Algérie / Migration clandestine: «Des centres de transit et non d’internement»

«Ce n’est pas un centre d’internement des migrants clandestins mais un centre de transit où ils sont placés dans des conditions correctes et acceptables par tous, en attendant leur rapatriement vers leur pays d’origine». 

C’est le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire qui a tenu à faire cette précision à la fin de l’après-midi du samedi dernier, lors de son inauguration d’un centre de transit situé dans la commune de In Guezzam. «Ce n’est pas le premier centre qu’on a en Algérie, on en a un déjà à In Salah et un second à Tamanrasset, nous les avons ouverts pour permettre aux migrants illégaux d’être hébergés dans des conditions correctes, d’être pris en charge lorsqu’ils doivent être reconduits aux frontières de leur pays d’origine, ainsi nous tenons à donner de l’importance à l’être humain, à le respecter et à le traiter convenablement comme l’exigent nos valeurs, nos traditions et notre religion» a déclaré Nouredine Bedoui. 

Il précisera que «le rapatriement des migrants illégaux s’est toujours fait en coordination avec les pays d’origine, dans le respect et conformément aux conventions internationales dont l’Algérie est signataire». Il a expliqué qu’«à chaque étape qui précède son rapatriement, le migrant est pris en charge en matière d’hébergement, de soins médicaux et d’autres besoins». Le MICLA estime que «l’Algérie a consenti à cet effet d’importants moyens financiers et a tenu à garantir tout ce dont les migrants auraient besoin avant leur retour chez eux». Il reprochera au passage «le mauvais traitement médiatique accordé au dossier de la migration clandestine laissant ainsi libre cours à certaines parties d’accuser l’Algérie de maltraiter les migrants, il est dommage qu’il en soit ainsi, ce qui est évident pour nous, c’est que ce dossier a été géré conformément aux orientations du président de la République qui a insisté à ce que les migrants soient bien pris en charge avec tout le respect qu’on doit à l’être humain». 

«C’était à la justice de trancher» 

Interrogé sur les groupes qui ont tenté ces derniers mois de s’introduire dans le territoire national à partir des régions du sud, le ministre répondra qu’«il y a des événements qui doivent être pris en charge par la justice parce que c’est elle qui doit trancher, ça été le cas, on est un Etat qui respecte ses institutions et ses lois, le reste ou les détails relèvent du travail des services de sécurité». 

A In Guezzam, Bedoui, Zaalane et Djelab ont inauguré, entre autres, le siège de la police des frontières, une piscine couverte, et inspecté des chantiers comme celui de l’aéroport de la wilaya déléguée, la réalisation d’un lycée, et la remise d’ambulances au secteur de la santé. En début de soirée, les ministres ont tenu une séance de travail avec les représentants de la société civile. 

Le ministre de l’Intérieur a commencé par faire part de son mécontentement à propos de l’état d’avancement des projets inscrits pour le compte d’In Guezzam. «Je ne suis pas satisfait de cette situation, il y a beaucoup de retard dans leur réalisation, ce n’est pas le rythme qu’il faut pour une wilaya déléguée qui est appelée à devenir une wilaya à part entière», a-t-il dit. Retards qui, faut-il le préciser, obligent à des réévaluations qui gonflent les autorisations de programmes d’une manière considérable. A titre d’exemple, la réalisation à Tinzaouatine d’un groupe scolaire, décidée en 2015, a bénéficié d’une autorisation initiale de programme de l’ordre de 34 000 000 00 DA, mais celle-ci a atteint en 2018 sous l’effet de trois réévaluations (2016, 2017, 2018) 70 500 000 00 DA. Des exemples de ce genre sont légion à travers l’ensemble des wilayas du pays. Ouyahia a chiffré ces derniers temps l’ensemble des réévaluations des projets à travers le pays à 50 milliards DA. 

«Les inondations détruisent tout sur leur passage» 

Bedoui a rappelé que «malgré les difficultés financières du pays, le président de la République a tenu à renflouer le fonds du sud pour financer le développement de ces régions en plus de sa décision d’en ériger plusieurs d’entres elles en wilayas déléguées». Il devient menaçant en soutenant que «je n’accepterai jamais que cette wilaya déléguée évolue à un rythme aussi lent quand on connaît la volonté, les instructions et les exigences du président de la République au sujet du développement des régions du sud et la dynamique qu’il faut entretenir pour faire avancer les choses convenablement». 

Bedoui annoncera alors «la mise en place incessamment d’une commission interministérielle pour situer les causes des retards dans la réalisation des projets» parce que, a-t-il noté, «la wilaya déléguée a besoin de plus de contrôle et de suivi». Il expliquera à cet effet que «la commission se déplacera sur les lieux une fois par mois et fera ses évaluations des différentes situations, nous avons carte blanche du président de la République pour soutenir et aider les wilayas du sud, on a les moyens de le faire». Il appellera les citoyens à collaborer avec la dite commission «en l’alimentant d’informations nécessaires sur l’état d’avancement des projets et sur ce qui manque». C’est ce qui lui fera dire «c’est ça la démocratie participative». 

Si le ministre avait fait tous ces reproches au wali délégué, le P/APC d’In Guezzam viendra comme pour soutenir ce dernier en affirmant que «ce sont les inondations qui nous empêchent d’avancer dans la réalisation des projets inscrits, chaque année, les eaux détruisent tout sur leur passage, les eaux emportent tout ce qui est réalisé, ce qui nous ramène à chaque fois au point de départ». Bedoui réagira à ces propos en faisant savoir que «le gouvernement a débloqué 100 milliards de centimes pour le financement des projets retenus pour la protection d’In Guezzam contre les inondations». 

Bedoui s’est envolé hier vers In Salah pour inspecter plusieurs projets de développement. 

Aujourd’hui, lundi, il terminera son périple en lançant et en inaugurant plusieurs autres à Tamanrasset. Il s’entretiendra en dernier avec les représentants de la société civile du chef-lieu wilaya. 

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