Épidémie de Coronavirus Covid-19 : explications, analyses et conseils

Nous vous proposons aujourd’hui ce billet consacré à l’épidémie de Coronavirus (« Covid-19 » pour être plus précis), afin de vous permettre de disposer des informations principales.

I. Le Coranovirus Covid-19

Il convient de rappeler, pour diminuer certaines peurs irrationnelles, que ce nouveau virus entraîne, pour simplifier, une sorte grippe pouvant être très aiguë, ni plus, mais ni moins.

1.1 La grippe « simple »

La grippe saisonnière est une infection respiratoire aiguë, due à un virus Influenza.

Virus Influenza

Rappelons que chaque année, la grippe touche entre 2 millions et 6 millions de personnes en France. La grippe saisonnière se manifeste généralement par un début brutal avec une forte fièvre, une fatigue intense, des courbatures et des maux de tête. La plupart des personnes atteintes guérissent en une à deux semaines sans traitement médical. Il s’agit alors d’une grippe « simple ».

1.2 La grippe aiguë

Cependant, la grippe peut entraîner des complications graves chez les sujets à risque (personnes âgées ou sujets fragilisés par une maladie chronique, femmes enceintes ou encore nourrissons prématurés). La mortalité liée à la grippe saisonnière concerne essentiellement les sujets âgés. Ces complications sont dues aux virus eux-mêmes, mais également aux surinfections bactériennes (pneumonie) qu’ils peuvent engendrer ou à la décompensation d’une pathologie chronique sous-jacente (diabète, asthme, maladie cardiaque, insuffisance rénale, etc.).

La grippe est la seconde cause de mortalité par maladie infectieuse en France (derrière la pneumonie à pneumocoque). Entre 2016 et 2019, elle a entraîné le décès de 8 000 à 16 000 personnes selon les années, à 90 % chez des plus de 65 ans. Au niveau mondial, la grippe saisonnière est responsable de 290 000 à 650 000 décès par an selon l’Organisation mondiale de la santé (source).

La létalité (le nombre de morts par rapport à la population infectée) de la grippe saisonnière est de 0,2 à 0,5% selon Santé publique France.

Ainsi, la grippe, qui passe pour une maladie bénigne, est en fait un vrai problème de santé publique.

1.3 La grippe espagnole de 1918

En 1918-1919, la pandémie dite de la « grippe espagnole » a touché le monde entier. Elle n’a rien d’espagnole, car elle est née aux Etats-Unis, et a été amenée en Europe par les soldats en 1917-1918 – mais l’Espagne a été la première à en parler (en raison de la censure due à la guerre dans les autres pays). Les estimations de l’OMS indiquent qu’au moins 40 millions de personnes en seraient décédées, dont 400 000 en France (dont Guillaume Apollinaire ou Edmond Rostand ; source ici,  et ).

Cette grippe avait une forte létalité, de 2 % à 3 % ; de plus, la moitié des morts étaient des adultes de 20 à 40 ans, alors que la grippe classique décime presque uniquement les bébés et les personnes âgées. Elle se caractérisait aussi par une très forte contagiosité (le tiers de la population mondiale a été touché). La plupart des victimes mouraient de surinfection bactérienne, qui se déclarait au bout de 4-5 jours et conduisait au décès une dizaine de jours après les premiers symptômes grippaux, en l’absence, à l’époque, d’antibiotiques.

1.4 Le coronavirus Covid-19 ou SARS-CoV-2

Les coronavirus existent depuis des millions d’années et ont suscité une inquiétude particulière depuis 2002, année d’apparition du SRAS (SRAS-CoV).

Le nouveau virus Covid-19 (ou SARS-CoV-2) est une nouvelle forme de coronavirus : il est apparu en décembre 2019 en Chine, sur le marché aux animaux de Wuhan, où ont été contaminés tous les premiers patients. Il vient probablement de mutations du coronavirus des chauves souris, suite à un passage dans un autre hôte animal qui reste à définir.

Le génome du SARS-CoV se compose d’un seul ARN d’environ 30 000 nucléotides de long, qui comprend 13 gènes, qui codent pour au moins 14 protéines. L’organisation génomique globale du SARS-CoV est similaire à celle d’autres coronavirus. (source)

Quand une personne infectée par un coronavirus éternue, des gouttelettes de sécrétions nasales chargées de particules virales sont projetées autour d’elle. Si une personne saine est atteinte par les projections et respire des gouttelettes contenant des coronavirus, une nouvelle infection commence. Dans un premier temps, les virus pénètrent dans les cellules nasales grâce à une « clé » protéique : la protéine S (de l’anglais Spike, « pointe, épi »). Présente en de nombreux exemplaires à la surface du virus, elle lui confère l’aspect « en couronne » (au microscope) auquel il doit son nom, coronavirus.

La protéine S des coronavirus leur donne leur aspect si particulier en microscopie (ici le MERS-CoV)

Cette « clé » interagit avec une « serrure » située à la surface des cellules humaines, permettant ainsi au virus de s’y accrocher puis d’y entrer. Tous les coronavirus ne possèdent pas les mêmes types de clés, et ne reconnaissent donc pas les mêmes serrures. Une fois à l’intérieur d’une cellule, le coronavirus la pirate et la force à produire un grand nombre de copies de lui-même. Après un temps relativement court, 6 ou 8 heures plus tard, ces copies sortent de la cellule infectée (généralement en la détruisant) et partent à l’assaut de ses voisines.

Cette image de microscope électronique à balayage montre le SARS-CoV-2 (sphères bleues) émergeant de cellules cultivées en laboratoire (image colorisée). NIAID-RML

Comme pour le SRAS-CoV et le MERS-CoV, le SARS-CoV-2 peut entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à un syndrome respiratoire sévère, pouvant nécessiter intubation et ventilation. En bref, comme communiqué par l’OMS et dans l’ordre, les symptômes de la Covid-19 sont la fièvre (88%), la toux sèche (68%), la fatigue (38%), la production d’expectorations (33%), le souffle court (19%), la gorge irritée (14%), les maux de tête (14%), les douleurs musculaires (15%), les frissons (11%), la nausée ou les vomissements (5%), la congestion nasale (5%) et la diarrhée (4%). Certains patients infectés n’ont aucun symptôme et déclarent se sentir bien (4, 5). Il ressort des études récemment publiées que 80 à 85% des sujets infectés par le SARS-CoV-2 n’ont pas ou peu de symptômes, alors que 15 à 20% développent une maladie plus sévère, souvent associée à un âge avancé ou à d’autres comorbidités. (source)

Enfin, et c’est là le point le plus inquiétant, environ 5% des sujets infectés entrent dans une phase critique de la maladie et sont admis dans les services de maladies infectieuses et de réanimation médicale, pour un taux de mortalité de l’ordre de 50% dans ce groupe. (source) En effet, dans leurs formes les plus graves, les pneumonies à SARS-CoV-2 sont responsables d’un tableau appelé syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Il s’agit d’une atteinte des 2 poumons avec une inflammation sévère entraînant la destruction des alvéoles pulmonaires ainsi qu’un œdème important. (source)

En résumé, dans ces cas extrêmes, contrairement à la grippe qui tue plutôt de manière indirecte en affaiblissant l’organisme, le virus Covid-19 va totalement détruire les cellules des poumons – mais il peut aussi s’attaquer à d’autres organes, comme les reins. Les médecins chinois viennent d’ailleurs de tenter la première double greffe de poumons sur un malade du Covid-19, qui avait placé sous assistance respiratoire, avait fini par éliminer le virus, mais avait subi des dommages pulmonaires irréversibles (source).

À ce jour, il n’existe pas encore ni vaccin ni médicament antiviral spécifique pour prévenir ou traiter la COVID-19. Toutefois, les personnes touchées doivent recevoir des soins pour soulager les symptômes.

D’éventuels vaccins et certains traitements spécifiques sont actuellement à l’étude et sont testés dans le cadre d’essais cliniques (plus de 200 !). L’OMS coordonne les efforts de mise au point de vaccins et de médicaments pour prévenir et traiter la COVID-19. (source)

Mais tant qu’un traitement efficace n’aura pas été reconnu par la communauté médicale, il ne faut ni croire ni encore moins diffuser les rumeurs et déclarations péremptoires isolées qui commencent à fleurir sur les réseaux sociaux. Cela peut être dangereux ou simplement gêner les soignants, déjà soumis à rude épreuve.

Coronavirus

1.5 Létalité du coronavirus Covid-19

Les premières études laissent à penser que ce Coronavirus aurait comme pour la grippe espagnole une létalité de 2 % à 3 %, et une assez forte contagiosité, supérieure à celle de la grippe saisonnière.

Voici les résultats d’une étude chinoise (dont la transposition en France n’est pas évidente) portant sur près de 45 000 cas (source) :

Létalité par âge (2,3 % en moyenne) :

La mortalité varie entre 0,2 % chez les moins de 40 ans et 15 % chez les plus de 80 ans.

Les 20-60 ans représentent quand même 67 % des cas et 19 % des morts.

Létalité par sexe :

On a apparemment une très nette différence par sexe : la mortalité des hommes était 60% supérieure.

Létalité par gravité :

Seuls 5% des malades finissent dans un état critique, mais leur mortalité est alors de 50 %.

Létalité par comorbidité :

La mortalité est bien plus forte en présence d’autres maladies, comme les maladies cardiovasculaires ou les affections respiratoires – mais ceci est aussi très probablement corrélé avec l’âge.

Coronavirus (source)
Différence entre le virus de la grippe et le coronavirus

Enfin, il est à noter qu’il semble exister désormais 2 souches de coronavirus Covid-19 (L et S) suite à mutation ; la forme plus sévère (L) représentent 70 % des cas, et sa fréquence semble en diminution (source).

« La chose la plus préoccupante à propos de ce virus est la combinaison de l’infectiosité et de la capacité de provoquer une maladie grave ou la mort. Et nous n’avons pas [vu cela] depuis 1918. Il est plus effrayant qu’Ebola, qui, bien qu’il ait un taux de mortalité beaucoup plus élevé, n’avait pas le potentiel d’exploser et de se propager à l’échelle mondiale. C’est la maladie la plus effrayante que j’ai jamais rencontrée au cours de ma carrière. » [Dr Richard Hatchett, PDG de la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations et ancien directeur de la U.S.Bomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA), 6 mars 2020, sourcevidéo]

1.6 Comment se protéger du coronavirus Covid-19 ?

Alors comment se protéger ? Le virus de la Covid-19 se transmettant principalement de personne à personne, une première et sage précaution consiste à se tenir à distance (de l’ordre de 2 mètres) de son interlocuteur, tout particulièrement en cas de toux et d’éternuements puisque le virus est contenu dans les gouttelettes respiratoires. Ainsi, les contacts physiques doivent être bannis, du moins temporairement…

Une autre possibilité est la contamination au contact de surfaces ou d’objets sur lesquels le virus est présent. La survie du SARS-CoV-2 sur surface inerte serait de l’ordre de 1 à 9 jours, en particulier en atmosphère humide et à basse température. Une bonne nouvelle tout de même : le SARS-CoV-2 est sensible aux désinfectants usuels tels que l’eau de Javel à 0,5%, l’eau oxygénée ou l’alcool à 70%.

Ensuite, le simple geste de se toucher la bouche, le nez ou les yeux peut constituer un mode de contamination. Le nettoyage des surfaces de façons répétées deviendra un réflexe, sachant que le virus peut rester sur une surface non nettoyée pendant 7 à 9 jours.

La durée d’incubation, évaluée en moyenne à 7 jours, s’échelonnerait entre 2 et 14 jours, avec des durées beaucoup plus longues récemment rapportées et pouvant aller jusqu’à 28 jours. Les précautions et consignes doivent donc s’inscrire dans la durée.

Une sage décision en cas d’épidémie de Covid-19 est de décider soi-même de rester à la maison, en limitant au maximum ses déplacements et contacts avec les autres, évitant ainsi toute contamination de personne à personne. Et ça fonctionne dans les deux sens ! Il convient alors de s’assurer que les éléments essentiels sont à disposition à la maison : produits en quantités suffisantes pour l’entretien des surfaces et le lavage des mains, stock de médicaments pour les personnes sous traitement, réserves raisonnables de nourriture pour éviter de courir au SuperMarché du quartier, utiliser des chambres et des salles de bain séparées quand disponibles, reporter les rendez-vous et les agapes en famille ou entre amis et interdire à Gros Toutou et Petit Minou de quitter la maison. Si nos animaux n’ont aucune chance d’être malades et de transmettre le SARS-CoV-2 des humains, ils demeurent très câlins et leur pelage peut alors constituer un hébergement et un véhicule idéal pour les gouttelettes contagieuses des personnes rencontrées à l’extérieur au cours de rendez-vous aussi tendres que secrets. A ne pas négliger : l’accès à l’eau de boisson. Disposer d’un appareil à osmose inverse pour purifier l’eau du réseau est un atout dans ce contexte. La panoplie et les préconisations du survivaliste en somme !

Il faut utiliser des mouchoirs jetables et observer une hygiène des mains irréprochable. Le gel hydroalcoolique est bien sûr une solution, mais de seconde intention. En effet, un lavage des mains au bon vieux savon de Marseille sous le robinet fait parfaitement l’affaire lorsqu’il est pratiqué pendant une vingtaine de seconde et ceci après chaque contact potentiellement contaminant. Le port de gants jetables constitue également un excellent réflexe, à condition de s’en débarrasser correctement. Outre l’hygiène du corps, l’entretien méticuleux des surfaces et des objets est un Must. (source : quotidien du médecin)

II. Situation dans les pays les plus touchés

Voici la situation des pays les plus touchés hors de Chine :

III. Réactions gouvernementales

Les réactions les plus fortes ont eu lieu en Chine : la province du Hubei et ses 56 millions d’habitants ont été entièrement confinés depuis le 23 janvier, tous ceux qui rentrent à Pékin – les 8 millions de travailleurs chinois migrants mais aussi les étrangers – ont été forcés de se placer en quarantaine pour une durée de quatorze jours, etc.

Mais venons en à la France.

Notons bien deux choses constantes dans la propagande de crise des gouvernements : 1/ chercher non pas à informer mais à « rassurer » les populations, quitte à mentir 2/ une fois la crise survenue, ne surtout pas demander de comptes au gouvernement sur son échec.

Rappelons les propos du directeur général de la santé en France ; le 25 janvier, eh bien « le coronavirus, ce n’est pas grave » :

D’ailleurs, le nombre de morts augmente moins vite que le nombre de cas – hmm ce qui est normal au début d’une flambée des cas, vu que les décès interviennent au bout d’un certain temps… Mais bon, le Coronavirus est moins mortel que le SRAS – et que la peste noire et l’ébola…

Bon, le 4 mars, désolé, l’épidémie est inéluctable – on n’a pas pu l’arrêter, il a totalement échoué :

Ce qui est finalement peu surprenant :

A « rien », sauf à empêcher l’entrée des personnes malades qui vont contaminer l’aéroport, le métro et/ou taxi etc. Il est vrai que cela n’arrête pas les personnes en incubation, mais c’est un début… Mais bon, parole d’experte :

D’où la « cohérence » observée au fil de semaines :

Rappelons comment a émergé le virus en Europe, sachant que le 23 janvier, la chine a mis en quarantaine :

  • en France : les trois premiers malades recensés en France le 24 janvier 2020 sont des patients d’origine chinoise ayant séjourné à Wuhan, le foyer d’origine du virus en Chine centrale (ce sont également les premiers cas annoncés en Europe). Le premier mort en France (qui est aussi le premier hors d’Asie) est un touriste chinois arrivé en France le 23 janvier, âgé de 80 ans, décédé le 15 février.
  • en Allemagne : l’épidémie se répand depuis le 27 janvier 2020, à partir d’un premier cas de COVID-19 constaté en Bavière chez un cadre de la compagnie Webasto qui a contracté l’infection d’une collègue chinoise qui avait reçu la visite à Shanghai de ses parents originaires de Wuhan. C’est donc la première personne ayant contracté en Europe la maladie en dehors de Chine d’une personne n’étant pas de sa famille (source)
  • en Italie : l’épidémie se propage en Italie le 31 janvier 2020, lorsque deux touristes chinois sont testés positifs pour le SARS-CoV-2 à Rome. Un groupe de cas de COVID-19 est ensuite détecté, à commencer par seize cas confirmés en Lombardie le 21 février. 60 autres cas le 22 février et les premiers décès en Italie signalés le même jour. Au 28 février, il y avait 21 décès et 888 cas confirmés en Italie. De là, l’épidémie se répand dans de nombreux autres pays. (source)
Pays avec des cas de COVID-19 liés au foyer italien
  • en Belgique : l’épidémie a atteint la Belgique le 4 février 2020, date à laquelle le premier cas a été confirmé, un homme asymptomatique de 54 ans, qui a été l’un des neuf Belges rapatriés le 1er février du Hubei (Chine), par un des vols d’évacuation arrivant à l’aéroport militaire de Melsbroek à Bruxelles. (source)
  • en Suisse : le 25 février, un premier cas est confirmé au Tessin : il s’agit d’un homme ayant séjourné en Lombardie. (source)
Propagation des cas confirmés de SARS-CoV-2 du 12 janvier au 29 février.

Il est intéressant de comparer les politiques d’autres pays :

Mais en Europe, cela ne se passe pas comme cela :

Bilan : moins de 10 cas en Russie (plus de 4000 km de frontières avec la Chine), 4 000 en Italie…

Bien sûr, la pandémie va se répandre partout maintenant – mais chaque jour de gagné sauve des vies.

Il est quand même surprenant, alors que la Chine mettait en quarantaine ses villes, que rien n’a été fait pour tenter de mettre la Chine en quarantaine – ce qui n’aurait pas été si difficile…

IV. En conclusion

En conclusion, on peut donc dire ceci :

  • tout d’abord, il n’y a aucune raison de paniquer, mais il convient d’adopter des mesures de prudence face à un potentiel problème majeur de santé publique. En effet, entre sa contagiosité et sa létalité, ce virus pourrait en théorie avoir un impact équivalent à celui de la grippe espagnole de 1918 SI RIEN N’ÉTAIT FAIT – soir des dizaines voire centaines de milliers de morts ; c’est probablement le plus gros risque épidémique auquel nous sommes confrontés depuis un siècle. Fort heureusement, on constate que les autorité publiques se sont saisies du problème (certes, plus ou moins efficacement…) ; il faut donc prendre au sérieux ces mesures totalement légitimes, et la Chine montre qu »on peut contenir ce virus à des niveaux limités. Mais reste évidemment à connaitre ce niveau dans notre pays.
  • les personnes à risque (personnes de plus de 60 ans et/ou atteints de problèmes de santé et/ou fumeurs) doivent être protégées en priorité – les autres ne craignent pas grand chose. Il faut qu’elles évitent les contacts avec des personnes malades et des objets souillés ;
  • les efforts mis en place payent, et on ne constate pas à ce jour de flambée incontrôlée de l’épidémie laissant à penser que des millions de personnes seraient atteintes en France. L’enjeu est en effet de savoir s’il y aura 20 000 cas ou 2 millions, donc quelques dizaines/centaines de décès, ou des dizaines de milliers… Et s’il n’y a que 20 000 cas, il faudra nous féliciter de tous les efforts accomplis qui auront payé, et non pas s’en moquer en disant qu’on s’est affolé pour rien…

A suivre…

Olivier Berruyer


>> Coronavirus, en continu : plus de 100 pays concernés, la France second État le plus affecté en Europe


Lire aussi :

Coronavirus : des mesures en Arabie saoudite, en Italie et en France, retour progressif à la normale en Chine

Par Yacine Babouche

Plusieurs pays à travers le monde ont annoncé avoir pris des mesures jugées strictes en vue d’endiguer l’épidémie du coronavirus (Covid-19), alors que plus de 110 000 cas de contamination ont été recensés jusque-là dans 108 pays et territoires, rapportent plusieurs médias.

En France, le gouvernement a annoncé ce dimanche l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes en France, auxquels seront exemptés certains rassemblements « utiles à l’intérêt de la nation » à l’image des « manifestations, concours, transports en commun ». Jusqu’à présent, seuls les rassemblements de plus de 5 000 personnes avaient été interdits, ayant déjà entraîné l’annulation de plusieurs concerts, festivals et représentations sportives.

La durée d’interdiction est maintenue jusqu’au 15 avril prochain, alors qu’elle devait être en place jusqu’au 31 mai précédemment. En conséquence, le match de football opposant le Paris SG au Borussia Dortmund se jouera ce mercredi à huis-clos.

Les autorités françaises ont également pris des mesures considérées comme « exceptionnelles » en vue des prochaines élections municipales prévues la semaine prochaine dans le pays. Ainsi, à Mulhouse, foyer majeur de Covid-19 en France, des gants chirurgicaux et du gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains seront mis à la disposition des électeurs.

Le nombre de personnes dans chaque bureau sera également limité et, après chaque vote, les machines seront systématiquement désinfectées, ainsi que les stylos servant aux électeurs à parapher les registres et valider leur vote. La France compte 1209 cas dont 19 morts du coronavirus, soit un taux de fatalité de 1,5%.

Mesures « excessives » en France, estime un infectiologue

Ces mesures récentes s’ajoutent à une batterie de mesures prises auparavant par les autorités françaises en vue d’endiguer l’épidémie du coronavirus. Elles ont cependant été jugées « trop importantes et excessives » par le médecin infectiologue français François Bricaire. « Je pense que le gouvernement, d’abord, a pris un certain nombre de mesures parfaitement légitimes et raisonnées. Mais il y a aussi un certain nombre de mesures qui, à mon avis, sont trop importantes et excessives », a estimé le Dr Bricaire dans un entretien accordé à Francetvinfo.

« Si le coronavirus était un coronavirus qui était déjà connu antérieurement, si on le voyait circuler chaque année, sans doute ne prendrions-nous pas autant de mesures et autant de précautions », a estimé l’infectiologue, ancien chef de service à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris. « Gardons notre sang froid, c’est la meilleure façon de réagir de toute façon vis-à-vis d’un phénomène épidémique, et surtout ne nous inquiétons pas au-delà de ce qui est raisonnable », a préconisé François Bricaire.

En Italie, plus de quinze millions d’habitants du nord du pays sont en quarantaine pour trois semaines depuis dimanche, avec pour objectif d’endiguer l’épidémie du coronavirus ayant contaminé près de 7500 personnes. La décision de Rome a été saluée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une mesure qui permet de « protéger le pays et le reste du monde », a estimé le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.


Coronavirus en Algérie : « Nous sommes dans une phase d’importation du virus »

Par Younès Djama

Aucune directive n’a été émise par les services du ministère de la Santé allant dans le sens d’interdire les rassemblements notamment dans les stades et les mosquées en raison du Coronavirus, et ce du fait que la situation ne l’impose pas, a assuré, lundi 9 mars, Dr Djamel Fourar, directeur général de la prévention au ministère de la santé.

« En l’état actuel, il n’y aucune directive dans ce sens », a-t-il souligné lors du point de presse consacré à l’évolution de l’épidémie du coronavirus en Algérie, au moment où plusieurs pays touchés par l’épidémie ont pris des mesures dans ce sens en fermant les écoles et les stades, etc.

Pour Dr Fawzi Derrar Directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP), et Dr Mohamed Yousfi, chef du service d’infectiologue à l’hôpital de Boufarik, chaque pays présente une situation épidémiologique spécifique et en Algérie celle-ci ne nécessite pas pour le moment de mesures allant dans le sens de l’interdiction.

« Actuellement, l’Algérie est en phase 1. Notre souci premier est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de cas autochtones. Nous sommes dans une phase d’importation du virus. Notre stratégie ne consiste pas à interdire les rassemblements mais à intensifier les contrôles aux frontières », a indiqué Dr Derrar, ajoutant que chaque phase nécessite des mesures appropriées.

Concernant les voyageurs qui arrivent en Algérie, Dr Djamel Fourar a indiqué que la mise en quarantaine de tous les passagers était impossible à réaliser mais que des mesures sont prises pour les voyageurs sur lesquels des symptômes peuvent être décelés grâce aux caméras thermiques.

« Il y a un dispositif qui a été mis en place dans les ports, aéroports et frontières terrestres, avec le contrôle grâce aux caméras thermiques. Lorsque une personne arrive avec une fièvre, elle est automatiquement isolée et transférée pour être prélevée et gardée en isolement jusqu’aux résultats. C’est la démarche que nous avons adoptée, on ne peut pas mettre en quarantaine tout le monde », relève Dr Fourar.

Il signale qu’il existe une surveillance plus importante sur des vols internationaux de pays où l’épidémie est beaucoup plus active, citant l’Italie, la France, la Chine. La même attention est accordée au niveau des ports. Le responsable souligne néanmoins qu’il n’existe pas d’appareil de détection infaillible. En effet, il peut s’en trouver des personnes ne présentant pas de symptômes qui peuvent passer l’appareil de détection mais qui tombent malades quelques jours après leur entrée sur le territoire national.

Dr Djamel Fourar rappelle par ailleurs les consignes d’usage pour éviter la contamination y compris contre la grippe saisonnière, en évitant notamment tout contact avec les personnes présentant des symptômes grippaux apparents. Dr Fourar invite les citoyens d’éviter de se rendre à l’étranger si la situation ne le nécessite pas, leur conseillant de reporter le voyage.


Voir :

>> Pékin : journal d’une quarantaine – Par Arte

https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=OQD_-2KI244&feature=emb_logo

Confrontée au Coronavirus, la Chine a pris une décision radicale : mettre le pays en quarantaine. Tout l’appareil sécuritaire du régime communiste a été reconverti en appareil de contrôle sanitaire et social grâce à une masse d’agents zélés du régime.

Confrontée au coronavirus, la Chine a pris une décision radicale : mettre le pays en quarantaine. Tout l’appareil sécuritaire du régime communiste s’est reconverti en appareil de contrôle sanitaire et social, grâce à une masse d’agents zélés. Depuis la révolution maoïste, dans chaque quartier, chaque rue, chaque résidence, chaque entreprise, des agents du Parti ont pour mission d’observer, de contrôler, de rapporter, d’informer. Désormais, ils sont chargés de barricader. D’inventer chaque jour des règles plus strictes pour contraindre chacun à l’immobilité. Sébastien Le Belzic, journaliste en poste à Pékin depuis 15 ans, s’est retrouvé confiné dans son immeuble avec sa famille. Le seul moyen de s’échapper ? Par les écrans, les réseaux sociaux, où le reporter parvient à converser avec quelques blogueurs courageux qui tentent d’informer les Chinois. Mais ceux-ci voient de plus en plus réduits au silence. Car il y a un virus que le Parti craint plus que tous les autres : celui de la liberté.

Reportage de Sébastien Le Belzic (France, 2020, 24mn)

Source : Arte, Sébastien Le Belzic, 03-03-2020


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