Algérie / Tebboune: « les revendications du Hirak populaire authentique satisfaites pour la plupart »

ALGER – Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé lundi que les revendications du Hirak populaire authentique « ont été satisfaites » pour la plupart.

Lors de l’entrevue périodique accordée à des médias nationaux, le Président Tebboune a déclaré : « Au deuxième anniversaire du Hirak populaire, le peuple est sorti pour commémorer cette occasion, une partie est sortie toutefois pour d’autres raisons qui ne sont pas toutes en phase avec les revendications du Hirak authentique ».

Il a rappelé, dans ce cadre, que les revendications du Hirak authentique ont été satisfaites pour la plupart telles que l’annulation du 5e mandat, le changement du Gouvernement et la dissolution du Parlement.

Interrogé sur une revendication portée par la majorité des démocraties dans le monde et appelant à une gouvernance « civile » et à laisser la politique aux politiciens, le Président de la République a indiqué que ce slogan « n’a pas changé depuis 15 ans, soit depuis que cette catégorie a commencé à suivre des stages dans des pays africains et européens où on leur enseigne comment renverser le système de l’intérieur en utilisant le slogan +Etat civil et non militaire+ et autres ».


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« Le régime algérien est bien défini aujourd’hui. Le peuple algérien est sorti dans les rues et nous avons réalisé ses revendications. Le peuple a choisi les élections et préféré un changement institutionnel », a fait savoir le Président Tebboune qui a assuré que « quelles que soient les revendications, pour moi ceux qui se sont dirigés vers les urnes lors de la présidentielle pour sauver la République sont 10 millions ».

Et d’ajouter : »Le nombre des habitants des zones d’ombre et enclavées s’élève à 8,5 millions d’habitants qui constituent un véritable appui au président de la République », soulignant qu’il honorera les 54 engagements pris envers le peuple algérien lors de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019″.


             Vers l’organisation d’élections générales

                                 par El-Houari Dilmi 

  Sur un ton badin, le président Tebboune a annoncé aux Algériens qu’il n’a été « ni tué ni déposé par l’Armée ». L’entrevue accordée lundi à des représentants de médias par le chef de l’Etat a permis aux Algériens de constater par eux-mêmes que le président va bien et a bien récupéré du mal qui l’a frappé. Usant d’un langage sans fard ni fioritures, la sortie médiatique du président a eu le mérite de fixer les Algériens sur la vision qu’il développe pour permettre l’émergence, tout en douceur, de l’Algérie nouvelle, que tout le monde appelle de ses voeux. D’abord au sujet de l’institution militaire : réfutant d’un revers de la main tout conflit avec l’armée, Tebboune a déclaré que l’ANP, issue du peuple, « est une armée disciplinée, droite dans ses prérogatives constitutionnelles; elle protège pas seulement la Patrie, mais aussi la Constitution et les frontières nationales », rappelant le rôle de cette institution névralgique dans la sécurisation des marches populaires. « La saisie par les services de sécurité d’armes blanches dangereuses lors des dernières marches en sont la preuve irréfragable », selon le chef de l’Etat. Autre sujet à une bruyante controverse, le rôle de l’Armée algérienne en dehors des frontières nationales. « Il n’est pas question et ne sera jamais question d’envoyer nos troupes ni au Sahel ni ailleurs, je n’enverrai pas nos enfants se faire tuer pour autrui », a tranché net le président. Le lourd contentieux mémoriel avec l’ancienne puissance colonisatrice a également été abordé par Tebboune, qui a déclaré que « l’Algérie ne fera pas des affaires avec la France au détriment de la mémoire », mettant en cause l’existence de puissants lobbys en France qui « cherchent à saper les bonnes relations entre les deux pays ». En vertu de ses 54 engagements pris lors de la campagne électorale, le président s’est défendu d’avoir accédé à la plupart des revendications du Hirak, comme l’annulation du 5ème mandat et la dissolution de l’APN. « Il y a même cinq ministres issus du Hirak », a tenu à rappeler le premier magistrat du pays.

Estimant qu’il s’agit là d’une «revendication légitime» du peuple algérien, Tebboune a laissé entendre que le pays pourrait aller vers des élections générales (législatives et locales), une opération techniquement compliquée selon les experts, mais qui a l’avantage de faire économiser de gros sous, surtout en cette période de vaches maigres.


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