Les Bahamas se relèvent un an après l’ouragan Dorian

  Le 1er septembre 2019, l’ouragan Dorian touche les Bahamas. C’est la tempête la plus dévastatrice que l’archipel ait connue. Dorian ayant atteint la catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, les Bahamas ont subi ses conséquences dans toute son intensité. Plus d’un millier de disparus, 13 000 maisons détruites, plus de 70 000 personnes touchées (1) : les impacts se font encore sentir un an plus tard.

   Les dégâts humains, économiques et environnementaux

Les Bahamas sont un archipel d’environ 700 îles et îlots situés dans la mer des Caraïbes. En septembre 2019, le nord des Bahamas est durement touché, soit l’île de Grand Bahama et les îles Abacos (2). L’ouragan Dorian a ravagé le territoire avec des vents de 300 km/h et la forte pluie qui a causé des inondations (3). Selon les estimations du gouvernement local et de la Croix-Rouge, la moitié des maisons de ces régions sont en partie ou complètement détruites (4). Le nombre de décès s’élève à 67 en date du 18 octobre 2019, mais des centaines de personnes sont encore portées disparues un an plus tard (5).

Le 29 août 2019, voyant que la trajectoire de l’ouragan se dirigeait directement sur les Bahamas, le gouvernement demande une aide humanitaire (6). L’Organisation des Nations unies déploie une aide à partir du 3 septembre jusqu’au 3 décembre 2019 avec le Programme alimentaire mondial (7). De la nourriture, de l’eau potable et des ressources humaines sont fournies afin de secourir les rescapés.

L’économie a subi les contrecoups du passage de l’ouragan. La Banque interaméricaine de développement évalue les dommages à 2,5 milliards $ (8). Les industries du commerce, de la pêche et de l’agriculture sont dévastées, alors que le secteur touristique représente le secteur le plus touché (9).

La reconstruction des maisons, des hôtels, des restaurants, etc. entraine des coûts nécessitant des investissements de la part du gouvernement et des institutions financières. La restauration de l’environnement implique aussi l’injection de capitaux, notamment pour décontaminer les sols des déversements de pétrole. Le premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, a spécifié qu’après plusieurs mois il en reste beaucoup à faire : « Ça va prendre plusieurs années pour tout reconstruire. Nous allons mieux reconstruire, mais cela va prendre du temps (10). »

   Se relever et trouver des solutions à long terme

Un an plus tard, les Bahamas se relèvent de la tempête. La plupart des maisons et des écoles sont reconstruites et les hôtels rouvrent (11). L’organisation d’ingénierie Water Mission s’assure que les régions les plus touchées aient accès à l’eau potable (12). Avec les inondations causées par Dorian, l’eau n’était plus potable et les risques d’épidémie étaient plus élevés. Mais les projets d’infrastructures instaurés assurent l’acheminement de l’eau potable de manière durable dans le but de résister aux désastres naturels (13).

Quoique l’ouragan Dorian est le plus dévastateur à avoir atteint l’archipel, les Bahamas doivent faire face aux tempêtes tropicales de façon récurrente. La saison des ouragans a lieu de juin à novembre et en 2017, dix ont été dénombrés (14). Les chercheurs font une corrélation entre le réchauffement climatique et l’intensité des phénomènes météorologiques (15). C’est-à-dire que plus l’eau de l’océan est chaude, plus l’ouragan prendrait de l’ampleur selon des météorologues (16).

Le gouvernement bahamien, des scientifiques, des organismes gouvernementaux et la Banque interaméricaine de développement travaillent de concert afin de réduire les risques de catastrophes naturelles (17). Leur but est de protéger les Bahamas d’éventuels ouragans en rétablissant l’écosystème. La protection et le rétablissement d’un fond marin et de récifs coralliens améliorent la barrière naturelle qui freine les ouragans avant qu’ils ne touchent terre (18).

Le ministre de l’Agriculture et des Ressources marines, Michael Pintard, a annoncé en aout 2020 vouloir faire une restructuration de l’économie bleue, spécialement en aquaculture (19). Ce plan vise, entre autres, à mieux encadrer l’industrie des pêches de manière durable. Le travail des chercheurs permettrait donc d’orienter les dirigeants afin de mieux prévoir et de prévenir les catastrophes naturelles.


Camille Lacroix
analyste en formation, École de politique appliquée, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke.


Médiagraphie

(1) SALMON, M. Barrington, « Arduous Recovery Process Continues for Ravaged Bahamas », The Washington Informer, 12 septembre 2019, [hyperlien] consulté le 25/09/2020

(2) GARRIC, Audrey, et Gilles Paris, « Aux Bahamas, des conditions “apocalyptiques ” pendant le passage de l’ouragan Dorian », Le Monde, 3 septembre 2010, [hyperlien] consulté le 28/09/2020

(3) loc. cit.

(4) SALMON, M. Barrington, op. cit.

(5) Inter-American Development Bank, « Assessment of the Effects and Impacts of Hurricane Dorian in the Bahamas », [hyperlien] class=’liendanstexte’ href=’/bilan/servlet/BMPays?codePays=BHS’>Bahamas.pdf, consulté le 28/09/2020

(6) World Food Program, « Limited Emergency Operation », [hyperlien] consulté le 28/09/2020

(7) loc. cit.

(8) Inter-American Development Bank, op. cit.

(9) loc. cit.

(10) MYERS, Gay Nagle, « A year since Dorian, Bahamas rebuilds with hope », Travel Weekly, 24 septembre 2020, [hyperlien] class=’liendanstexte’ href=’/bilan/servlet/BMPays?codePays=BHS’>Bahamas-rebuilds-with-hope, consulté le 28/09/2020

(11) loc. cit.

(12) loc. cit.

(13) loc. cit.

(14) GARRIC, Audrey, et Gilles Paris, op. cit.

(15) GIBBENS, Sarah, « La saison des ouragans 2020 devrait être particulièrement violente », National Geographic, 3 aout 2020, [hyperlien] consulté le 28/09/2020

(16) loc. cit.

(17) SILVER M. Jessica, « Advencing Coastal Risk Reduction Science and Implementation by Accounting for Climate, Ecosystems, and People », Frontiers in Marine Science, 24 septembre 2019, [hyperlien] consulté le 28/09/2020

(18) loc. cit.

(19) MCCARTNEY, Paige, « IDB estimate just $11 mil. in agriculture, fisheries losses from Dorian », The Nassau Guardian, 21 septembre 2020, [hyperlien] consulté le 28/09/2020


 

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