Biélorussie : l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa n’envisage pas de se représenter à la présidence

  Après avoir obtenu un score de 10,1% à la dernière élection présidentielle en Biélorussie, selon les résultats officiels contestés par l’opposition, Svetlana Tikhanovskaya a annoncé qu’elle ne comptait pas se représenter en cas de nouveau scrutin.

Svetlana Tikhanovskaïa, le 14 juillet 2020 à Minsk (image d’illustration) .© Vasily Fedosenko Source: Reuters

Svetlana Tikhanovskaïa, candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle en Biélorussie, a fait savoir, le 21 août, qu’elle n’envisageait pas de se représenter à la présidence en cas de nouvelle élection. Je n’ai pas de tels projets «Je n’ai pas de tels projets», a-t-elle déclaré, citée par l’agence de presse russe TASS, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Belsat, alors qu’on lui demandait si elle ou son mari se présenterait à la présidence en cas de tenue d’une nouvelle élection présidentielle en Biélorussie.


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Son attaché de presse, Anna Krasulina, a également noté à l’occasion d’un entretien accordé à la chaîne de télévision russe Dojd repris par TASS, que Svetlana Tikhanovskaïa ne pourrait retourner en Biélorussie qu’après le début des négociations sur une transition politique dans le pays : «Il y a différents degrés de danger. Nous pensons qu’il serait tout à fait sûr pour elle de retourner en Biélorussie lorsque le processus de négociation sur le transfert pacifique du pouvoir commencera. Dès que les responsables concernés en parleront, dès qu’ils seront assis à la table des négociations, au tout début de ce processus.» De son côté, Alexandre Loukachenko s’est dit ouvert à la tenue d’un nouveau scrutin, mais uniquement après l’adoption d’une nouvelle Constitution qui devra être soumise au référendum.

Le scrutin du 9 août a été remporté à 80,1% par le président sortant Alexandre Loukachenko, contre 10,1% des suffrages pour la candidate de l’opposition, selon les chiffres de la Commission électorale centrale contestés par l’opposition. De nombreuses manifestations ont suivi l’annonce des résultats. Svetlana Tikhanovskaïa a quitté la Biélorussie le 11 août et se trouve actuellement en Lituanie, où elle a notamment rencontré le philosophe français Bernard-Henri Lévy.


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Globalement, ces manifs ont été préparées en amont par les O “N” G habituelles, mais elles n’étaient pas si massives que cela, elles ont pris de l’ampleur face à la répression sauvage et inouïe des manifestants par la milice. D’après mes sources à Minsk, il ne serait pas exclu que cette brutalité policière inconnue jusque là dans ce pays soit provoquée par des fonctionnaires achetés par des oligarques russes. Ils voudraient mettre un terme à “l’insolent” modèle social biélorussien où des industries de pointe appartiennent à l’Etat et marchent bien.

En attendant, à Minsk, les sondages d’opinion donnent 45% de la population pour l’opposition, beaucoup moins en province, mais cela donne donc aux opposants une marge de manoeuvre d’un million d’habitants, ce qui est suffisant pour trouver la centaine de milliers de manifestants beaux, jeunes, et surtout belles, les jeunes femmes à la beauté slave en blanc avec des fleurs style otpor qui embrassent les miliciens à l’apparence repoussante sous leurs casques et leurs masques noirs. Ca fait frémir dans les chaumières et c’est le but.

Voilà plus bas un exemple de ce que l’industrie biélorussienne produit, tu comprendras qu’ils ont dépassé depuis longtemps le stade de producteurs de pommes de terre auquel on voudrait réduire l’image de ce pays dont il faut ignorer les capacités technologiques. Camions pour les mines, tracteurs de haute qualité, industrie du cosmos, informatique, industrie militaire de pointe, etc… c’est insolent !!! Ca risque de montrer que le post-socialiste toujours social marche !!! …les Chinois ont beaucoup misé sur les capacités productives et scientifiques de la Biélo et sa place de plaque tournante en direction de l’Europe occidentale …il faut aussi absolument leur retirer ce “jouet” des mains !!! et si cela passe par des friandises accordées à des oligarques russes verreux, cela ne pose pas trop de problèmes …dans un premier temps au moins, ensuite on pourra toujours redécider le partage des dépouilles fifty fifty ou plus encore si l’on réussit à gripper la machine du kremlin …

Voilà maintenant quelques nouvelles que j’ai reçues via un analyste d’un institut d’études de l’opinion publique de Minsk, que certains d’entre vous connaissent, sur la situation actuelle. On peut prendre du recul par rapport à plusieurs assertions, mais c’est une institution qui fonctionne assez sérieusement quand même et qui n’est pas le relai de la voix de son maître:

– La manifestation de dimanche d’appui au gouvernement Loukachenko a mobilisé 50 000 manifestants, c’est un score “honorable” qui pourrait aider le président à se relgéitimier et à mobiliser ses partisans.

– Le chef de l’entreprise russe Oural firm, Mazepin, cherche depuis longtemps à acquérir l’entreprise d’etat de Soligorsk dont la valeur est estimée à 150 milliards de dollars, ce que les autorirés de Minsk refusent systématiquement, et il a donc pompé beaucoup d’argent dans “l’achat” de hauts fonctionnaires biélorussiens prêts à changer de camp pour assurer une privatisation du pays fifty/fifty entre oligarques russes et occidentaux. Les manifestations sont pain bénis pour ces oligarques car elles poussent à la privatisation de la Biélorussie.

– En tout, le KGB biélorussien estime que 1,8 milliards de dollars ont été pompés en Biélorussie depuis cinq ans de diverses sources, depuis quatre ans, pour financer soit les forces d’opposition soit les hauts fonctionnaires prêts à la privatisation de l’économie. Une couche de corrompus est donc apparue dans la foulée à Minsk qui a plus intérêt à la privatisation qu’à son propre maintien à des postes gouvernementaux somme toutes peu rémunérés en comparaison.

– le ministre biélorussien des affaires étrangères en particulier, et plusieurs autres cadres importants du pays, sont liés à la Grande-Bretagne, et Poutine a prévenu Loukachenko de cela, mais ce dernier a refusé de l’écouter de se séparer du clan pro-anglo-saxon neocon dans son gouvernement.

– des indices laissent penser que la brutalité de la répression provient de fonctionnaires en lien avec les putschistes pro-oligarchie russe qui veulent pousser à jeter de l’huile sur le feu, et forcer ainsi Loukachenko a la privatisation du pays. Les excuses faites par rapport aux excès de la répression contre des personnes non soupçonnées de violences sont aujourd’hui utilisées par ces pro-oligarques au sein du KGB pour accuser maintenant Loukachenko de les trahir en ne les couvrant plus pour leurs actes. Le KGB est donc divisé de l’intérieur et si Loukachenko veut se maintenir il va lui falloir faire vite le ménage dans ses propres services et gouvernement.

– les enquêtes d’opinion menées par ce centre de recherche donnent aujourd’hui environ 45% des habitants de Minsk favorables à l’opposition, le rest toujours plutôt fidèles à Loukachenko mais souvent choqués par la brutalité policière, mais les opposants ont nettement moins d’appuis en province où, au final, très peu de choses se passent, et plutôt à un niveau groupusculaire, même si, à partir de Brest et de Grodno, on constate des tentatives de pénétration de manifestants plus ou moins biélorussiens en provenance de Pologne.

– l’ambassade britannique à Varsovie joue un rôle central dans l’orchestration des mécontents pro-drapeau blanc rouge blanc “lituanien”.

– I; faux distinguer les oligarches russes de l’aile étatiste patriotique du pouvoir. A l’ouest c’est un peu la même chose, il y a les “modérés”, les Allemands entre autre, qui cherchent à sauver la politique “indépendante” de Loukachenko et les “jusqu’auboutistes”, La city de Londres entre autre, qui veulent une révocouleur occidentaliste.


Dimanche 16 août, des milliers de manifestants pro-Loukachenko avaient été amenés à Minsk pour soutenir le président. Ils n’ont pas pesé lourd, face à plus de 200 000 partisans de l’opposition. | TATYANA ZENKOVICH, EPA/MAXPPP

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