Il quitte sans honneur la présidence de l’Union internationale des ouléma musulmans : L’Algérie a eu la tête du marocain Raïssouni

       Humilié, rabaissé, il a déposé, hier, sa démission de l’Organisation internationale des ouléma musulmans, en tant que président en exercice.

Le forcing diplomatique algérien a finalement payé. L’Algérie obtient gain de cause. Humilié, rabaissé, l’hurluberlu Al Raïssouni a déposé, hier, sa démission de l’Organisation internationale des ouléma musulmans, en tant que président en exercice. Fait saillant, la démission a, en plus, été immédiatement, validée et acceptée par les instances décisionnelles de l’organisation musulmane.

Dans sa déclaration commentant sa décision d’accepter la démission d’Al Raïssouni, l’Union internationale des ouléma musulmans a estimé que «par souci d’intérêt général», la décision du sieur Al Raïssouni a été présentée devant les instances habilitées de l’organisation. Désormais, le sinistre personnage Al Raïssouni, sujet inféodé de Sa Majesté le roi du Maroc, ne présidera plus jamais l’Union internationale des ouléma musulmans (Uiom). Il pourra se consacrer dorénavant à pondre des fetwas pour défendre l’image ternie de son roi, surtout après les terribles vidéos diffusées dans le monde, montrant «l’Emir des musulmans», ivre mort dans les rues de la capitale française. Faut-t-il le remarquer, l’organisation musulmane s’est littéralement démarquée des déclarations trompeuses et haineuses du sieur Al Raïssouni, estimant qu’ «elles n’engagent que sa propre personne et non les positions de l’Organisation internationale des ouléma musulmans».

En Algérie où la bévue de ce personnage n’a pas laissé de marbre, les réactions ont été unanimes à accueillir avec grande satisfaction cette décision de l’organisation. Ce sont d’abord, les responsables de l’association des ouléma musulmans algériens, qui y avaient gelé leurs activités jusqu’au départ d’Al Raïssouni, qui ont réagi les premiers. Sur les réseaux sociaux, les posts et commentaires des pages algériennes ont mis en relief cette euphorie collective des Algériens vis-à-vis de cette «très bonne nouvelle». S’il est vrai pour certains que «la démission d’Al Raïssouni est largement suffisante, puisqu’elle vient enfoncer davantage le Makhzen dans ses retranchements», d’autres estiment qu’il en faut davantage pour mettre fin à ces provocations. En effet, sur les réseaux sociaux, ils sont nom-breux les Algériens à réclamer d’autres procédures, plus sévères pour que pareils personnages ne puissent pas suivre son exemple…», estime-t-on appelant les autorités à «sévir dans pareils cas, afin de donner l’exemple».

Par ailleurs, elles sont nombreuses les personnalités à considérer que «l’Algérie compte beaucoup d’amis au sein de l’Organisation internationale des oulémas musulmans». C’est le cas du Mauritanien Cheïkh Hassan Ould Deddou ou du Soudanais Issam El Bachir, dont l’influence au sein de l’organisation musulmane n’est plus à démontrer. D’ailleurs, Ould Deddou Al Changuiti a sévèrement recadré Al Raïssouni, à l’occasion d’un débat télévision sur une chaîne arabe, au sujet de la normalisation avec Israël. Le Cheïkh mauritanien n’a pas hésité à le qualifier, indirectement, d’apostat et de mécréant, puisqu’il a cautionné les faits et gestes de son roi, à travers la normalisation à outrance avec l’entité sioniste, Israël. L’Algérie de 2022 n’est plus celle des années 90, où le terrorisme et les tares politiques avaient pris le dessus. Il semblerait aussi que cette décision peu commune, est le résultat d’un forcing diplomatique à grande échelle où les cercles diplomatiques algériens ont accompli un travail remarquable. De plus, l’Algérie est en phase d’édifier de nouvelles relations bilatérales avec le Qatar, qualifiées des deux côtés d’excellentes. Une telle bévue de la part de ce personnage ne pouvait que mener à une telle issue déshonorante.

Al Raïssouni poussé à la sortie, a voulu donner un autre sens à sa mise à la porte déguisée, en déclarant qu’il a démissionné de son propre chef pour «préserver sa liberté d’expression et défendre ses opinions». Ce qui n’enlève en rien à sa sortie peu honorable de celui qui se voulait se faire passer pour une icône du Royaume au sein de cette organisation internationale. Rappelons que le Marocain Ahmed Raïssouni avait proféré des propos attentatoires à l’intégrité territoriale de l’Algérie et de la Mauritanie. Il avait explicitement appelé au djihad en Algérie et en Mauritanie.

Mohamed OUANEZAR


Quelques heures après l’annonce d’Ahmed Raissouni de sa démission de la présidence de l’Union internationale des Ouléma musulmans (UIOM), le Conseil d’administration de l’organisation, dont le siège est à Doha au Qatar, entérine la décision et appelle la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire.

Dans une lettre signée le 28 août, le président de l’Union internationale des Ouléma musulmans (UIOM), le Marocain Ahmed Raissouni, a annoncé sa démission de la présidence de l’Union, précisant que cette démission «était le résultat de son maintien de ses positions et opinions constantes», qui «n’acceptent aucun compromis», dit-il encore. «Afin d’exercer ma liberté d’expression sans condition ni pression, j’ai décidé de présenter ma démission de la présidence de l’Union internationale des Ouléma musulmans», affirme M. Raissouni, ajoutant qu’il était en contact avec le Secrétaire général de l’UIOM pour «activer la décision de démission conformément aux articles 21 et 22 des statuts de l’organisation».

Quelques heures après la publication de la lettre de démission d’Ahmed Raissouni, un communiqué du Conseil d’Administration annonce que l’UIOM «répond à la volonté de cheikh Dr. Ahmed Raissouni de démissionner» et «renvoie la décision à l’Assemblée générale extraordinaire». «Le Conseil d’administration de l’Union internationale des Ouléma musulmans a accepté de répondre favorablement à la volonté du cheikh Dr Ahmed Raissouni de démissionner de la présidence de l’Union. Et sur la base des dispositions statutaires de l’Union, il l’a renvoyée à l’Assemblée générale extraordinaire comme autorité compétente pour en décider dans un délai maximum d’un mois», précise le communiqué de l’UIOM.

De son côté, le président de l’Association des Ouléma musulmans algériens (AOMA), Dr. Abderezzak Guessoum a confirmé que la décision de M. Raissouni a été acceptée par les membres du secrétariat général de l’union.

Dans une déclaration à l’APS, M. Guessoum a précisé que les membres du Secrétariat général de l’Union internationale des Oulémas musulmans qu’il a contactés lui ont confirmé que «la démission a été présentée et acceptée, conformément aux statuts de l’Union, qui prévoient, en cas de démission, la tenue, quelques mois après celle-ci, d’une Assemblée générale extraordinaire pour l’élection d’un nouveau président».

Pour rappel, Ahmed Raïssouni avait fait des déclarations hostiles à l’Algérie et à la Mauritanie. Des propos qui ont été largement condamnés, d’autant que ces déclarations qui prônent l’extrémisme et appellent à s’en prendre à des peuples musulmans émanaient du représentant d’une instance internationale censée promouvoir la paix et la solidarité au nom de l’Islam. Abderrezak Guessoum avait indiqué il y a quelques jours que «l’Algérie est une ligne rouge et la patrie est au-dessus de toutes les considérations», soulignant que les déclarations du Marocain Raissouni «sont une agression contre l’Islam».

Dr. Guessoum avait expliqué qu’Ahmed Raissouni «a fait de l’Union internationale des savants musulmans un outil pour diviser et disperser les musulmans et de verser leur sang puisqu’il appelle à une marche sur Tindouf et la Mauritanie, ce qui est une agression contre les citoyens des deux pays, l’Algérie et la Mauritanie».

Le président de l’AOMA avait également indiqué que l’Union internationale des savants musulmans (UISM) «est à blâmer», car elle aurait dû «demander le renvoi de son président devant un conseil de discipline» parce qu’il «s’est attaqué à l’union elle-même avec ses déclarations».

Membre du conseil d’administration de l’UISM, M. Guessoum avait exprimé «sa confiance dans l’Union, qui ne pardonnera pas à Raissouni cette agression», et qu’elle «ne lui renouvellera donc pas sa confiance lors des élections qui auront lieu en novembre. 2023». La même source avait ajouté que les membres algériens de l’UISM «reprendront leurs activités lors des élections et contribueront à l’élection d’un nouveau président». M. Guessoum avait également confirmé que des «contacts sont en cours» avec des érudits musulmans membres du Conseil d’administration de l’UISM et des dirigeants de cette organisation, notamment le Libyen Ali Al-Sallabi, Cheikh Al-Najjar de Tunisie, Cheikh Dado de Mauritanie et Issam Al-Bashir du Soudan, qui ont un poids pour «défendre la position» de l’Association des Ouléma musulmans algériens dans cette affaire et pour «éloigner l’Union des positions personnelles contraires aux principes de l’Islam». Dr Guessoum accuse «certains» de «vouloir utiliser» l’Union comme «tribune mondiale à des fins qui nuisent avant tout à l’Islam». Il avait également expliqué que des contacts étaient en cours au sein l’UISM «afin de reformuler les textes fondateurs de l’organisation pour l’immuniser contre de telles dérives et exploitations politiques».


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