Botswana / le deuxième plus gros diamant non taillé de l’histoire s’appelle Sewelô

(Agence Ecofin) – Lucara Diamond a décidé d’appeler son diamant de 1 758 carats, découvert à Karowe en avril dernier, Sewelô, ce qui signifie en langue locale «trouvaille rare». Le nom du deuxième plus gros diamant non taillé de l’histoire a été choisi parmi plus de 22 000 propositions, dans le cadre d’un concours ouvert à tous les citoyens botswanais.

« Le plus gros diamant récupéré de l’histoire du Botswana a été nommé ce soir par le peuple botswanais, à l’occasion d’une célébration du succès du Botswana », a déclaré Eira Thomas, PDG de Lucara, précisant que la compagnie a terminé son analyse de la pierre et se concentre sur les prochaines étapes du processus de vente.

Sewelô a ravi à Lesedi La Rona  (diamant de 1 109 ct trouvé en novembre 2015 à Karowe) la place du plus gros diamant découvert à Botswana.

Le plus gros diamant jamais découvert reste le Cullinan, pierre de 3 106 carats, exhumée en Afrique du Sud, en 1905.

Lire aussi :

26/04/2019 – Botswana : Lucara découvre à Karowe, le deuxième plus gros diamant non taillé de l’histoire


Présentation du Botswana


La bonne gestion, depuis l’indépendance, des revenus engendrés par l’exploitation du diamant a permis au Botswana de devenir l’un des pays les plus riches d’Afrique et de développer une politique sociale généreuse. Le pays fait cependant face à des problèmes chroniques : taux de prévalence du SIDA très élevé ; pauvreté et chômage persistants ; nécessaire réinvention du modèle économique actuel pour se préparer à « l’après-diamant » (une ressource qui pourrait être épuisée dès 2025).

Confiante et amicale, la relation entre la France et le Botswana repose sur une communauté de valeurs, en particulier sur le respect des principes démocratiques. Le Botswana est un État de droit où l’environnement des affaires est globalement attractif. Ce « modèle » démocratique botswanais n’a toutefois jamais passé l’épreuve de l’alternance. L’enseignement du français, « langue africaine », y est en progrès.

Données générales

Présentation du pays

Nom officiel : République du Botswana
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’État : Mokgweetsi Masisi (depuis le 01/04/2018)

Données géographiques

Superficie : 600 370 km²
Capitale : Gaborone (231 592 habitants)
Villes principales : Francistown (98 961), Molepolole (67 598), Mogoditshane (57 637), Maun (55 784), Selebi-Phikwe (49 411)
Langues : anglais (langue officielle, mais langue maternelle de seulement 2 % de la population), setswana (79 %)
Monnaie : Botswana Pula (BWP) ; 1 euro = 11,74 9 Pula (au 3 mai 2018)
Fête nationale : 30 septembre

Données démographiques

(Banque Mondiale, PNUD)
Population : 2,3 millions (Banque mondiale, 2017)
Croissance démographique : 1,9 %
Population vivant sous le seuil de pauvreté : 19,3 % 
Taux de prévalence du VIH : 22,2 % des 15/49 ans. 350 000 séropositifs. 
Espérance de vie : 68 ans 
Taux d’alphabétisation : 85 %
Indice de développement humain (PNUD, 2018) : 101e sur 188 (IDH : 0,717 ; 3e en Afrique subsaharienne après Maurice et les Seychelles)
Religions : chrétiens en majorité (environ 72 %) et présence d’autres petites communautés : musulmane (originaire d’Asie du Sud-est essentiellement), hindouiste, bouddhiste.

Données économiques

(Banque mondiale, DG Trésor)
PIB (Banque mondiale, 2017) : 17,4 Mds USD 
PIB par habitant (Banque mondiale, 2017) : 7 596 USD (le double en parité de pouvoir d’achat)
Taux de croissance (Banque mondiale, 2017) : 2,4 % (4,3 % en 2016)
Taux de chômage : 17,4 % (2017, officiellement – probablement supérieur) 
Taux d’inflation : 3,5 % (2017)
Classement Doing Business de la Banque mondiale (2018) : 81e sur 190 pays.
Classement selon l’indice de la perception de la corruption de Transparency International (2017) : 34e sur 180 pays.
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale, 2017) :

  • Agriculture : 2 %
  • Industrie et mines : 30,2 % (dont mines 35 % environ)
  • Services : 67,8 % (dont 18 % gouvernement – 40 % des actifs sont fonctionnaires)

Exportations de la France vers le Botswana (Douanes françaises, 2018) : 48,6 M€ (+ 71 % sur la période 2014/18)
Importations françaises du Botswana (Douanes françaises, 2018) : 15,6 M€ (+ 214 % sur la période 2014/18 – à noter que ces chiffres sont minorés par le fait qu’une partie importante du commerce bilatéral transite par l’Afrique du Sud)

Présence française

Site internet de l’ambassade : https://bw.ambafrance.org/
Consulat de France : Consulat général de Johannesbourg
Communauté française au Botswana : 126 inscrits (31/12/2017). Environ 8 000 touristes français par an. 
Communauté botswanaise en France : 26 inscrits (31/12/2016)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Botswana est une démocratie parlementaire stable et respectueuse des libertés individuelles. Le pays est souvent cité en exemple pour sa bonne gouvernance par la Fondation Mo Ibrahim, comme en atteste sa cinquième place du classement africain 2018.

Dans le respect des dispositions constitutionnelles limitant la durée d’exercice du mandat présidentiel à dix ans, le président Ian Khama a démissionné le 31 mars 2018 et son vice-président, Mokgweetsi Masisi, en poste depuis 2017, lui a succédé. Si les priorités économiques restent sensiblement les mêmes (lutte contre le chômage, attention particulière pour la jeunesse), des inflexions politiques sont en effet notables : éviction de personnalités politiques controversées ou liées à des affaires de corruption (ministres, chef des services secrets) ; volonté d’une politique plus ouverte aux investissements étrangers pour accélérer la diversification économique, avec le projet d’assouplir la politique en matière de visas et de permis de travail ; politique étrangère plus alignée sur les positions de l’organisation régionale qu’elle abrite, la SADC.

L’État demeure, depuis l’indépendance, détenteur des droits sur les ressources minières. Les revenus du diamant, dont le Botswana est le premier producteur mondial en valeur, financent en effet plus du tiers des dépenses publiques (dont la moitié va au secteur social). Des fragilités subsistent cependant : un cinquième de la population vit encore sous le seuil de pauvreté et 23 % des Botswanais entre 15 et 49 ans sont séropositifs (données ONUSIDA, 2017). La gratuité des traitements antirétroviraux, ainsi qu’un dépistage généralisé sont instaurés depuis les années 2000. La diversification économique reste faible, alors que des projections économiques situent l’extinction des réserves de diamant du pays à l’horizon 2025.

Situation économique

Le Botswana a connu l’une des plus fortes croissances au monde depuis les années 1960, principalement grâce à l’exploitation de ses très riches ressources en diamants. Il figure parmi les pays à revenus intermédiaires, économiquement les plus prospères en Afrique (PIB de 17,4 Mds USD en 2017 et PIB par habitant de 7 596 USD en 2017 soit le plus élevé d’Afrique australe, en raison de la taille réduite de sa population – 2,3 millions d’habitants – et de sa rente diamantifère). La faible dette extérieure du pays, sa réputation de bon payeur et ses résultats économiques favorables lui ont permis d’obtenir les meilleures notes en Afrique auprès des agences de notation.

Le Botswana bénéficie d’un environnement des affaires jugé favorable. Les classements Doing Business de la Banque mondiale placent le Botswana à la 86e place mondiale en 2019 derrière l’Afrique du Sud classée 82), malgré les handicaps naturels que sont son enclavement et la très faible taille de son marché.

Le Botswana a enfin adopté une position très positive dans la négociation des accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, et il fait partie des pays d’Afrique australe qui avaient signé un APE intérimaire dès 2009.

Aujourd’hui, la situation macroéconomique demeure très favorable, avec une croissance attendue à 4,5 % en 2018, et 3,9 % en 2019 selon la Banque Mondiale. Le pays bénéficie d’une reprise en cours de l’activité en Afrique du Sud et surtout d’un environnement extérieur porteur (hausse des revenus des pays pétroliers, maintien d’une bonne croissance en Chine) qui stimule la demande de diamants et de cuivre. Le pays se distingue toujours par une politique macroéconomique prudente : le maintien de taux d’intérêt réels positifs (taux nominaux à 5 % et inflation sous 3 %) par la banque centrale, dans un contexte d’inflation maitrisée, et le faible endettement public (inférieur à 20 % du PIB) donnent au gouvernement des marges de manœuvre pour un stimulus fiscal modéré. Le pays semble de plus s’ouvrir à l’endettement externe : la Banque mondiale a signé en 2018 la première levée de fonds d’une institution non-résidente (IFC-Banque mondiale) sur le marché obligataire botswanais à hauteur de 25 millions de dollars, pour financer un prêt favorisant l’inclusion sociale.

Le budget présenté pour 2019/2020, est en hausse (déficit prévu autour de 3,5 % du PIB) mais maintient la priorité au développement et à la maintenance des infrastructures économiques. Les secteurs de l’eau, de la défense, de l’énergie et des infrastructures continuent de concentrer les investissements.

Pour plus d’informations, consulter la fiche pays économique sur le site du Trésor

Politique étrangère

La coopération de l’Union européenne est importante, notamment dans le secteur de l’éducation. Le dialogue politique, qui peut être parfois difficile sur des sujets comme la peine de mort, est poursuivi alors même que le volume des programmes de coopération du 11e FED a été très sensiblement réduit, du fait du statut de pays à revenu intermédiaire supérieur du Botswana (33 M€, contre 85 M€ lors du 10ème FED). Le Botswana a coordonné, au sein de la SADC, les négociations d’un Accord de Partenariat économique (APE UE-SADC) signé avec l’UE le 15 juillet 2014, permettant le maintien de l’accès en franchise de droits et sans contingent des produits botswanais au marché européen.

Gaborone, historiquement impliqué dans l’intégration régionale, accueille le siège de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Le pays n’a plus de contentieux territorial majeur avec ses voisins depuis l’arrêt de la Cour internationale de justice sur la bande de Caprivi, disputée avec la Namibie (1999), et le traité de démarcation frontalière, signé avec ce même pays en février 2018. Le Botswana entretient notamment d’étroites relations avec l’Afrique du Sud, pour des raisons historiques, géographiques (enclavement) et économiques (dépendance industrielle, énergétique), son économie étant intrinsèquement liée par la SACU. L’Afrique du Sud est de très loin son premier partenaire commercial (77 % du marché) et le premier investisseur étranger (80 % du stock).

Le Botswana renforce ses liens avec les grands pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Russie), qui disposent chacun d’une représentation diplomatique à Gaborone.

Une relation se maintient également avec Cuba, qui a soutenu la lutte contre l’apartheid et l’indépendance du pays, notamment dans le secteur médical.

Mise à jour : 06.06.19

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