Frictions entre la France et les États-Unis autour de la Libye

  Un accord de paix en Libye se dessine: grâce aux efforts de Macron? Des États-Unis? De l’Onu? Les acteurs internationaux poussent chacun leurs pions sur l’échiquier libyen. Michel Scarbonchi, ancien député européen, explique leurs stratégies respectives pour le Désordre mondial.


Les «initiatives contradictoires» pour régler la crise en Libye ont été mises à l’index par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, qui intervenait, lundi, à la visioconférence ministérielle sur la Libye, tenue à l’initiative de l’Allemagne et de l’ONU. « Il est évident que nous ne pouvons pas soutenir un conflit persistant, avec de multiples initiatives contradictoires qui alimentent le conflit plutôt que de le résoudre et qui ne s’inscrivent pas dans le cadre du processus de Berlin et des principes convenus à la Conférence de Berlin », a-t-il indiqué, soulignant que depuis la Conférence de Berlin, Alger s’était « fermement engagée à soutenir le processus en mettant de côté ses propres efforts qui étaient recherchés et réclamés par tous les Libyens ». Boukadoum a assuré que l’Algérie « restera engagée à faire de son mieux pour une solution constructive, à travers le processus de Berlin, soutenu par le Conseil de sécurité, et pour un dialogue politique inclusif et une appropriation » par les Libyens du processus du règlement de la crise.

Le chef de la diplomatie algérienne a invité le Conseil de sécurité à faire respecter l’embargo sur les armes, affirmant que notre pays et les autres voisins de Libye ne pouvaient assumer « une crise persistante ». La visioconférence qui a regroupé les pays ayant participé à la Conférence de Berlin sur la Libye dont l’Algérie, s’est ouverte lundi au niveau ministériel. Elle s’est tenue en marge de la 75ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, sous la conduite du ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

«Hâter» la nomination d’un envoyé spécial

Par ailleurs, Boukadoum a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à « hâter » la nomination d’un envoyé spécial pour la Libye. « J’appelle le Conseil de sécurité à veiller à ce que sa propre décision liée à l’embargo sur les armes, tel qu’énoncé dans les conclusions de Berlin, soit pleinement respectée. Soutenir le processus dirigé par l’ONU signifie, au préalable, respecter l’embargo sur les armes et ne pas envoyer de mercenaires (en Libye) », a déclaré M. Boukadoum qui a souligné que « la responsabilité du Conseil de sécurité consiste également à hâter la nomination d’un envoyé spécial » en Libye. «Nous devons le succès et la paix au peuple libyen. Nous devons relancer le processus politique. C’est notre responsabilité. L’Algérie entend y adhérer pleinement». La solution à la crise libyenne « doit préserver la sécurité, l’unité et la souveraineté de la Libye». «A cet égard, nous avons vivement salué le cessez-le-feu et nous continuons d’appeler et d’agir pour son respect. Nous demandons en même temps la reprise rapide du dialogue politique inclusif », a-t-il poursuivi.

Enfin, M. Boukadoum a salué la réouverture partielle des installations pétrolières et la reprise des exportations en tant que première étape pour apporter une aide à la population et à ses besoins essentiels en temps de pandémie du Covid-19.

Il a rappelé que «l’Algérie a envoyé une équipe d’ingénieurs pour remédier à la pénurie d’électricité à Tripoli causée par des pannes répétées dans la centrale électrique principale près de Tripoli».


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