Crise en Libye : l’Algérie réunit en urgence son Haut Conseil de Sécurité

L’Algérie vient de réunir son Haut Conseil de Sécurité pour la première fois depuis 2013 pour répondre à l’accumulation des menaces en Libye et l’effondrement sécuritaire au Sahel.

L’ordre du jour réel de cette réunion n’a pas été divulgué et fait probablement l’objet du secret défense. Officiellement, un communiqué de la présidence algérienne fait état d’un « examen de la situation dans la région [environnement géopolitique ndlr], » notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali ».

Le même communiqué officiel précise qu’à la lumière de l’examen de la situation posée par l’émergence des menaces en Libye et au Sahel il « a décidé d’une batterie de mesures à prendre pour la protection de des frontières et du territoire national et la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique ».

Le nouveau Chef d’état-major des Armées, le général-major Said Chengriha, est connu pour sa discipline de fer et son obsession pour la stratégie militaire. C’est lui qui a déployé plus de 80 000 hommes pour la sécurisation des frontières de l’Algérie avec la Libye et le Mali.

La Tunisie a fortement démenti hier, des informations parues au lendemain de la visite surprise du président turc Tayep Reçep Erdogan à Tunis, faisant état de sa volonté à joindre une quelconque alliance militaire dans la région. La visite d’Erdogan en Tunisie a suscité une très vive polémique dans ce pays.

En Turquie, le président turc Tayep Reçep Erdogan a évoqué l’héritage de Mustapha Kemal Atatürk et celui des Ottomans pour justifier une intervention militaire en Libye.

Mustapha Kemal Atatürk fut déployé à Derna en Libye en 1911 lors de la guerre entre le Royaume d’Italie et l’empire Ottoman avant d’être muté dans les Balkans. Il fut blessé à l’œil en Cyrénaïque lors d’une confrontation avec les forces italiennes. Certains historiens soupçonnent Atatürk d’avoir délibérément saboté le dispositif militaire Ottoman en Libye avant de l’offrir aux italiens dans le cadre d’une stratégie d’affaiblissement de ce qui restait de l’Etat Ottoman.

source:https://strategika51.org/2019/12/27/crise-en-libye-lalgerie-reunit-en-urgence-son-haut-conseil-de-securite/



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Des soldats de l'ANL en Libye (archive photo)
© AP Photo / Mohammad Hannon

Par Kamal Louadj – Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 26 décembre à Tunis, Fathi Bachagha, le ministre libyen de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, a averti que si l’offensive lancée le 12 décembre par le maréchal Khalifa Haftar contre Tripoli «aboutissait à la chute de la capitale libyenne», ceci entrainerait inéluctablement «la chute d’Alger et de Tunis».

«Si Tripoli tombe, Tunis et Alger tomberont à leur tour», a-t-il déclaré, selon le quotidien Tunisie. «Il s’agit d’une tentative de semer l’anarchie dans la région et de faire main basse sur l’Afrique du Nord», a-t-il mis en garde.

Le ministre a ainsi rappelé l’existence d’une «coopération importante entre la Libye, la Turquie, la Tunisie et l’Algérie».

«Nous serons dans une même alliance de manière à servir nos peuples et notre stabilité et à construire une coopération économique sur la base de la coopération politique et sécuritaire», a-t-il insisté.

Prolifération des organisations terroristes dans la région

La défaite des organisations terroristes en Syrie et en Irak a conduit des centaines de combattants à se redéployer dans les régions du Maghreb et du Sahel.

Pour le ministre libyen, cette situation qui met en danger tous les pays de la région nécessite une coopération stratégique agressive pour faire face au danger terroriste. Par ailleurs, il a regretté «l’exploitation par certaines parties de cette situation pour justifier leurs tentatives désespérées d’accéder au pouvoir par le langage de la force».

Le Président algérien a réuni le Haut conseil de sécurité

Le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, a convoqué jeudi 26 décembre à Alger une réunion du Haut conseil de sécurité (HCS), indique un communiqué de la présidence de la République, relayé par l’Algérie Presse Service (APS).

Le HCS «a examiné la situation dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali», souligne la même source, précisant que la réunion présidée par M.Tebboune «a décidé d’une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et de notre territoire national et la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique».

Le Président algérien a décidé de réunir le HCS de manière périodique et chaque fois que nécessaire.

Le GNA a demandé l’aide de la Turquie

Le gouvernement libyen d’union nationale a officiellement demandé jeudi 26 décembre l’aide militaire de la Turquie pour faire face à l’avancée des forces du maréchal Haftar, a déclaré à Sputnik Lev Dengov, chef du groupe de contact russe pour la Libye.

«C’est vrai. Le bureau du GNA a confirmé avoir officiellement demandé un soutien – militaire, aérien, maritime et terrestre – aux autorités turques», a indiqué M.Dengov.

Auparavant, le Président turc avait déclaré qu’il allait soumettre au Parlement une demande de recours aux forces armées en Libye. «Si la Turquie est invitée, nous accepterons l’invitation», avait-il lancé lors d’une visite en Tunisie.


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