Algérie / Soufiane Djilali explique son choix du dialogue «L’ancien régime totalement éliminé»

Pour le président de Jil Jadid, on est face à deux choix : soit dialoguer en posant nos conditions ou s’arc-bouter sur nos positions, bien que cela ne mène à rien…

Soufiane Djilali
Soufiane Djilali

Depuis mercredi dernier, le nom de Soufiane Djilali occupe l’actualité nationale. En effet, sa rencontre, mercredi dernier, avec le président de la République a déchaîné les passions.
Le lendemain, il a débarqué sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3 pour répondre à ses détracteurs, et expliquer les raisons qui l’ont poussé à répondre à la sollicitation de Abdelmadjid Tebboune. Ainsi, le premier responsable du parti, Jil Jadid, a commencé son intervention par un constat : le système Bouteflika a totalement disparu ! «L’ancien régime politique a été totalement éliminé», a-t-il soutenu. Ce féru opposant à l’ex-système s’est, dans ce sens, prononcé contre la politique du «tout-refus». «On a devant nous une opportunité pour construire une nouvelle gouvernance», a-t-il estimé. «On doit préparer très sérieusement la construction de cette nouvelle gouvernance», a-t-il insisté. «Cela passe par une révision profonde de la Constitution qui toucherait à l’équilibre des pouvoirs, aux prérogatives du chef de l’Etat ainsi que celle des différentes institutions», a-t-il rappelé en assurant avoir ressenti chez le président Tebboune une volonté de répondre aux demandes de la population. C’est cette volonté qui a fait que Soufiane Djilali réponde favorablement à la sollicitation du premier magistrat du pays. «J’ai répondu à l’invitation du président de la République dans le cadre d’une consultation préalable au dialogue prévu», a précisé l’ex-transfuge du PRA. «Cette rencontre avait pour but, de présenter les conditions de Jil Jadid à tout dialogue avec le pouvoir, et non pas un dialogue avec le pouvoir», a-t-il précisé.
«Le dialogue a pour but d’instaurer une réelle démocratie en Algérie», a soutenu le neveu de Abderahmane Djilali avant de rappeler une dure réalité que l’on a du mal à comprendre. « Maintenant nous sommes en face de deux choix, d’une poser ses conditions pour aller à un dialogue, ou refuser de dialoguer et continuer de marcher chaque semaine en gardant la même radicalité, sans résultats», a-t-il indiqué. Celui qui avait jusque-là refusé de dialoguer rappelle que parmi les conditions posées par son parti, l’indépendance de la justice. «Dame justice a un rôle extraordinaire à l’intérieur d’une société. Elle équilibre les rapports entre les citoyens eux- mêmes, mais aussi entre les citoyens et entre l’administration en général et administrant et administré», a-t-il souligné. «J’ai posé franchement cette question au président de la République. J’ai insisté sur ce sujet, il m’a répondu tout aussi franchement qu’il était pour une séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif», a-t-il révélé. Mieux encore, Soufiane Djilali fait savoir que Tebboune lui a confié qu’il donnerait, à travers la nouvelle Constitution, toutes les prérogatives à une justice qui soit autonome, libre et indépendante. «Cela afin d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette justice du téléphone», a-t-il rétorqué. L’invité de la rédaction de la Chaîne 3 a aussi indiqué que Abdelmadjid Tebboune envisageait de dissoudre le Parlement avant la fin de l’année. «La nouvelle Constitution sera adoptée par référendum aux alentours du mois de mai. Il m’a fait savoir que juste après ce vote le Parlement sera dissous avec la convocation du corps électoral pour de nouvelles législatives», a-t-il dit en donnant les grands axes de la discussion qu’il a eue avec Tebboune. Celui qui assure n’avoir raté aucune marche depuis le 22 février, a tenu à mettre en avant, le fait que le Hirak n’avait pas perdu. «Bien au contraire, c’est grâce à lui que l’Algérie est là aujourd’hui. L’Algérie a réussi une étape fondamentale. Elle vient de mettre en place les mythes fondateurs de la nouvelle République», a-t-il évalué.
Enfin, Soufiane Djilali a tenu à mettre en garde contre le fait que le combat n’était pas encore terminé. «Si l’ancien système a disparu, certains de ses relais sont encore là. On va faire face à des résistances, mais on fera fructifier ce qui a été réalisé pour le transformer en une réalité tangible», a-t-il conclu avec beaucoup d’espoir.

Walid AÏT SAÏD
Soufiane Djilali Président du parti Jil jadid

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