L’ avenir de la filière nucléaire

 

437 réacteurs nucléaires sont en service dans le monde, principalement aux Etats-Unis, en France, au Japon et en Russie [1]. La part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est de 13,6% en 2009.

En France, les principaux acteurs de la filière nucléaire sont EDF, qui exploite les 19 centrales hexagonales, Areva, qui gère l’ensemble de la chaîne de combustible – extraction et enrichissement de l’uranium, transport, recyclage d’une partie des déchets… – et fabrique des réacteurs, GDF-Suez, qui possède des participations dans les centrales de Chooz et du Tricastion (et exploite sept réacteurs en Belgique avec Electrabel), Bouygues, spécialisé dans les ouvrages liés aux centrales, de la construction de l’EPR à Flamanville à celle du « sarcophage » recouvrant la centrale de Tchernobyl, et Alstom, qui conçoit des turbines pour les centrales.

La filière nucléaire est confrontée à plusieurs grands enjeux :

-  Son avenir d’abord, alors que trois catastrophes et accidents graves ont marqué son histoire depuis trois décennies : Three Miles Island (Etats-Unis, 1979), Tchernobyl (Ukraine, 1986) et Fukushima (Japon, 2011). La filière se présente comme une alternative aux hydrocarbures, très peu émettrice en CO2. Mais les conséquences d’un seul accident nucléaire dépassent l’entendement. Le recours au nucléaire et la construction de nouveaux réacteurs sont de plus en plus contestés par les opinions publiques.

-  La sûreté des installations ensuite, remise en cause par une double tension : le vieillissement du parc nucléaire mondial, dont la moyenne d’âge est de 28 ans. Cela signifie que, d’ici une décennie, la moitié des réacteurs nucléaires dans le monde avoisineront les 40 ans sans que l’on connaisse vraiment les conditions et les coûts liés à leur prolongation éventuelle jusqu’à 60 ans. A ce vieillissement, s’ajoute la pression de la rentabilité qui incite les opérateurs à réduire les coûts (recours à une sous-traitance bon marché par exemple), ce qui peut avoir un impact sur la sûreté des installations.

-  L’épuisement des ressources en uranium : selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la moitié des ressources en uranium auront été extraites en 2035 (pic de production puis déclin progressif).

-  La gestion des déchets radioactifs, dont la toxicité peut s’étendre sur des millions d’années : en France, les sites d’entreposages des déchets sont gérés par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, un établissement public.


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