Complots et trahisons autour du football africain

     par Dr Abderrezak Bouchama

 Dans un article intitulé « le jour où tout a failli basculer… », le journal français l’Equipe révélait les manœuvres du président de la FIFA Gianni Infantino, avec l’aide des présidents des fédérations de football du Maroc, de l’Egypte, et du Nigeria afin de reporter la tenue de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), programmée du 9 janvier au 6 février 2022 au Cameroun (1).

Une réunion du comité exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) est convoquée en urgence le 19 décembre à Doha au Qatar, en toute discrétion et sans ordre du jour justificatif. Le but était de pousser au report et même à l’annulation de cette 33eme édition de la CAN, en dramatisant à outrance le risque de la Covid-19 encouru par les joueurs et leur staff technique. Pourtant, comme le souligne le journal, un protocole sanitaire très précis avait déjà été mis en place par le gouvernement camerounais et approuvé par la CAF, dans une réunion ultime tenue au Caire le 25 novembre 2021. La réunion suivante devait se tenir justement à Yaoundé, durant la CAN. Cette tentative de sabordage de la CAN a été mise en échec par la majorité des membres du comité exécutif de la CAF qui ont voté contre le report. Seuls les représentants du Maroc, de l’Egypte et du Burkina Faso l’ont soutenu, jetant le discrédit sur les Lions de l’Atlas, les Pharaons, et les Etalons auprès des supporteurs africains (2). La légende du football africain et mondial, Samuel Eto’o, quatre-fois meilleur joueur africain, deux fois vainqueur de la CAN et fraichement élu président de la fédération camerounaise de football, dénonce ces manœuvres déloyales devant l’opinion publique. Roger Milla, le vieux lion indomptable qui à l’âge de 38 ans avait émerveillé le monde du football en inscrivant 4 buts au cours du mondial tenu en Italie en hissant le Cameroun en quart de finale, a aussi rugi d’indignation sur les plateaux de télévision. Il a notamment dénoncé la trahison des pays comme le Maroc et l’Egypte.

L’immixtion de la FIFA auprès de la CAF afin de reporter la CAN ayant échoué, on aurait attendu de cette puissante organisation, qu’elle s’amende en proposant son expertise dans la gestion du risque sanitaire du COVID-19 que personne ne sous-estime, le soutien d’un pays assez démuni comme le Cameroun, ou la mise à niveau des arbitres, mais pas du tout. La FIFA continue son travail de sape en décidant alors de manière autoritaire de ne mettre à disposition les joueurs auprès de leur fédération, que six jours au lieu des quinze jours prévus compromettant la préparation des équipes nationales participant à la CAN, dont la nôtre. La FIFA transgresse ainsi son propre règlement qui assure la primauté des équipes nationales sur les équipes de clubs, afin de permettre aux riches et puissants clubs anglais de disposer leurs joueurs africains pour les matchs éreintants du boxing day (lendemain de Noel) sans se reposer jusqu’à la nouvelle année.

Fausses et vraies raisons

Le président de la FIFA a avancé l’argument de la dégradation de la situation sanitaire et l’émergence du variant Omicron en Afrique du Sud et sa propagation dans la région pour justifier le sabordage de la CAN. Mais la réalité, en ce mois de Décembre, est que la vague pandémique engendrée par le variant Omicron apparait nettement moins dangereuse en terme de gravité de la Covid-19, comparativement à celle du variant Delta. Par ailleurs, la pandémie avait commencé sa décrue en Afrique australe, alors qu’en même temps elle explosait carrément en Europe, dépassant les 300.000 cas par jour en France et en Angleterre. Le calendrier de leurs championnats de football a d’ailleurs été chambardé par les nombreux reports de matchs dus au grand nombre de joueurs, entraineurs et autres staffs techniques positif à la Covid-19. Paradoxalement, c’est le Cameroun qui avait à s’inquiéter du risque de santé publique pour sa population en raison du grand nombre de joueurs africains évoluant dans une Europe en proie à la flambée de la pandémie… mais on a assisté à la situation inverse.

Pourtant, le président de la FIFA a assisté avec jubilation à la coupe Arabe à Doha dans des stades bondés, sans jamais se préoccuper d’un quelconque risque sanitaire. Il en est de même des présidents des fédérations marocaines et égyptiennes de football dont les équipes nationales étaient directement concernées. Pas plus qu’il ne s’est inquiété de la tenue de l’Euro de football au cours du mois de juin 2021 dans 11 pays Européens devant une audience au stade de plus de 1 million de spectateurs, alors que le redoutable variant Delta sévissait partout (3). Il n’a pas non plus réagi à l’organisation de la Copa America au mois de juillet 2021 qui a réuni douze équipes nationales au Brésil, un des pays les plus impactés au monde avec près de 23 millions de cas et 600.000 morts (4).

Plus de football dans le monde et moins en Afrique

Mais la véritable raison de la FIFA était de pousser son nouvel agenda d’une coupe du monde tous les 2 ans au lieu de 4 ans aux dépens de la CAN qui se tiendrait toutes les quatre années. Pour cela, le président Gianni Infantino s’est fait l’écho des inquiétudes des puissants clubs européens, notamment anglais, afin d’obtenir leur soutien à son projet. Les clubs anglais, mais également français et italiens, étaient furieux de perdre leurs joueurs africains en pleine saison, alors que ces mêmes clubs ne cillent pas quand il s’agit de l’Euro qui se tient souvent en été, empêchant les joueurs de se reposer après une saison éreintante. En retardant aussi de facto leur préparation pour la nouvelle saison et en les exposant ainsi à de nombreuses blessures. De mêmes que ces clubs ne se révoltent pas quand les joueurs sud-américains notamment les stars brésiliennes, argentines, et uruguayennes rejoignent leurs équipes nationales, dans des vols qui sont à l’autre bout du monde et des fuseaux horaires opposés à ceux de l’Europe. Mais lorsqu’ il s’agit des joueurs africains, ces mêmes clubs n’arrêtent pas de faire pression sur eux, en les menaçant de suspension, de non-renouvèlement de contrats et autres mesures punitives. Ces pressions expliquent sans doute la performance mitigée des stars africaines évoluant en Europe déconcentrées et inquiètent de leur devenir professionnel devant tout ce tintamarre.

Si la FIFA réussit à inverser le calendrier, la zone Afrique serait en perpétuel matchs éliminatoires pour le mondial et la CAN progressivement reléguer à l’arrière-plan. La CAN ne devrait pas non plus céder aux pressions des clubs européens pour la déplacer en été. Dans ce cas-là, en plus de grandes chaleurs humides peu propices au beau football et à l’attractivité du spectacle, elle exposerait les joueurs et le staff technique à un risque accru de coup de chaleur mortel et aux maladies tropicales transmissibles par les moustiques prévalentes dans ces conditions climatiques. Finalement, elle ne permettra pas aux joueurs de se reposer, après une saison de football de plus en plus dure et longue, afin d’entamer en bonne condition la préparation de leur nouvelle saison, mettant en péril leur situation et leur place de titulaire dans leurs équipes.

Manque de respect et racisme

Lors de son passage devant la presse, l’entraineur allemand de l’équipe anglaise de Liverpool, a qualifié publiquement la CAN, de « petit tournoi » (5), insinuant ainsi que la CAN ne valait pas le déplacement de ses vedettes africaines Mohamed Salah, Sadio Mané, et Nabil Keita. Evoquant la participation de ses quatre joueurs à la CAN dont notre talentueux Adam Ounas, l’entraineur italien de l’équipe de Naples (6) a assimilé la CAN à ‘ un monstre invisible…qui fait disparaître les joueurs des vestiaires’. En plus de la mauvaise foi, le départ des joueurs vers leurs équipes nationales et leur retour étant strictement réglementé par la FIFA, il fait preuve d’un racisme primaire qui rappelle les périodes sombres de l’humanité. Son allégorie au ‘monstre invisible’ évoque le XIXème siècle ou l’exhibition des africains dans les foires aux monstres et dans les cirques étaient monnaie courante. Ces déclarations nauséabondes par des entraineurs célèbres suivis par des millions de fans n’ont fait l’objet d’aucune condamnation par les fédérations de leurs pays respectifs, et encore moins par la FIFA, ouvrant encore un peu plus les portes de l’enfer du racisme déjà prévalent dans les stades européens vis-à-vis des footballeurs africains.

On aurait pensé que des entraineurs de leur envergure qui côtoient depuis plusieurs années un très grand nombre de joueurs africains de grand talent, se seraient intéressés un tant soit peu à leur culture ou du moins à l’environnement sportif dans lequel ils ont toujours gravité. Ils auraient su que la CAN est la plus importante compétition africaine de football, disputée passionnément par 56 pays africains. Elle est née en 1957, précédant de quatre années la coupe d’Europe des nations, fondée seulement en 1960. La plus ancienne coupe continentale étant la Copa America, créée en 1916, suivie de la coupe d’Asie des nations en 1956. C’est donc la coupe d’Europe des nations qui est la dernière venue. Plus important que la chronologie, il aurait appris que la CAN a joué un rôle historique dans l’émancipation de l’Afrique, qui va bien au-delà du football.

La naissance de la CAN

Les pionniers de la naissance de la CAN sont Abdelaziz Abdellah Salem, Mohamed Abdulhalim et Fred W. Fell représentants de l’Egypte, du Soudan et de l’Afrique du Sud auprès de la FIFA (5). Ils avaient proposé lors de son 3eme congrès, réuni à Lisbonne en juin 1956, l’application de l’article 8 des statuts qui précise que les nations affiliées à la FIFA et appartenant au même continent peuvent se regrouper en confédération. Cela ne s’est pas fait sans difficulté, en raison des pressions des pays colonisateurs qui n’en voulaient pas, car elle aurait signifié pour la première fois dans l’histoire l’émergence d’un bloc africain indépendant sur la scène internationale.

A la date de la création de la CAN en 1957, seuls huit pays africains étaient indépendants : Le Liberia (1850), l’Afrique du Sud (1910), l’Egypte (1922), la Lybie (1951), la fédération de l’Erythrée et de l’Ethiopie (1952), le Soudan, le Maroc, et la Tunisie (1956). En cette même année 1957, la Gold coast (la Côte d’Or) accédait à l’indépendance. Le premier geste de son premier leader, Kwame Nkrumah chantre de l’indépendance et du panafricanisme, a été de revenir aux origines et à son histoire en renommant son pays le Ghana, en hommage à l’ancien empire africain du Ghana (IIIe – XIIIe siècle). Le panafricanisme était cette belle idée que les africains, quelle que soit la couleur de leur peau, ont un destin commun et un devoir d’union, ce que la CAF incarnait alors parfaitement.

C’est de cette idée d’union africaine forte, en constante émancipation et faisant barrage au néocolonialisme que des entraineurs comme ceux de Liverpool et Naples, les lobbies des championnats Européens, et la FIFA veulent priver l’Afrique.

Les combats politiques de la CAN

La CAF a été la première organisation africaine à l’échelle continentale et elle a préfiguré l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), née en mai 1963 et devenue Union Africaine en juillet 2002. La première CAN s’est tenue en février 1957 à Khartoum au Soudan et avait réuni le Soudan, l’Égypte, l’Éthiopie et l’Afrique du Sud, sans matchs éliminatoires. Elle a été remportée par l’Egypte qui avait battu l’Ethiopie par 4 buts à zéro. Toutefois, c’est l’expulsion de l’Afrique du Sud qui en a été le fait le plus marquant, elle refusait d’envoyer une équipe multiraciale à cette compétition mais proposait une équipe monocolore composée uniquement de blanc ou de noir. La CAF reste ferme sur ses principes en bloquant une seconde fois la participation de l’Afrique du Sud à la CAN 1959, tenue en Egypte, car elle refusait de nouveau de présenter une équipe multiraciale.

La CAF se lance également dans le combat contre l’apartheid, en demandant au congrès de la FIFA organisé en 1958 à Stockholm, la suspension de l’Afrique du Sud de l’organisation pour discrimination raciale. Malgré l’article 3 des Statuts de la FIFA, qui stipule que « La discrimination de toute nature contre un pays, une personne privée ou un groupe de personnes en raison de son origine ethnique, de son sexe, la langue, la religion, la politique ou toute autre raison est strictement interdite et passible de suspension ou expulsion », la FIFA ne suspend l’Afrique du sud que trois ans plus tard en 1961, forcée par l’opinion publique internationale horrifiée par les massacres commis par la police sud-africaine contre des manifestants noirs pacifiques. Ces gestes politiques fort de la CAF signaient l’engagement et le rôle déterminant du football africain dans les luttes contre le racisme, les discriminations et le colonialisme.

Le chemin de l’Algérie vers la CAN

En 1957, notre pays était engagé dans une guerre totale contre le colonialisme. Nos moudjahidines se battaient sur tout le territoire, dans les villes, les campagnes, et les djebels mais également sur les terrains de football. Le 7 janvier 1957, commençait la bataille d’Alger dans laquelle le gouvernement français confiait au général Jacques Massu les pleins pouvoirs. Ce dernier lançait 6000 parachutistes revanchards après les défaites humiliantes de Diên Biên Phu au Vietnam et de Suez en Egypte, avec l’ordre d’utiliser sans honneur et en toute indignité tous les moyens pour éliminer nos combattants. C’est en cette même année 1957 que le FLN donnait son accord d’engager nos footballeurs dans cette guerre acharnée pour notre indépendance. Le FLN décide qu’elle représentera l’Armée de libération nationale afin de souligner clairement que ce sont des combattants. L’équipe formée de professionnels évoluant pour leur grande majorité dans le championnat français est créée le 13 avril 1958. Trente-deux joueurs sacrifient leur carrière et se lancent dans cette épopée glorieuse, jusqu’à l’indépendance de notre pays. Elle réalisa une tournée mondiale triomphale, en faisant connaître partout notre lutte pour l’indépendance avant de passer le flambeau en 1962. Malgré cela, sous la pression des gouvernements coloniaux, la FIFA et la CAF (présidée alors par l’Egypte) rejetaient la demande d’adhésion de notre équipe, soumise en 1958 par le FLN. La FIFA menace même ses membres de sanction en cas de match contre notre équipe. Le football a donc joué un rôle prépondérant dans les mouvements de libération et d’émancipation de l’Afrique, que ces européens amnésiques n’ont de cesse de rabaisser.

Notre équipe nationale a cessé le combat après la victoire finale contre un ennemi féroce qui s’est battu sans honneur. Elle laisse derrière elle un héritage considérable qui explique l’engouement et la relation quasi-fusionnelle de la population avec son équipe nationale de football. Elle cède sa place à l’équipe nationale d’Algérie qui adhèrera finalement à la CAN et à la FIFA en 1964. L’Algérie participera en 1968, en Ethiopie, à sa première CAN, menée par l’inégalable et regretté Hacène Lalmas. Les footballeurs de l’équipe nationale algérienne sont actuellement surnommés « guerriers du désert » et représentés par la mascotte le fennec, ou renard du désert. Ces représentations ne rendent pas justice au parcours extraordinaire de nos footballeurs qui étaient de combattants de la liberté, et des guerriers des Djebels (min Djibalouna), plutôt que du désert. Le fennec vit cacher dans des terriers de 10 mètres de profondeurs et ne symbolise ni la majesté, ni la bravoure, ou la force tranquille du lion, aigle, éléphant ou étalon.

Le combat de la CAF pour l’équité

La CAF se lance également dans le combat pour l’équité dans la distribution de la rente générée par le football. Notre participera à ce combat politique de la CAF en se retirant avec 15 autres pays africains des éliminatoires de la coupe du Monde 1966, protestant contre la décision inique de la FIFA d’attribuer une seule place pour les deux continents asiatique et africain. La CAF forte de ses 56 fédérations, sur les 211 qui composent la FIFA, devrait rester sur cette ligne historique d’émancipation des africains par le football. Elle a largement les moyens de peser sur la FIFA de manière démocratique par son vote s’il est unitaire et désengagé des griffes et des intrigues de la FIFA et de ses comparses africains. Elle pourra alors stopper leur projet délétère d’une coupe du monde biannuelle, mortel pour la CAN. Elle pourra également corriger son quota scandaleux de 5 pays africains sur 32 participants, soit à peine 15% du total.

Le président Nelson Mandela, Madiba comme le surnomme avec respect et affection les africains, l’a bien résumé dans un de ses discours « Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’unir les gens d’une manière quasi-unique. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales. Le sport se joue de tous les types de discrimination ». Le sport roi en Afrique est le football avec ses merveilleuses stars qui brillent au firmament du football mondial. Mais pour faire pencher la balance du bon côté de l’histoire, il faudra que les 56 pays africains parlent d’une seule et même voix. Manifestement, les récentes et viles manœuvres de coulisses contre la 33eme édition de la CAN n’augurent rien de bon…


Références

1. L’equipe.fr, Edition du 07 janvier 2022

2. https://www.france24.com/fr/sports/20211220-report-ou-annulation-de-la-can-2022-la-fifa-met-la-pression-%C3%A0-la-caf

3. https://en.wikipedia.org/wiki/UEFA_Euro_2020

4. https://coronavirus.jhu.edu/region/brazil

5. https://africafootunited.com/liverpool-jurgen-klopp-revient-sur-ses-recentes-declarations-sur-la-can/

6. https://www.sofoot.com/luciano-spalletti-qualifie-la-can-de-monstre-invisible-508560.html


     L’explication floue du président de la FIFA après ses propos sur les Africains

Après la polémique déclenchée par ses propos sur les émigrants africains qui traversent la Méditerranée, Gianni Infantino est revenu sur ses déclarations. Une explication loin de convaincre alors que celui-ci défend un projet d’organisation de la Coupe du monde de football tous les deux ans.
Une polémique qui intervient au mauvais moment. Mercredi 26 janvier, le président de la FIFA était à Strasbourg au Conseil de l’Europe afin de défendre son projet de Coupe du monde, qu’il souhaite voir se tenir tous les deux ans. Gianni Infantino a d’abord énoncé un premier argument sur l’état actuel du football.
« Nous voyons le football se développer dans une direction où certains ont tout et la plupart n’ont rien. En Europe, la Coupe du monde a lieu deux fois par semaine car les meilleurs joueurs du monde y jouent ».
Afin de développer sa pensée, le dirigeant a ensuite avancé un argument pour le moins surprenant.
« Nous devons trouver des moyens d’inclure le monde entier pour donner de l’espoir aux Africains afin qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée pour trouver peut-être une vie meilleure, mais, plus probablement, la mort en mer. Nous devons donner des opportunités, donner de la dignité. »

Un mea-culpa raté

Le Président, par l’intermédiaire du compte Twitter de la FIFA est revenu le 26 janvier sur le sens de ses propos. Il a estimé que certaines remarques avaient été mal interprétées et sorties de leur contexte.
Il a ensuite tenu à préciser que le message qu’il souhaitait faire passer à travers cette déclaration était que chaque personne qui disposait d’un pouvoir de décision avait la responsabilité de contribuer à l’amélioration de la situation des autres personnes dans le monde.
Il a ensuite conclu en affirmant que si davantage d’opportunités étaient disponibles, y compris en Afrique, mais certainement pas uniquement sur ce continent, cela devrait permettre aux gens de les saisir dans leur propre pays. Il s’agissait selon lui d’un commentaire général, qui n’était pas directement lié à la possibilité de jouer une Coupe du monde de la FIFA tous les deux ans. »

Une idée controversée

Cette idée n’est partagée ni par les supporters, ni par les confédérations. Seule la confédération africaine dirigée par le Sud-africain Patrick Motsepe soutient le projet. Ainsi, la FIFA s’offrirait le monopole des compétitions internationales et les continentales telles que l’Euro où la Copa America disparaîtraient. Seules celles opposant des clubs seraient organisées par les instances continentales de football.

Selon un sondage publié en septembre 2021, 55% des personnes interrogées ont indiqué être favorables à la tenue d’une Coupe du Monde tous les deux ans. Or, comme a pu le constater Libération, l’étude est trompeuse puisque trois possibilités de réponse sur quatre étaient inférieures à quatre ans et seulement 15.000 fans ont répondu au questionnaire.

Si des joueurs comme Kylian Mbappé s’opposent à la tenue bisannuelle de cette mythique compétition, Arsène Wenger, le légendaire entraîneur d’Arsenal, a indiqué auprès de L’Équipe que cela se déciderait avant 2024. Celui qui est désormais directeur du Développement du football auprès de la FIFA a même donné un calendrier:

« C’est le monde du football qui va décider. On m’a demandé d’organiser le calendrier international, mais il faut savoir que jusqu’en 2028, et même pratiquement jusqu’en 2030, rien ne va changer car la Coupe du monde 2026 et l’Euro 2028 sont déjà programmés. Les Fédérations nationales décideront pour après. »

La FIFA a vanté en décembre dernier les bénéfices de la périodicité de la compétition à ses 211 fédérations membres. Ce sont 16,8 millions d’euros par an qu’elle a promis de verser à chacune d’elles.

Quant aux clubs, cette modification engendrerait des pertes financières estimées à 7,5 milliards d’euros par saison selon le Forum mondial des Ligues, qui représente un quarantaine de championnats professionnels mondiaux. L’UEFA a commandé une étude qui contredit les chiffres de la FIFA. Les résultats avaient montré des pertes de 2,5 milliards d’euros à 3 milliards d’euros sur quatre ans.

Willy Sagnol et les joueurs africains pas chers

Le 4 novembre 2014, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux s’est retrouvé au cœur d’une polémique. M.Sagnol lors d’une rencontre avec les lecteurs de Sud-Ouest a répondu à une question concernant ses effectifs. Si l’intéressé a affirmé dans un premier temps que moins de joueurs africains rejoindraient le club afin de ne pas se retrouver avec des joueurs susceptibles d’être absents pour pouvoir disputer la Coupe d’Afrique, il a ensuite tenu des propos plus controversés:
« L’avantage du joueur, je dirais typique africain: il n’est pas cher, généralement prêt au combat, on peut le qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n’est pas que ça, c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline ».

Son ancien partenaire Lilian Thuram s’est dit, au micro d’Europe 1, surpris et déçu des propos de son ex-coéquipier au micro d’Europe 1. SOS Racisme avait dans un communiqué condamné les déclarations de l’ancien joueur de l’équipe de France et envisagé de porter plainte.

Bernard Tapie avait alors volé au secours de l’ancien joueur et déclaré au micro de RTL qu’il s’agissait plus d’une erreur d’appréciation que d’un dérapage raciste. S’il a averti Willy Sagnol, l’ex-président de l’Olympique de Marseille a affirmé que la société française ne permettait plus de tenir certains propos que l’on pouvait employer auparavant sans confusion.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *