Algérie / Falsifier l’histoire au gré des agendas politiques

      par Tarek Benaldjia

Partout en occident des mensonges monstrueux demeurent intouchés. Les mensonges sont institutionnalisés dans les livres d’histoire, dans les programmes scolaires et universitaires, dans les déclarations politiques, dans les mouvements et les causes et dans la mémoire historique.

Il sera très dur pour la France de survivre aux mensonges qu’elle vit.

Le ridicule de la tentative de la désacralisation de l’histoire de l’Algérie est de falsifier toute l’histoire du pays et d’écouter de nouvelles versions hilarantes qui voudraient que ce soit la France qui a inventé l’Algérie ou alors qui cherchent à minimiser l’étendue des crimes français en Algérie.

L’appel à la désacralisation de la révolution algérienne par les historiens Nedjib Sidi Moussa et Mohammed Harbi, dans une tribune parue dans le journal français Le Monde, à notre sens, explique la crainte de la France de voir basculer l’Algérie vers une réelle souveraineté qui embrouillerait totalement l’équilibre mondial actuel incertain. Elle est terrifiante pour l’alliance atlanto-sioniste, notamment à Washington, Tel Aviv, Londres et Paris. Terreur partagée par le Maroc, Riyad et les Émirats Arabes Unis.

Si dans des siècles relativement récents l’Algérie était maître de la Méditerranée, sans contestation aucune comme rapporté par l’inventeur de l’histoire « Ibn Khaldoun », cela signifie forcément que l’Algérie et la région ont joué tout au long des siècles un rôle essentiel et que l’histoire n’est pas ce qui est enseigné mais ce qui reste à découvrir. La falsification de l’histoire au quotidien peut aisément s’observer en se basant sur des faits historiques très récents totalement contestés. Or, si l’histoire très récente est falsifiée, comment croire à toutes les thèses fondées sur des hypothèses anciennes qu’il est impossible de vérifier ?

Il suffit en Algérie de jeter un œil sur l’histoire de la guerre d’indépendance, sur toutes les trahisons qui n’ont jamais été contées, sur les nombreux « Anciens collabos » à la tête de la plupart des institutions actuelles pour lesquels l’histoire est réécrite pour en faire d’anciens résistants.

C’est ce qui explique le travail de destruction systématique de l’histoire de l’Algérie par la « France coloniale » depuis son invasion de la terre algérienne. Les rares documents disponibles confirment que le travail de sape était d’abord la destruction de la société algérienne en semant la zizanie par l’invention de différends qui n’existaient pas entre Kabyles et Arabes, ce qui continue aujourd’hui encore, et en lui extirpant tout ce qui faisait son identité.

Sans cela comment comprendre le pillage des archives algériennes, volées par les anciens colons, sans qu’aucun gouvernement algérien depuis 1962 n’ait jamais réclamé leur retour ? Que contiennent tous les documents de l’histoire de l’Algérie pour que la France empêche les Algériens d’en prendre connaissance ?

L’historien Mostefa Lacheraf estimait à 6 millions de morts les victimes de la colonisation alors que les estimations les plus récentes établissent les crimes français depuis 1830 à quelques 10 millions de victimes !

L’indépendance de l’Algérie signifie en premier la réappropriation de son histoire par son propre peuple. C’en sera fini de compter sur des fonctionnaires « historiens vendus » qui minimisent les crimes de la machine de guerre française et réinventent l’histoire des traîtres et collaborateurs de l’occupant. Fini également le rôle de certains historiens français devenus pratiquement les historiens officiels du régime corrompu. Mais cela signifiera beaucoup plus. La fin de la domination mondiale sur le Monde arabe et sur l’Afrique ! Qui ne sait pas ce que signifie la théorie des dominos ? L’Algérie reprenant son destin en main aura un impact direct sur l’Europe c’est-à-dire sur le Détroit de Gibraltar, la clef stratégique du monde. L’Algérie souveraine entraînera immédiatement une réaction dans toute l’échelle de l’Afrique et du Monde arabe.

Les institutions européennes, organisations non gouvernementales en sont déjà conscientes et ne prennent pas cette affaire à la légère avec l’Algérie. C’est la raison pour laquelle il faut s’attendre à une vraie résistance au changement par beaucoup de louvoiement.

Plus encore, des tentatives d’intimidation, un soutien de plus en plus manifeste à l’opposition bloquante traditionnelle, des campagnes médiatiques musclées,  pour faire croire à des opérations mains propres. Bref, un vrai programme et une vraie stratégie de guerre souterraine qui engagera beaucoup de pays comme c’est le cas en ce moment en Algérie avec le Parlement Européen qui a exprimé dans une résolution sa solidarité avec les manifestants algériens.

Réseau International


   Malgré les promesses de Macron, les archives secret-défense sur la guerre d’Algérie ne seront pas rendues publiques

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Alors qu’Emmanuel Macron avait promis en septembre 2018 d’ouvrir les archives classées secret-défense relatives aux guerres d’Algérie et d’Indochine, Mediapart rapporte que le gouvernement Castex a reconduit un texte ministériel de l’ère Sarkozy qui interdit la déclassification de ce genre de documents.

La déclassification des documents d’archives liées aux guerres d’Algérie et d’Indochine est toujours entravée en France, et ce malgré les promesses d’Emmanuel Macron tenues publiquement en septembre 2018, rapporte Mediapart. La raison en est un texte ministériel datant de décembre 2011, alors que Nicolas Sarkozy était encore Président de la République, qui interdit la déclassification des documents classés secret-défense. Le 15 novembre, le gouvernement Castex a publié un arrêté qui confirme les dispositions de ce texte, en contradiction avec la loi et les promesses de Macron qui a reconnu en octobre l’existence de cet état de fait.

«J’ai été saisi par plusieurs historiens des difficultés qu’ils rencontraient pour l’accès aux archives et donc j’ai demandé que des clarifications me soient apportées, et, dans les prochaines semaines, je répondrai à ces clarifications qui me sont demandées par plusieurs historiens», a déclaré le chef de l’État français lors de sa conférence de presse le 2 octobre aux Mureaux.

Pas de déclassification sans l’accord «de l’armée»

En décembre 2011, selon Mediapart, le texte promulgué par le gouvernement (IGI 1.300) interdisait «la consultation de documents frappés du tampon secret-défense, bien que la loi dispose qu’ils sont communicables « de plein droit » s’ils remontent à plus de 50 ans».

 

Or, à partir de décembre 2019, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) dépendant du gouvernement «a exigé des archivistes une application pointilleuse de l’article 63 […] de l’IGI 1.300 qui prétend réglementer la communication aux lecteurs des pièces d’archives classifiées», explique le média.

Suite à l’intervention du SGDSN, également en décembre 2019, un décret gouvernemental «a imposé aux archivistes « la déclassification préalable » obligatoire des documents tamponnés sous peine de lourdes sanctions», informe Mediapart. Ainsi, les archivistes sont obligés «de faire un tri préalable et de demander, avant de communiquer ceux pourvus de tampons, une déclassification à l’institution émettrice, c’est-à-dire le plus souvent à l’armée».

Des associations montent au créneau

En septembre, face à ces blocages, les Associations des archivistes français, des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche et Josette et Maurice Audin ont introduit une requête au Conseil d’État lui demandant de mettre fin à cette situation illégale.

En septembre 2018, Emmanuel Macron avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort en 1957 du mathématicien Maurice Audin, assassiné durant la guerre d’Algérie par des militaires français alors qu’il était en détention. Par la même déclaration remise personnellement à Josette Audin, la veuve de ce dernier, le chef de l’État français a également reconnu l’existence d’un système de torture ayant produit beaucoup d’autres victimes.


 

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