France / Le gouvernement maintient le gel de la rémunération des fonctionnaires

Depuis 2010, le point d’indice qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires a été gelé sauf entre 2017 et 2018. Selon la CGT le nombre de fonctionnaires au SMIC a doublé en 10 ans.

Quatre des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires) reçus en début de semaine par Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, ont quitté la réunion avant la fin estimant qu’«aucune véritable revendication salariale» des agents n’avait été prise en compte, à commencer par le dégel du point d’indice qui sert à calculer leur rémunération. Gelé de 2010 à 2016, il l’est à nouveau depuis 2018.

Déjà en fin d’année dernière, Bercy avait justifié son refus de satisfaire cette revendication des syndicats en affirmant que toute mesure serait «d’un coût collectif très important pour un avantage individuel très faible», autrement dit, qu’il était inutile d’augmenter les salaires des fonctionnaires car cette mesure serait de toute façon symbolique mais coûterait quand même cher aux finances publiques.

Bercy s’est contenté d’annoncer, dans un communiqué, la poursuite, en 2020, du dispositif «parcours professionnels, carrières et rémunérations » (PPCR), mis en place par le précédent gouvernement et qui vise à revaloriser les carrières des agents publics en échange de leur allongement. Des groupes de travail sur la «rémunération au mérite» des agents publics devraient par ailleurs être mis en place dès la rentrée.

Bercy a également prévu la réévaluation de l’indemnité compensatrice de la hausse de la CSG, mais pour la seule année 2020, ainsi que celle des frais de repas et du chèque emploi service universel dédié à la garde d’enfants, autant de mesures qui n’ont «rien à voir avec des mesures salariales», a estimé Jean-Marc Canon (CGT).

La CFDT a évoqué, comme en 2018, un rendez-vous «loin d’être à la hauteur des attentes des agents», qui «enchaînent les mauvaises années» et des annonces «une nouvelle fois limitées».

«Pas de… Pas de… Voilà donc la réponse du gouvernement aux légitimes revendications de mesures générales des agents», a déploré de son côté Solidaires, tandis que l’Unsa a estimé que «seules des pistes portant sur des mesures techniques illisibles et inéquitables [avaient] été annoncées».

Outre le gel du point d’indice, les syndicats dénoncent la «non-compensation» de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires au-delà de 2020 et la réinstauration du «jour de carence».

Selon des chiffres attribués par la CGT à la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), 1,1 million d’agents publics – sur 5,5 millions – sont dans une précarité accrue aujourd’hui, avec une rémunération égale au SMIC ou de seulement 10% plus élevée, soit deux fois plus qu’il y a 20 ans.

Photo mise en avant : Source: AFP. Manifestation devant le ministère de l’Economie le 28 mars 2019 à Paris contre les projets de réforme de la fonction publique (illustration).


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