Antonio Guterres, SG de l’ONU : «Le règlement du conflit ne dépend pas d’une reconnaissance individuelle»

   Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a de nouveau indiqué samedi que le règlement du conflit au Sahara occidental ne dépendait pas de la reconnaissance individuelle des Etats, mais de la mise en œuvre des résolutions de l’ONU. « Nous l’avons dit très clairement, pour nous (ONU), en ce qui concerne le Sahara occidental, tout reste inchangé. Et la solution au (conflit) au Sahara occidental ne dépend pas de la reconnaissance des Etats, individuellement. Cela dépend de l’application des résolutions du Conseil de sécurité, dont nous sommes les gardiens», a déclaré le chef de l’ONU en marge d’un sommet sur le climat.

Le SG de l’ONU répondait à une question sur la décision du président américain sortant, Donald Trump, de se démarquer du consensus au sein du Conseil de sécurité sur le règlement de cette question de décolonisation. Vendredi, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que la position du secrétaire général restait «inchangée», et demeurait «convaincu qu’une solution à la question du Sahara occidental est possible conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité «. Pour sa part, l’ex-envoyé spécial de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), Francesco Bastagali, a appelé au rejet de la décision du président américain sortant, Donald Trump concernant le Sahara occidental, afin d’inviter la nouvelle administration de Joe Biden «à revenir sur cette décision conformément à la légalité internationale comme cadre pour résoudre la question sahraouie».

S’exprimant lors d’une conférence parlementaire européenne pour le soutien au peuple sahraoui, organisée samedi par visioconférence, M. Bastagali a affirmé que le Conseil de sécurité «doit prendre une position contre cette démarche unilatérale», car «elle porte atteinte à la paix et à la sécurité internationales». Sur fond des développements accélérés dans le monde, l’ex-chef de la MINURSO a appelé à l’impératif de «l’intervention de tous les pays notamment les nouveaux membres du Conseil de sécurité tel que la Norvège en vue de répliquer à la décision de Trump». Concernant le poste vacant de l’envoyé spécial au Sahara occidental depuis près d’une année et demie, M. Bastagali a invité le SG onusien Antonio Guterres à prendre «une décision courageuse» concernant la cause sahraouie» et «à agir en faveur du règlement définitif de cette question».

Pour ce qui est des droits de l’homme, l’ex-envoyé spécial de la MINURSO a jugé «impératif d’œuvrer au niveau des différentes agences onusiennes en vue de garantir la protection des droits de l’homme et des civils sahraouis dans diverses régions occupées du Sahara occidental». Il a réaffirmé que l’avenir du peuple sahraoui «est essentiellement lié à l’autodétermination, seul et unique moyen pour mettre fin au conflit».


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       Algérie /  Le DG de l’Institut des Etudes stratégiques globales: Entité sioniste et Makhzen, même stratégie

par El-Houari Dilmi  

   Alors que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé, samedi, le peuple algérien à une «véritable solidarité pour faire face aux défis auxquels est confronté le pays », affirmant que l’Algérie était visée au regard d’indicateurs de « réelles menaces à nos frontières, aux portes desquelles est arrivée à présent l’entité sioniste », la normalisation officielle des relations entre le Maroc et Israël, continue de susciter des réactions et dénonciations.

En effet, abondant dans le sens de la réaction officielle des autorités algériennes, Abdelaziz Medjahed, directeur général de l’Institut national des Etudes stratégiques globales (INESG), a déclaré, hier, au micro de la Chaîne 3 de la Radio nationale, que « cette annonce ne fait que confirmer la soumission du Makhzen, en tant que supplétif, aux puissances étrangères ». Pour étayer ses propos, l’ancien général de l’armée, a expliqué que « l’entité sioniste et le Makhzen, sont deux éléments qui jouent à la même stratégie et exécutent le même programme qui date d’un siècle», a-t-il dit.

« Ce plan qui s’est formé à travers les différents plans de l’impérialisme comme les Accords de Sykes-Picot, la déclaration de Balfour, etc., s’est matérialisé à la fin du siècle dernier par le projet du Grand Moyen-Orient (GMO) des Bush, soutenus par leurs supplétifs », a encore analysé le DG de l’INESG, ajoutant que «c’est le même plan qui s’exécute pour déstabiliser toute la région qui s’étend de l’Atlantique à l’Afghanistan », a-t-il souligné. « Dès le changement de régimes et la création de Républiques dans certaines régions du monde, on savait déjà ce qui allait se passer comme en Afghanistan, en Irak et en Iran », a, encore, soutenu l’invité de la radio, non sans souligner que les « pays qui ont résisté au projet sioniste, comme la Syrie, le Yémen, le Soudan, la Libye et l’Algérie, sont, aujourd’hui, la cible de l’impérialisme occidental».

Le consensus national, meilleur rempart

Tout en dénonçant le Makhzen qui a toujours exécuté les plans des puissances étrangères, dans la région, et qui a toujours collaboré avec les services secrets de l’entité sioniste, l’invité de la Chaîne 3 appelle à faire la distinction entre «le peuple marocain, un peuple frère, et le Makhzen qui est un instrument aux mains de l’impérialisme». Plutôt rassuré par la capacité des peuples à faire face aux menaces des dominants, M. Medjahed estime que «l’impérialisme ne fait que s’affaiblir», prenant pour exemple « ses nombreuses défaites à travers l’histoire, comme au Vietnam et en Algérie, et ses échecs présents en Irak, en Afghanistan, en Syrie…».

L’invité de la radio a affirmé que le « meilleur rempart contre cette menace est la construction d’un consensus national », estimant que « chaque Algérien doit apporter sa pierre à l’édifice» pour bâtir une cohésion intérieure contre la menace étrangère », a-t-il dit, tout en appelant les élites à « faire passer l’intérêt de la Patrie avant celui de leurs partis ». Le 15 novembre dernier, l’ancien conseiller du Président Tebboune, chargé des questions sécuritaires et militaires, avait déclaré au Forum de la radio nationale que « le silence du Conseil de sécurité quant aux agissements marocains, n’est autre que l’illustration parfaite de l’esprit néo-colonialiste qui anime certains de ses membres plus soucieux de préserver le statu quo que d’œuvrer à la recherche de solutions ». « L’agression marocaine et la dérive guerrière ne sont qu’une tentative du régime du Makhzen de détourner l’opinion publique locale d’une situation sociale interne on ne peut plus insupportable », avait estimé l’analyste, dénonçant, au passage, le « double discours » de certains pays arabes et musulmans quant à la défense des droits des peuples opprimés.


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