Algérie / Le MDS qualifie Tebboune de «président pirate» : «L’appel au dialogue vise à mettre fin au hirak»

Abdelmadjid Tebboune est mal élu. C’est un Président pirate. Comment peut-il appeler à un dialogue lorsqu’il souffre de problèmes de légitimité ?». C’est ainsi que le Mouvement démocratique et social (MDS), dirigé par Fethi Ghares, a qualifié Abdelmadjid Tebboune qui prendra officiellement ses fonctions dans quelques jours après la cérémonie de prestation de serment demain.

Pour le patron du MDS, Tebboune n’est pas le président des Algériens et sa «main tendue» ne trouve aucun sens dans le contexte actuel. Fethi Ghares rappellera que le premier acte de Tebboune après avoir été élu est de réprimer les manifestants à Oran et dans plusieurs villes du pays et ceci n’est pas pour ce mouvement un signe encourageant pour un éventuel dialogue. «En réalité, nous ne constatons aucun changement et il n’y aura pas de changement, car le pouvoir qu’incarne Tebboune s’inscrit dans le prolongement du précédent.

Le peuple veut en finir avec ce système alors que nous assistons avec l’élection de Tebboune à la reproduction de ce même système», explique Ghares qui, en plus clair, estime que le dialogue n’est pas la condition pour aller vers un changement, mais plutôt la fin du système qui est un prélude pour tout changement.

Contrairement à certaines formations politiques, le MDS ne tergiverse pas sur la question du dialogue. Il dit ouvertement non à Tebboune. «Le dialogue n’est pas le bienvenu dans la conjoncture actuelle», dit-il. Et de rappeler qu’un dialogue ne peut se faire qu’entre partenaires d’un même système. «On ne négocie pas ses droits avec quelqu’un qui n’est pas dans la construction d’un Etat de droit.

Il ne s’agit pas des Accords d’Evian et d’un Etat étranger. Un dialogue sérieux ne peut se faire que dans un contexte démocratique et de surcroît il faut sortir de ce système qui a muselé et privé les Algériens de leurs droits les plus élémentaires», affirme Ghares, qui pense que le pouvoir a fait et continue de faire dans la manipulation et dans la sous-traitance. Le MDS accable Ali Benflis qui était, selon eux, un sous-traitant…

Le MDS demeure persuadé que l’appel de Tebboune ne peut avoir pour visée que de mettre fin aux marches populaires des Algériens, qui ont gardé le cap eux aussi sur leurs objectifs, d’où les appels répétés des leaders du MDS pour la continuité du combat et le refus de faire des concessions sur la révolution née le 22 février. «Nous sommes impliqués dans le hirak et notre but est de ne pas dévier de la ligne directive(directrice) à l’origine de notre mobilisation, entre autres, le refus de négocier sur autre chose que l’amorce d’une transition démocratique véritable», prévient Ghares, qui croit savoir que l’appel au dialogue n’est qu’une diversion afin de permettre au pouvoir de mener sa contre-révolution.

Dans son discours, Ghares s’est longuement attardé sur l’appel au dialogue de Tebboune : «La révolution que nous menons depuis 10 mois gêne les plans, les objectifs et les intérêts du pouvoir, à leur tête la continuité du système, pour y mettre fin, le pouvoir veut une contre-révolution à travers son appel au dialogue.» Fethi Ghares ne se fait pas d’illusion, pour lui, il y a une volonté flagrante de restaurer le système autoritaire, et la liste des arrestations et des inculpations arbitraires des détenus politiques et d’opinion en sont une preuve.

Pour le MDS, qui rejette la «main tendue» de Tebboune, seuls une véritable transition démocratique et un processus constituant souverain pourraient être discutés dans la transparence, et ce, dans une conférence nationale indépendante du système actuel, composée de participants du mouvement révolutionnaire et débouchant sur le départ du système, constituent un moyen permettant au peuple algérien de se réapproprier sa souveraineté pleine et entière.


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