La fuite des diplomates américains de Kaboul réveille les souvenirs du Vietnam

   

 

par Florent Zephir.

L’Ambassade américaine à Kaboul est évacuée, alors que l’étau des Taliban se resserre sur la capitale afghane. Les images d’exfiltration en hélicoptère rappellent les déroutes de la guerre du Vietnam.

Alors que les Taliban font peu à peu leur entrée dans Kaboul, les personnels de l’Ambassade américaine se voient forcés d’évacuer. Les troupes américaines s’affairent pour transporter les diplomates vers l’aéroport de la ville, a confirmé le secrétaire d’État Antony Blinken sur ABC News.

La plupart de ces exfiltrations se font par la voie des airs. De nombreux observateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de faire le parallèle avec la chute de Saïgon, en avril 1975, durant laquelle les ballets d’hélicoptères s’étaient succédé au-dessus des bâtiments de l’administration américaine.

 

Interrogé sur ce parallèle peu flatteur, Antony Blinken a tenu à souligner que « ce n’était manifestement pas Saïgon ».

Aveuglement américain ?

Ces images sont également un camouflet pour Joe Biden, qui avait déclaré début juillet qu’il n’y avait « pas la moindre similitude » entre la situation afghane et la retraite du Vietnam.

« Les Taliban ne sont pas l’armée nord-vietnamienne. En aucun cas, vous ne verrez des gens évacués par le toit de l’Ambassade américaine en Afghanistan », avait ainsi affirmé Joe Biden devant la presse, il y a tout juste un mois.

​Le président américain avait ajouté que la probabilité que les Taliban envahissent l’ensemble du pays était « très faible », affirmant que l’armée afghane régulière était « mieux entraînée, mieux équipée » que son adversaire. Ce 10 août, la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki avait encore soutenu que la chute du gouvernement afghan n’est pas « inévitable ».

Du côté du renseignement américain, la possibilité de voir tomber rapidement Kaboul semble également avoir été balayée d’un revers de main. Les analystes tablaient sur une résistance de 90 jours dans la capitale, avait ainsi confié un responsable de la défense à Reuters début août, citant les services de renseignement.

Les Taliban n’ont cependant jamais été aussi proches de s’emparer du pouvoir. Le président afghan Ashraf Ghani a d’ailleurs quitté le pays ce 15 août, d’après l’ancien vice-président Abdullah Abdullah.

Le ministre de l’Intérieur par intérim, Abdul Sattar Mirzakwal, a annoncé qu’un « transfert pacifique du pouvoir vers un gouvernement de transition » allait avoir lieu. Devant l’avancée des Taliban, Berlin a décidé de fermer son ambassade à Kaboul, alors que Paris a déplacé la sienne dans l’aéroport de la capitale afghane. La France a également déployé des renforts militaires aux Émirats arabes unis pour évacuer ses derniers ressortissants, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.


source : https://fr.sputniknews.com


>> Afghanistan – La Longue Guerre s’achève par des images évoquant l’évacuation de Saïgon


    Retour des talibans au pouvoir en Afghanistan: la crédibilité des Etats-Unis mise en cause

  NEW YORK – Le retrait précipité des troupes américaines et l’évolution rapide de la situation en Afghanistan où les talibans ont repris le pouvoir ont incité les alliés des Etats-Unis et d’autres pays à mettre en cause leur crédibilité, a indiqué le quotidien américain The New York Times (NYT).

Le désengagement des troupes américaines d’Afghanistan a renforcé le sentiment que « le soutien des Etats-Unis envers leurs alliés n’est pas illimité », a écrit lundi le NYT.


Lire aussi: Afghanistan: Kaboul aux mains des talibans, le président Ghani quitte le pays


Il est « voué à semer le doute » car certains des alliés de Washington en Europe et en Asie souhaitaient que l’actuelle administration américaine « rétablisse la présence ferme des Etats-Unis dans les affaires internationales », a poursuivi le journal.

Le problème pour les alliés des Etats-Unis et d’autres pays, cependant, est loin d’être « la crédibilité », mais la capacité à mener leurs engagements jusqu’au bout, d’après le quotidien citant l’ancien diplomate français Jean-Marie Guéhenno.

« Que l’on trouve cela juste ou injuste, l’histoire retiendra que Joe Biden est celui qui a présidé à la conclusion humiliante de l’expérience américaine en Afghanistan », a ajouté par ailleurs le New York Times.


 

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