’université. C’est de cette manière uniquement qu’on peut aboutir au développement de la production nationale, à l’amélioration de la qualité et à prendre en charge les besoins et du marché et du pays. Pour une industrie électronique innovante semble être le mot d’ordre des cadres de l’ENIE pour justement s’inscrire dans une approche économique pragmatique et se conformer aux règles de la rentabilité et de la croissance. L’ENIE a tout bonnement changé de canal pour se consacrer exclusivement aux missions fondamentales et prioritaires que sont la recherche et l’innovation. Elle est en mesure de constituer la locomotive de tous les operateurs ….

La symbolique de l’événement

Le premier prototype du téléphone mobile sera exposé la veille du mois de novembre au moment où l’unité de l’intégration électronique âpres sa réhabilitation, connaitra un nouveau démarrage au cours la même période. Le lancement de ce produit sur le marché et la mise en service de cette unité de production coïncident curieusement avec la célébration du 63e anniversaire du déclenchement de la révolution. Toute une symbolique à vrai dire qui relèvent l’attachement des gestionnaires à un repère de la nation et situent leur détermination pour relever le défi et exaucer un vœu ou matérialiser un serment prêté par nos valeureux martyrs. Un serment pour que vive une Algérie libre, souveraine et forte par la solidarité et l’union de sa nation, la performance de son industrie et le savoir-faire de son élite.

Abbes Bellaha

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *