Algérie / Prévenir les agressions étrangères

Points de vue

Par Kaddour Naïmi – Les problèmes internes à l’Algérie sont multiples et graves, en premier lieu l’opposition persistante entre Mouvement populaire et les gestionnaires de l’Etat. C’est là une contradiction interne à la nation, à laquelle il faut absolument, et le plus vite possible, trouver la juste solution, juste signifiant au bénéfice du peuple.

03.01.2020 46eme vendredi de manifestation à Alger.

Ceci étant clarifié – pour éviter tout malentendu et toute manipulation de ce texte –, deux questions doivent être posées.

1) Peut-on permettre que les conflits internes à l’Algérie deviennent la faille, la faiblesse par laquelle des oligarchies étrangères, soutenues à l’intérieur par des organisations autochtones harkies (1), agressent l’Algérie ? Car le but est clair et les preuves existent : s’emparer des ressources naturelles de l’Algérie et faire de son territoire une base militaire pour contrer la Russie et la Chine afin de demeurer l’unique puissance hégémonique impérialiste mondiale et, par voie de conséquence, permettre au colonialisme israélien de se maintenir et d’édifier son «Grand Israël» au détriment du peuple palestinien ?

2) Parce que les détenteurs de l’Etat algérien évoquent le danger d’agressions étrangères, soutenues par des harkis intérieurs, peut-on ignorer ces menaces ? Prétexter que cette menace est évoquée par les détenteurs actuels de l’Etat uniquement pour détourner l’attention des problèmes internes, et que cette menace serait négligeable ou inexistante, c’est, dans le meilleur des cas, ignorer la gravité de la situation actuelle et, dans le pire, être un agent harki interne des oligarchies étrangères.

Un principe fondamental est à considérer : les problèmes d’un peuple, ici l’algérien, doivent être résolus uniquement par ce peuple lui-même, sans aucune interférence étrangère, d’où qu’elle vienne et quelles que soient ses intentions déclarées.

Situation concrète

L’Algérie est : 1) encerclée de bases militaires étrangères tout autour de son territoire ; 2) a des frontières avec des pays soit déjà désintégrés par l’impérialisme (Libye), soit sur la voie de la désintégration (Mali) ; 3) est infiltrée par une masse inquiétante d’immigrés, masse servant sans aucun doute à l’infiltration de membres d’organisations terroristes, soutenus et financés par des oligarchies étrangères.

En outre, l’Algérie est un pays extrêmement tentant par des oligarchies impérialistes ou néocoloniales : 1) un immense territoire d’une importance stratégique : carrefour situé au sud de la Méditerranée (dont le nord est occupé par l’Otan), partie importante de l’Afrique (destinée à être la proie économique de toutes les convoitises oligarchiques mondiales) et du monde dit «arabo-musulman» (où ressources naturelles et territoires sont d’importance géostratégiques) ; 2) immenses ressources énergétiques (le nerf de la guerre et de l’économie) : pétrole et gaz, sans parler de la nappe phréatique (qui deviendra un enjeu fondamental prochainement).

Les adversaires

Voici les ennemis de l’Algérie, Etat et peuple confondus, soulignons-le.

1) L’oligarchie états-unienne. Conformément à la doctrine Rumsfeld/Cebrowski, son intérêt est de maintenir et renforcer son hégémonie mondiale, base de sa puissance économico-militaire. Dans ce but, il faut mettre la main sur les ressources naturelles de toutes les nations de la périphérie de la planète, autrement dit les pays économiquement sous-développés, dont l’Algérie. Ces ressources sont en premier lieu le pétrole et le gaz, et l’occupation du territoire servirait à installer des bases militaires afin d’encercler la Russie et la Chine, et étendre la zone géographique de l’Otan.

2) L’oligarchie française néocolonialiste. Elle concurrence les Etats-Unis en ce qui concerne les ressources naturelles de l’Algérie, et veut prendre sa revanche historique sur la défaite qui l’a chassée d’Algérie, suite à la Guerre de libération nationale.

3) L’oligarchie colonialiste israélienne. Elle veut prendre sa revanche sur son échec, lors de la Guerre de libération nationale algérienne, d’accaparer une portion du territoire algérien pour y installer la communauté juive résidente alors en Algérie. La même oligarchie veut punir l’Algérie pour être un soutien indéfectible du peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits territoriaux, conformément aux résolutions de l’ONU.

4) Les oligarchies saoudite, émiratie, qatarie. Pour sauvegarder leurs intérêts, assurés par leur système social théocratique, elles doivent empêcher l’établissement en Algérie d’un système démocratique. Il constituerait un exemple et un encouragement pour les peuples du Moyen-Orient afin de lutter pour la démocratie dans leurs pays. Par conséquent, ces oligarchies théocratiques moyen-orientales ont un intérêt vital à favoriser l’établissement, en Algérie, d’un système social identique au leur.

5) L’oligarchie au pouvoir en Turquie. Son intérêt est de maintenir son emprise et, dans ce but, elle doit développer son économie, en accédant aux pétrole et gaz algériens, et en occupant le territoire algérien pour réaliser sa «oumma» (communauté) islamique sous la férule de l’organisation des «Frères Musulmans».

6) Les organisations algériennes inféodées respectivement au colonialisme israélien (MAK), aux oligarchies moyen-orientales («mouvance» islamiste wahhabite), à l’oligarchie turque (mouvance «frères musulmans») (2).

6) Les organisations terroristes, financées et formées par l’une ou l’autre des oligarchies ci-dessus évoquées.

7) Un autre ennemi de la nation algérienne reste à évoquer : les généraux corrompus de l’armée nationale algérienne.

L’armée

Comme dans toute autre nation de la planète, en Algérie l’armée est l’institution dont le rôle est de défendre l’intégrité territoriale contre toute agression étrangère. Pour y réussir, l’armée doit la prévenir par une préparation secrète et par des démonstrations publiques adéquates de dissuasion.

Comme toute autre armée dans le monde, l’armée algérienne doit, également, ne pas contenir en son sein des corrompus, à n’importe quel échelon hiérarchique et, d’abord, à celui du commandement. Une armée est à l’image de la fameuse Muraille de Chine, qui protégeait le pays contre les envahisseurs. Mais rappelons que ces derniers réussirent à pénétrer dans le territoire, suite à une… trahison : des soldats gardant l’une des portes furent corrompus.

C’est dire l’importance vitale d’un commandement constitué uniquement de responsables techniquement compétents, d’une part, et, d’autre part, d’une intégrité patriotique sans faille. A ce sujet, où en en est notre armée ? La question n’a aucun besoin de réponses démagogiques, mais objectives. Il s’agit de déceler les éventuelles faiblesses et carences, et de leur trouver les solutions nécessaires, le plus tôt et le mieux possible.

Cette préoccupation légitime et indispensable pour disposer de la meilleure armée possible doit, cependant, contrecarrer les critiques visant l’armée en tant que telle, avec le but, avoué ou caché, de la faire déprécier par le peuple, car ce serait faire objectivement le jeu des ennemis étrangers (3).

Le peuple

L’histoire mondiale montre, toutefois, qu’une armée a un besoin stratégique de bénéficier du soutien le plus large et le plus résolu de la population dont cette armée fait partie. En outre, ce soutien, pour être le plus efficace, doit se traduire par une préparation adéquate, militaire et autre, du peuple afin de constituer l’apport indispensable afin de résister efficacement à une agression.

Un exemple. L’auteur de ces lignes a constaté, de visu, qu’en Chine existent des refuges pour citoyens, en cas d’agression ; ils se trouvent partout sur le territoire, bien indiqués, et facilement accessibles. Et dernièrement, le président Xi Jin Pin a clairement déclaré que le peuple chinois doit se préparer à la guerre. Non pas qu’il la désire, mais pour se protéger des préparatifs réels de l’oligarchie états-unienne qui a déclaré vouloir maintenir son hégémonie mondiale (4).

Rappelons-nous également l’importance du rôle du peuple lors de la Guerre de libération nationale, en matière de renseignement et de soutien logistique.

A ce sujet, il est vital, autrement dit stratégique, que les détenteurs actuels de l’Etat trouvent des solutions pour éliminer leur opposition avec le Mouvement populaire. Les déclarations publiques et les funérailles de l’ex-chef de l’état-Major ne suffisent pas pour démontrer le soutien populaire réel et majoritaire à l’armée. Certes, le peuple algérien, de par son histoire récente, a démontré qu’au-delà des divisions internes il sait assumer son devoir patriotique. Cependant, les événements survenus depuis l’indépendance nationale démontrent qu’il y a encore à faire pour que le soutien du peuple à son armée soit totalement efficace.

Front uni

Le Mouvement populaire se trouve, désormais, devant deux problèmes. D’une part, interne, l’opposant aux gestionnaires actuels de l’Etat ; d’autre part, externe, à savoir l’éventualité d’une agression étrangère. Quel est, alors, le comportement adéquat ?

Abordons un problème très délicat, susceptible de controverses.

Ecarter les généraux corrompus de l’armée est, bien entendu, une nécessité vitale stratégique pour une armée compétente. Mais utiliser le prétexte de l’existence de ces officiers corrompus ne doit, en aucun cas, inciter le peuple à jeter le bébé avec l’eau, autrement dit à ne pas faire corps avec l’armée en tant qu’institution de défense nationale contre une agression étrangère.

Méditons sur un exemple. En Chine, lors de l’invasion impérialiste japonaise, le parti communiste suscita et pratiqua le front uni avec le Kuomintang, malgré le fait que ce dernier disposait d’une armée pleine de généraux corrompus, y compris leur chef Chang Kaï Chek, d’une part, et, d’autre part, ayant commis de multiples massacres de gens du peuple (travailleurs, paysans, intellectuels, étudiants, militants patriotiques) favorables à une Chine indépendante et démocratique.

Pourquoi citer cet exemple ? Pour dire qu’en cas d’agression contre l’Algérie, les arguments consistant à dire «nous refusons de soutenir une armée où se trouvent des généraux corrompus» que ces arguments ne sont pas à considérer. Pourquoi ? Parce qu’en cas d’agression étrangère le premier objectif commun est de résister ensemble, peuple et armée, puis de chasser l’agresseur du territoire national. Ce n’est qu’après cette victoire que le peuple doit affronter les problèmes internes et leur trouver des solutions. Car l’intégrité de la nation est la première des priorités, si le peuple algérien ne veut pas finir comme les peuples irakien, libyen, yéménite, soudanais, somalien ou risquer de subir l’actuelle situation syrienne.

Transformer la faiblesse en force

La gravité de la phase actuelle de l’Algérie, interne comme externe, peut et doit être l’occasion pour créer les meilleures relations entre l’armée et le peuple, donc entre les gérants de l’Etat et le Mouvement populaire. Ainsi, les faiblesses internes se transformeraient en force externe.

Bien entendu, comme le montre le cas syrien, le soutien de nations amies, en premier lieu la Russie et la Chine, a un rôle important mais il est secondaire car le principal consiste dans un peuple et son armée stratégiquement unis. Cette unité est généralement invincible. Si, néanmoins, une défaite a lieu, la résistance populaire, encadrée efficacement par son armée, finira par chasser les envahisseurs. Le cas le plus significatif était, et demeure jusqu’à aujourd’hui, celui donné par l’exemplaire peuple du Viet Nam, d’abord contre l’agression colonialiste française, ensuite contre celle impérialiste états-unienne. Ajoutons que le peuple algérien et son armée disposent déjà d’une expérience très précieuse : la Guerre populaire de libération nationale contre une puissance de l’Otan, la France.

Certes, les armements et les technologies ont changé mais les éléments fondamentaux des conflits demeurent identiques : contre la bestialité des armées d’agression, matériellement supérieures, opposer l’intelligence du peuple uni à son armée compétente. Quant à ceux qui privilégient la formation dans les académies militaires les plus prestigieuses, rappelons que le doublement vainqueur militaire respectivement des généraux français puis états-uniens fut un simple ex-instituteur : Nguyen Giap avec ses collaborateurs.

Et si les impérialistes veulent créer ce qu’ils appellent le «chaos créatif» (5), qu’il soit l’occasion de créer une nation réellement forte parce que réellement démocratique, où peuple et armée sont le double garant de l’intégrité nationale.

K. N.

[email protected]


(1) Voir «Peuple algérien et démocratie», http://kadour-naimi.over-blog.com/2019/12/peuple-algerien-et-democratie.html#

(2) Voir «Alliance entre Rachad et MAK : menace sur l’intégrité nationale»,http://kadour-naimi.over-blog.com/2020/01/alliance-entre-rachad-et-mak-menace-sur-l-integrite-nationale.html

(3) Le slogan du Mouvement populaire, «Etat civil et non militaire» sera examiné dans une prochaine contribution.

(4) Voir «La guerre, pourquoi ? La paix, comment ?…», Partie V. Quel ordre ?, librement accessible ici : https://www.editionselectronslibres-edizionielettroniliberi-maddah.com/ell-francais-sociologie-oeuvres-guerre-paix.html

(5) Voir «Pourquoi la guerre, comment la paix ?…», o.c., point 10.10. Théorie du «chaos créatif».


Lire aussi :

>> Sur la conjoncture algérienne

par Salah Sakhri

Seuls les courants politiques petits bourgeois algériens présentent le mouvement populaire du 22 février 2019, comme une révolution démocratique. Toutefois, l’appréciation de la situation politique, d’une part, et, d’autre part, la marche des événements ne plaident en faveur de cette thèse. Pourquoi ? La majorité des voix du Hirak rejettent la démarche du pouvoir et veulent son remplacement par une équipe de transition démocratique (sic) pour aller à une Assemblée constituante en charge de consacrer l’Etat de droit (resic.). Cela apparaît comme nébuleux parce que le Hirak n’a pas les moyens de les réaliser. Avancer des mots d’ordre radicaux, sans comprendre quelles sont les conditions qui en permettent la réalisation effective n’est pas responsable. Tout est là.

Prenons le cas du Soudan. Un mouvement populaire est né en décembre 2018. Son but était la liquidation du régime criminel d’Omar El-Bachir et l’acquisition des libertés démocratiques. Le mouvement populaire (regroupant des partis, syndicats et associations progressistes) a conclu au mois de juillet 2019, un accord de gouvernement de transition avec les militaires pour «rénover» le pays. La coalition soudanaise a conclu un compromis de gouvernement (non qu’elle le voulait par principe, mais parce que le rapport de force ne lui permettait pas d’aller plus loin) qui tienne compte de sa volonté de démocratiser la vie nationale.
C’est une expérience à méditer pour le Hirak algérien afin de sortir rapidement de la crise sur la base d’un compromis. Un compromis n’est pas une capitulation. Surtout que le développement de la conjoncture régionale annonce un embrasement général en Lybie. Comme dans un scénario écrit d’avance la Turquie (pays agressif depuis Erdogan) décide d’envoyer des troupes en soutien à une faction libyenne (GNA) et de l’autre coté le chef de fil de l’impérialisme mondial, les USA, réplique en menacent d’envoyer des troupes dans le pays pour soi-disant «éviter un nouveau Benghazi». L’intervention de ces deux protagonistes agressifs (tous les deux membres de l’OTAN) dans la guerre civile libyenne (produit du dit printemps arabe) ne fera qu’installer le chaos et les convulsions meurtrières dans la région.

Reprenons. Le nouveau président (élu le 12 décembre 2019, avec la voix d’un Algérien sur 6) «tend» la main au Hirak, promettent une nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum populaire, mais ne veut en aucun admettre une négociation pour consacrer en fait et non en paroles les libertés démocratiques (libertés collectifs et individuels) exigés par le peuple militante. Il faut savoir que la Constitution algérienne consacre ces libertés, mais elles ne sont pas respectées dans les faits. Il ne peut en être autrement vu que l’Etat est le défenseur de la classe capitaliste et non du peuple laborieux…l’Etat sert à la bourgeoisie pour consolider son pouvoir économique et non permettre aux masses populaires de participer à la gestion et au contrôle des affaires du pays.
Ensuite, c’est une tradition typiquement petite bourgeoise d’utiliser le prolétariat au nom de «l’intérêt commun» pour refuser la formulation des revendications particulières des prolétaires. Le cas algérien ne fait pas exception à cette règle. Il va sans dire qu’un tel «intérêt commun» entre les masses ouvrières et les petits bourgeois tourne à l’avantage des seconds et absolument au désavantage des premiers. Pour éviter que les ouvriers deviennent la cinquième roue du carrosse des petits bourgeois contre la bourgeoisie…ils doivent suivre les enseignements de Marx sur leur position dans la révolution démocratique s’ils ne veulent pas être dupés ou se duper eux-mêmes : marcher avec la petite bourgeoisie démocratique contre l’ennemi à abattre et lutter partout où elle veut s’implanter dans le prolétariat.

L’Algérie, a été «conduite» à marche forcée vers le libéralisme économique au début de la décennie 80 du siècle passé. Les privatisations (l’économie était étatiser à plus de 80% jusqu’à la fin des années 80) ont détruits la base industrielle, même embryonnaire, édifiée dans les années 60 et 70 aux prix de lourds sacrifices humains et financiers. De ce point de vue une révolution qui «oublie» ce passé et présent et ne formule pas en conséquence des mesures économiques pour s’y opposer (nationalisation des principaux moyens de production et d’échange) ne veut pas rétrécir la base capitaliste du pays, mais au contraire le l’élargir.
Quant au mot d’ordre «Etat de droit» revendiqué haut et fort il n’est aucunement le signe d’une originalité démocratique. L’Etat de droit ne fait que couvrir du masque démocratique la dictature du Capital sur le Travail. Il ne peut exister un Etat servant l’un et l’autre. La question qui se pose invinciblement est la suivante : l’Etat au service de qui ? Ou bien dans l’intérêt des capitalistes : et alors nous n’avons pas un Etat démocratique, mais un Etat bureaucratique réactionnaire, une république capitaliste. Ou bien dans l’intérêt de la démocratie révolutionnaire (représentant le peuple laborieux) ; ici, il n’y a pas de mystère nous nous dirigerons dans ce cas vers le socialisme.
On ne peut analyser l’évolution de la situation en Algérie sans évoquer l’absence des ouvriers en tant que masse dans le Hirak. En effet, ces derniers manquent fortement…ce qui a pour effet que l’hégémonie dans le mouvement est aux mains des courants petits bourgeois, de tendances démocratiques. On a entendu à maintes reprises des appels à la grève générale en soutien au Hirak, mais ces appels sont restés lettres mortes. Encore un élément qui atteste de l’absence d’un ancrage ouvrier de la majeure partie des partis progressistes activant dans le mouvement populaire. Le soutien affiché par l’UGTA (principal syndicat ouvrier du pays, caporalisé par le pouvoir) au mouvement populaire n’est pas allé plus loin que le verbe. On soutien, mais pas trop pourrais-t-on dire !

Le nouveau président Tebboune, élu sans légitimité populaire, qui n’arrive même à la cheville d’un Hugo Chavez en matière de progrès, de justice sociale, d’anti-impérialisme n’a pas affiché une volonté de rompre avec l’orientation antipopulaire et antinationale qui a plongé le pays dans les affres de la ruine économique et de l’étranglement des libertés démocratiques. A part sa réitération de dialoguer avec le mouvement populaire, de changer la Constitution et de la faire approuver par un référendum populaire…rien ne vient corroborer une rupture avec le passé.
Combattre pour la satisfaction des intérêts immédiats vitaux des ouvriers, des travailleurs, des petits paysans est la ligne de conduite qui nous sépare des petits bourgeois démocrates et cela mêmes si «nos» intérêts coïncident momentanément. Les ouvriers algériens demeurent la seule classe sociale ne disposant pas encore de son parti politique indépendant qui les éduquent et les préparent à la mission historique que leur a dévolue l’histoire. En œuvrant à cette tâche révolutionnaire ils pourront se dire : inorganisés nous ne sommes rien, organisés nous sommes tout.

Le 3 janvier 2020.
Salah Sakhri.


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