Attention : Gaza, laboratoire à plusieurs niveaux, pourrait servir de modèle

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     La nouvelle politique d’exclusion: Gaza en prologue

 

Une nouvelle sorte de politique est en train d’émerger dans les démocraties occidentales, peut-être le mieux caractérisée par la fragmentation. Le débat politique est de plus en plus numérique, visuel et incohérent – sans structure ni limites – et par conséquent transitoire et éphémère.

L’historien Martin Conway(1) fait valoir que le contrat politique de longue date entre le citoyen – qui a voté, obéi aux lois, payé ses impôts, etc – et l’État – qui a fourni en échange une série de biens et services sociaux – est en recul et, avec lui, ce que cela signifie d’être représenté politiquement, ce que cela signifie d’être un citoyen.

Parce que l’État fournit moins, le citoyen sent ses obligations diminuer envers lui. La crise de légitimité qui en résulte a donné naissance à une sorte de processus de décision individualisé chez les citoyens qui veulent «le contrôle sur leur environnement local et sur la société de leur pays, mais aussi le contrôle sur la décision de ce qu’ils veulent pour eux-mêmes, plutôt que ce que d’autres – un gouvernement par exemple – pourraient juger bon pour eux»(2)

Cela soulève une question intéressante: comment contrôlez-vous une population qui ne veut pas être contrôlée? Qu’advient-il de la politique quand les normes démocratiques et les aspirations idéologiques disparaissent? La réponse est que, si les règles et les normes reculent, les exceptions deviennent les nouvelles règles et déterminent les nouvelles normes. Gaza est un laboratoire où elles sont testées.

Depuis Aristote, on avait conçu la politique comme une conversation entre des personnes qui arrivent à partager un territoire commun et qui tentent de déterminer la meilleure façon de vivre ensemble. Aujourd’hui ce socle commun s’érode; le fait que des gens partagent un territoire n’est plus considéré comme une base suffisamment solide pour partager l’avenir. Cette observation a été puissamment faite par Hannah Arendt.

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Dans  »Les Perplexités des Droits de l’Homme », elle fait valoir que la privation fondamentale des droits de l’homme s’exprime d’abord, et de la manière la plus puissante, dans «la privation d’un endroit dans le monde qui rende les opinions significatives et les actions efficaces. Quelque chose de bien plus fondamental que la liberté et la justice, que sont des droits des citoyens, est en jeu quand appartenir à la communauté dans laquelle on est né n’est plus une évidence et ne plus y appartenir n’est plus une affaire de choix… Cette extrémité et rien d’autre», écrit-elle, «est la situation des gens privés des droits de l’homme. Ils sont privés, non pas du droit à la liberté, mais du droit à agir; non pas du droit de penser ce qu’ils veulent, mais du droit à une opinion.»(3)

Dans cette situation, dit H.Arendt, les gens sont «obligés de vivre hors du monde commun… sans profession, sans citoyenneté, sans opinion, sans un document officiel par lequel s’identifier et se définir.»(4) Elle a été éperonnée par la détresse des réfugiés européens de la 2è guerre mondiale, mais maintenant, il y a Gaza.

Élaborer une stratégie d’exception: Gaza

Pourquoi Gaza? Une zone qui ne fait que 360km², largement dépourvue de ressources telles que la terre, l’eau et l’électricité, dont l’économie est ruinée et dysfonctionnelle (sans base industrielle à proprement parler) et avec plus de deux millions d’habitants – dont plus de la moitié sont des enfants et la plupart des réfugiés – avec des taux élevés de chômage et de pauvreté, massivement dépendants de l’aide humanitaire, presque entièrement emprisonnés par une clôture militarisée et soumis à une surveillance aérienne permanente.

Cependant, la petite taille de Gaza, sa misère et sa constante vulnérabilité contredisent sa signification profonde, qui a toujours été incomprise et négligée – excepté par Israël. Pourquoi Israël a-t-il choisi de faire de Gaza une exception et comment y est-il arrivé?

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Depuis le début de l’occupation, Israël n’a pas su quoi faire de Gaza. Historiquement, centre du nationalisme palestinien et de sa résistance à l’occupation, Gaza, malgré des périodes de calme, a gardé son esprit provocant et a refusé la domination israélienne.

Pour Israël, le tournant dans sa façon de traiter Gaza est né pendant la 1è Intifada, qui a changé la façon dont Israël voyait les Palestiniens (et la façon dont les Palestiniens se voyaient eux-mêmes). C’est alors, particulièrement dans les premières années du soulèvement, que certaines dynamiques inédites ont émergé.

Tout d’abord, les Palestiniens ont démontré qu’ils pouvaient s’organiser et agir de manière collective, maintenant la discipline et la cohésion au niveau local et au-delà. Ils ont exprimé des exigences claires, insistant sur une solution politique qui impliquerait un compromis d’un genre qu’Israël avait toujours refusé.

Par ailleurs, les Palestiniens ont réussi avec succès à déplacer le point de référence politique du débat historique sur Israël à un État à eux coexistant avec Israël. Et pour une période, même brève, les Palestiniens ont agi en tant que groupe national, obligeant Israël à s’engager diplomatiquement et sur des termes qui n’étaient pas que les siens. Les Palestiniens ont montré qu’ils pouvaient formuler leur propre histoire, une histoire dont l’État d’Israël n’était pas affranchi.(5)

C’est ainsi que l’Intifada a confronté Israël à une nouvelle réalité où les Palestiniens recherchaient un engagement sur des termes d’une plus grande égalité et par des moyens qui contredisaient les conceptions et les impératifs politiques très anciens d’Israël. Cependant, cet engagement n’a pas eu lieu. Au contraire, Israël a réalisé qu’il ne devait jamais s’adapter aux Palestiniens ou à leurs exigences nationalistes, mais qu’il devait rejeter les deux en rétrécissant leur vision et en diminuant leur capacité – en attaquant ce qui rend les Palestiniens présents et irréductibles.

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L’existence des Palestiniens est devenue une provocation pour l’État. Pour Israël, la solution trouvée a été de faire disparaître les Palestiniens dans un no man’s land politique créé à cet effet. La situation actuelle est sans précédent dans l’histoire et, par conséquent, par sa définition même, c’est un état d’exception. Gaza est un laboratoire où Israël expérimente de nouvelles règles et de nouvelles normes, et c’est notre prétention que, alors que nos démocraties évoluent vers des états d’exception, elles se mettront à regarder favorablement l’expérience de Gaza.

La première étape vers la création de cet état d’exception a été le démembrement de la Palestine conformément aux Accords d’Oslo. «Selon Oslo, la contestation historique sur le territoire a été recadrée par une politique de séparation, d’isolement et de confinement. Dans ce cadre, Gaza et la Cisjordanie ont été séparées démographiquement et physiquement. Résultat, on a commencé à voir Gaza une fois isolée comme exceptionnelle ou marginale»(6), retranchée d’un État palestinien et d’une nation palestinienne.

Le statut exceptionnel de Gaza est devenu une dynamique déterminante du but plus essentiel d’Israël d’annexer le larges pans de la Cisjordanie, et le modèle pour la fragmentation de la Cisjordanie en petites enclaves déconnectées soumises à différentes et constantes formes d’agression.

Ici aussi, la politique israélienne parle de quelque chose de différent. Les puissances coloniales reconnaîtraient les opprimés comme des indigènes ou des autochtones, c’est-à dire appartenant à la terre, même si la terre ne leur appartient plus. Ce n’est pas ainsi avec Israël dont le but est d’éradiquer ou, à tout le moins, de rendre invisible la présence des Palestiniens. C’est aussi vrai en Cisjordanie, avec l’expansion et l’invasion des colonies israéliennes et des infrastructures coloniales, que ce l’est à Gaza.

Annuler la place de Gaza en Palestine et faire des Palestiniens des sans-droits a été atteint grâce à plusieurs politiques israéliennes. La plus frappante peut-être est la transformation des Palestiniens de Gaza d’une population jouissant de droits politiques, économiques et nationaux en une communauté affaiblie dépendante de l’aide humanitaire.

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Un haut responsable de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme, GISHA, a distillé la démarche d’Israël envers Gaza: «Dans le reste du monde, nous essayons de faire accéder les gens au standard humanitaire. Gaza est le seul endroit où nous essayons de les en faire descendre – les maintenir à des indicateurs les plus bas possible.»(7)

Ainsi, l’aide humanitaire sert non seulement à faire face aux besoins en rapide expansion d’une population de plus en plus appauvrie (avant tout à cause du blocus militaire intensifié d’Israël sur Gaza, maintenant dans sa 15è année), mais elle sert aussi à faire durer le conflit et la souffrance.

Israël crée et maintient un problème humanitaire pour y inclure un problème politique. Au mieux, la justice politique est remplacée par la compassion, comme l’a écrit Eyal Weizma(8), au pire, par la ruine. Ainsi, l’humanitarisme lui-même devient une forme de violence contre le peuple qu’il est censé aider.

Dans sa plus récente agression sur Gaza en mai 2021, Israël a complètement ou partiellement détruit – comme dans chaque agression précédente – certaines des infrastructures de Gaza, dont des maisons, des écoles, des établissements de santé, des entreprises, des usines, des routes et des bureaux du gouvernement. A également été détruit l’un des plus grands entrepôts de pesticides et d’engrais de Gaza – précisément 259 tonnes de pesticides et 1758 tonnes d’engrais (qui s’ajoutent aux 9312 tonnes de semences).(9)

Cependant, l’objectif de cette destruction ciblée dépasse largement tout autre secteur – notoirement, l’agriculture. La libération délibérée de produits chimiques cancérigènes de cette façon dans l’environnement (qui s’ajoutent aux toxines introduites par les bombes et autres munitions lâchées sur Gaza) garantit leur infiltration dans le sol et la nappe phréatique et, par extension, dans une production alimentaire qui est non seulement réduite mais de plus en plus toxique. Ceci explique non seulement la létalité mais, avec le temps, les malformations et, peut-être, l’infertilité.

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Ainsi, Gaza est non seulement isolée, mais aussi sans importance et inutile; la vie humaine est en effet totalement vulnérable sans aucun statut, recours ou appel légal ou juridique, ce qui est exactement ce que signifie un état d’exception. Les Gazaouis sont privés de culture et de réussite, déclarés «sans nom» excepté pour leurs besoins biologiques, là où, pour reprendre les mots d’H.Arendt, ils sont obligés de vivre hors du monde commun, privés de place et d’appartenance et de tout ce qui va avec; même leurs posts Facebook et Twitter sont censurés.

Israël a créé pour Gaza une réalité entre parenthèses, qui s’exprime dans la destruction de ce qui est ordinaire (ou ce qui lie les sociétés entre elles); la destruction du logement et des moyens de subsistance, dans un espace social qui n’est jamais à l’abri de la violence, où l’excès de violence est normal et rendu intime, et dans une politique qui considère «la paix» comme un instrument d’oppression.

L’effacement de Gaza trouve une autre expression dans la politique d’Israël, qui insiste sur une sorte de clarté qui fera taire toute sympathie qui pourrait naître. Pour Israël, tout le monde à Gaza est du Hamas et, par conséquent, une cible légitime – les enfants, les femmes, les hommes, les familles, même les morts et les enterrés. Il n’y a pas d’innocents ni d’irréprochables à Gaza, pas de pères ni de mères, de sœurs ni de frères, de filles ni de fils. Il n’y a pas de maisons ni d’écoles, de musées ni d’universités, de librairies ni de cliniques médicales, de parcs ni de terrains de jeu. A la place, disent les responsables israéliens, il n’y a que de l’herbe, qu’il faut tondre de temps en temps.(10)

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Quelques Réflexions pour conclure

Gaza a été retirée de la sphère de la politique. L’aide est le seul choix qui reste. Gaza est une expérience où la politique sert à exclure et la technologie à contrôler. Dans ces espaces obscènes, de nouvelles armes et de nouveaux moyens de surveillance sont continuellement testés, au grand bénéfice de l’industrie israélienne. Mais les drones utilisés pour la surveillance et le meurtre ou le logiciel espion indétectable – dont le dernier exemple est Pegasus – sont loin d’être les exportations les plus terrifiantes d’Israël: ils sont bien pâles à côté du système de décision automatisé qu’ils contiennent.

Des décisions autrefois prises par des humains sont maintenant remises à des algorithmes, et des dilemmes moraux angoissants ont été transformés en grossières formules mathématiques.(11) Combien faudrait-il tuer de membres d’un groupe pour rendre ce groupe inefficace? La réponse est 25%. Combien de passants est-il acceptable de tuer quand on cible un individu «de grande valeur»? Pendant la guerre d’Irak, le seuil était 29% et tout chiffre inférieur à 29% était acceptable; à 30% ou plus, il fallait l’accord de D.Rumsfeld ou de G.W.Bush.

Ainsi, les dilemmes moraux sont convertis en grotesques systèmes comptables, définis comme «humanitaires». Fondamentalement, cette nouvelle éthique s’adresse à une normalité qui est immorale et inhumaine, qui vise à invalider et à supprimer tout lieu de rencontre avec l’autre, où l’on ne peut susciter de la sympathie ni forger des liens – où tragédie et poésie n’existent pas.

La politique et l’éthique sont donc réduites à l’économie: tout a un prix, y compris les actes de résistance. Si le prix est assez haut, les gens – en l’occurence les Palestiniens – trouveront irrationnel de se livrer à de tels actes. S’ils persistent, le prix était trop bas et il faut l’augmenter jusqu’à ce que le juste niveau de peur et de souffrance soit atteint. La morale devient un problème d’optimisation: il faut garder les Gazaouis dans le calme à un coût minimum en vies et en destructions. Trouver le juste équilibre entre en tuer trop (ce qui provoquera l’indignation morale de certains) et pas assez (ce qui n’inspirerait pas le bon degré de terreur) présente d’intéressant problèmes de mathématiques, très semblables à ceux soulevés dans la théorie économique.

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Gaza, bien sûr, est un cas extrême, mais des situations similaires se développent à travers le monde, d’autres endroits d’absence d’attention et de forme. Aux États-Unis, par exemple, rendre à l’Amérique sa grandeur continue de marcher la main dans la main avec le fait de renvoyer les gens venus de «pays de merde» là où ils resteront invisibles.

De la même façon, des millions de gens sont retenus dans des camps de réfugiés en Turquie, en Libye, ou en Europe même, avec très peu de perspective pour vivre ou gagner sa vie. Des familles sont maintenues des années dans des camps, coincées entre l’espoir d’un improbable asile en Europe et la peur d’être renvoyées. Ils sont de plus en plus perçus comme une nuisance qu’il faut enfermer et isoler plutôt que les accueillir et les intégrer. Ils sont les versions européennes de Gaza – sans les bombardements.

Le gouvernement français, qui a longtemps insisté sur l’intégration des réfugiés et leur transformation en citoyens français, est maintenant engagé dans une campagne contre sa population musulmane, pointée du doigt pour «séparatisme» tandis que le Parlement a voté des lois «pour combattre l’islamisme radical».

Les problèmes sociaux, qui découlent de la pauvreté et de la discrimination, sont ainsi décrits en termes d’appartenance à une religion ou à une nation et traités comme du terrorisme. Et malheur aux sociologues, aux économistes ou aux historiens qui tentent de recadrer le problème selon leur propre expertise: la ministre française de l’Éducation supérieure a demandé une enquête sur les «islamo-gauchistes» dans l’université, en accord avec l’ancien premier ministre M.Valls, connu pour avoir déclaré que «chercher à comprendre, c’est déjà chercher à excuser».

Pour un nombre croissant d’êtres humains, la nouvelle politique consiste simplement à faire disparaître l’autre de la vue. Dans cette politique, les exclus peuvent ne pas être tués mais n’ont droit à rien – pas de terre, pas de revenus, pas de protection, et certainement ni lieu ni foyer – excepté un peu de nourriture et d’eau, ce que G.Agamben appelle «la vie nue».

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Et pour chaque être humain mis à part et nié, il y en a un autre pour qui cette séparation et ce déni sont essentiels. Les politiques d’exclusion et d’identité sont les deux faces d’une même pièce. Vous êtes un juif israélien si vous n’êtes pas un Palestinien; vous êtes un républicain français si vous n’êtes pas un musulman pratiquant. Vous êtes un Américain si vous n’êtes pas un immigrant guatémaltèque à la recherche de la citoyenneté américaine.

Des mini-Gazas se développent à travers le monde. De Gaza à Lesbos, de Lesbos à l’Afghanistan et au-delà, des sites d’exception poussent où les gens sont exclus du discours politique légitime, non reconnus mais gardés en vie, ne réclamant ni communauté ni nationalité – déclarés inadaptés, sans passé et invisibles dans l’histoire, et consignés à l’abstraction. Ils existent confinés et hors du monde, sans attache, ni projet, ni fonction, là où le but principal de la politique est de contrôler les populations indésirables, sans autre perspective qu’un contrôle accru.

C’est une politique définie pour trouver des solutions ou même imaginer ce à quoi elles pourraient ressembler – une approche considérée comme supportable, permettant à l’injustice de s’installer. Il n’est alors pas surprenant que le monde développé ne pense plus en termes de destin mutuel, ce qui ne présage rien de bon pour les défis mondiaux qu’affronte l’humanité tels que le changement climatique et les pandémies encore à venir.

Une action collective sera nécessaire pour prévenir les pires issues qui nous attendent, mais dans un monde où la politique mondiale est de plus en plus définie par un nationalisme d’exclusion et l’absence de vision et de compassion, une action de ce genre semble de plus en plus improbable.

Un jour, les Gazaouis nous vaincront.

Notes:

1. Martin Conway, “Making Trump History,” org, February 25, 2021, online: https://issforum.org/to/ps2021‑9.
2. Ibid.
3. Peter Baehr(ed.), The Portable Hannah Arendt (New York: Penguin, 2003), p. 37.
4. Hannah Arendt, The Origins of Totalitarianism (New York: Harcourt Brace, 1951), 302.
5. See Sara Roy, Unsilencing Gaza: Reflections on Resistance (London: Pluto Books, 2021), 201–202. Some of the points raised here are explained in greater detail in this book.
6. Roy (2021), pp. 209–210.
7. Roy (2021), pp. 78–79.
8. See Eyal Weizman, The Least of All Possible Evils: Humanitarian Violence from Arendt to Gaza (London: Verso, 2011).
9. Presentation by Dr. Wesam Al Madhoun, “Impacts Assessment of the Gaza War 2021: A Vision Towards a Sustainable Reconstruction,” International Webinar on Launching the Report, The Policy Times, July 1, 2021.
10. See, for example, Adam Taylor, “With Strikes Targeting Rockets and Tunnels, the Israeli Tactic of ‘Mowing the Grass’ Returns to Gaza,” Washington Post, May 14, 2021.
11. See Derek Gregory, “From a view to a kill: drones and late modern war,” Theory, Culture and Society, vol. 28, n°7–8 (2011), p. 208; and Gregoire Chamayou, A Theory of the Drone (New York, NY: The New Press, 2015).
12. Weizman (2011), p. 14. Quoted from an interview with General Itzhak Ben Israel in the movie, The Lab.
13. Weizman (2011), p. 132.

Ivar Ekeland & Sara Roy –

25.10.21

Source: Aurdip

 

Posté par MCPalestine 

Une fois de plus le régime sioniste démontre que « les c*** ça ose tout! »

 

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Israël désigne comme «organisations terroristes» des organisations humanitaires palestiniennes pour pouvoir les réprimer

 

Depuis le début de l’année, le criminel de guerre et «ministre de la Défense» israélien, Benny Gantz, a qualifié à de multiples reprises de «terroristes» les organisations palestiniennes et internationales s’employant à défendre les droits palestiniens et à organiser la libération de la Palestine.

Vendredi 22 octobre, Gantz a désigné comme «terroristes» six organisations palestiniennes, toutes bien connues pour leur défense des droits humains palestiniens: Al-Haq, l’association Addameer des droits de l’homme et du soutien aux prisonniers, Defence for Children International–Palestine (DCI-P), le Centre  Bisan de recherche et de développement, l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC) et l’Union des comités du travail agricole (UAWC).

Cela suit la désignation de Samidoun par Gantz et le régime israélien comme une organisation «terroriste» le 21 février dernier.

Fin août 2021, sans même publier un communiqué de presse, Gantz a également désigné comme  «terroristes» EuroPal Forum, la Coalition juridique internationale pour la Palestine et la Conférence populaire des Palestiniens à l’étranger.

Il est clair que le régime israélien a pleinement adopté comme pratique standard et politique la désignation en tant que «terroristes» des organisations qui défient efficacement son contrôle et qui dénoncent ses crimes à tous les niveaux: local, régional et international.

Toutes ces désignations visent avant tout à attaquer la volonté de s’organiser des Palestiniens, leur recherche, leur agriculture ainsi que le mouvement des prisonniers palestiniens.

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Nous exprimons notre solidarité totale avec toutes les organisations désignées de la sorte et affirmons une fois de plus que nous ne serons pas réduits au silence ni dissuadés par les campagnes israéliennes de calomnie, ni par les tentatives en vue de semer la terreur collective contre les Palestiniens, les Arabes et les internationaux qui luttent pour la justice.

Cette répression doit nous inspirer pour nous organiser davantage et mettre sur pied une plus grande défense et solidarité mutuelle contre toutes les tentatives en vue d’utiliser l’étiquette «terrorisme» pour criminaliser la résistance, l’action et la volonté d’organisation des Palestiniens.

Une fois encore, les désignations israéliennes s’avèrent essentiellement des copier/coller de la propagande d’extrême droite diffusée par des organisations comme l’ONG Monitor, qui vise à protéger Israël d’avoir à rendre des comptes au niveau international en calomniant et en attaquant les défenseurs des droits humains palestiniens.

Leurs rapports boiteux, leurs allégations sans fondement et leurs déformations des faits font partie intégrante de leurs tentatives en vue de défendre le colonialisme israélien, l’occupation militaire, l’apartheid, l’état de siège et la détention de masse arbitraire de la Palestine et du peuple palestinien.

Ces sortes d’organisations de propagande l’ont fait en tentant d’empêcher les ONG palestiniennes de recevoir des donations; par exemple, l’UAWC précitée a été confrontée à de semblables attaques de la part de ces organisations en Australie, aux Pays-Bas et ailleurs.

De telles désignations comme «terroristes» peuvent être utilisées comme une justification pour arrêter des membres, réduire à l’inaction des organisations et des centres ou pour étiqueter des organisations comme «illégales» à l’intérieur de la Cisjordanie occupée.

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Vu notre expérience de cette désignation depuis février dernier, ces désignations sont utilisées comme munitions dans divers pays par des groupes sionistes de «guerre juridique» dans une tentative en vue de créer un climat de crainte visant à saper la solidarité collective, couper les fonds ou l’accès aux banques et réduire au silence les partisans de la justice, des droits et de la libération de la Palestine lors d’événements internationaux.

Via ces désignations, Israël a montré clairement que sa définition du «terrorisme» portait sur toute action de résistance à son colonialisme dans la Palestine occupée. Dans bien des cas, comme aujourd’hui avec ces désignations d’Addameer et de DCI-P, de même que la désignation existante de Samidoun, il est clair que ceci est une tentative en vue de couper les prisonniers politiques palestiniens – dont les enfants prisonniers – d’un soutien juridique, politique et moral qui va croissant et d’attaquer le mouvement des prisonniers palestiniens.

Dans le cas d’organisations comme Al-Haq, il est clair qu’Israël veut utiliser la désignation de «terroristes»  pour se forger une impunité vis-à-vis des poursuites internationales, alors que les désignations d’organisations comme Bisan, l’UPWC et l’UAWC visent à saper et cibler le sens de l’auto-organisation du peuple palestinien, sa recherche et sa souveraineté alimentaire.

Quand la marque de crème glacée Ben & Jerry a annoncé qu’à l’avenir elle ne vendrait tout simplement plus de crème glacée dans les colonies de peuplement illégalles suite à une campagne extensive lancée par des organisations en faveur de la justice sociale et des droits palestiniens, le président israélien Isaac Herzog a même qualifié cette tentative d’une société de se conformer aux lois internationales, ainsi que tous les boycotts d’Israël, de «terroristes».

Alors que cet exemple est rhétorique, il indique tout simplement à quel point ce terme de «terroriste» est insensé quand il est utilisé par le régime israélien. Il signifie précisément toute organisation, tout activiste ou combattant de la liberté qui défie le colonialisme sioniste avec toutes les méthodes ou moyens de résistance dont il peut disposer. Le flou des désignations en tant que «terroristes» d’organisations qui s’emploient à dénoncer les crimes d’Israël et à organiser les Palestiniens souligne cette réalité.

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En outre, il met exactement en évidence la raison pour laquelle toutes les désignations de ce genre devraient être considérées comme des trucs de propagande et rejetés par les tribunaux, les gouvernements, les institutions financières et toutes parties appelées à réprimer la volonté d’organisation des Palestiniens sur base de ces étiquettes bidon.

De telles désignations n’ont aucun effet international et ne requièrent de personne de cesser de soutenir ces organisations. Au contraire, ces désignations doivent nous mobiliser pour créer un plus important soutien populaire aux organisations en faveur des droits palestiniens qui sont les cibles de l’occupation israélienne.

En outre, de telles désignations devraient également inspirer les partisans internationaux de la Palestine et les organisations concernées par la justice et les droits de l’homme afin d’adopter le boycott et l’isolement international d’Israël qui, une fois encore – comme c’est d’ailleurs le cas depuis 73 ans – s’est voué à l’expulsion et à la répression du peuple palestinien dans un mépris complet de tout principe de droit ou de justice.

Comme nous l’avons fait remarquer en février, ces désignations constituent également une tentative en vue de détourner l’attention du grave problème auquel sont confrontés des centaines de responsables sionistes – dont Gantz en personne – qui sont effrayés des prochaines étapes dans les enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) après sa dernière annonce, le 5 février dernier, affirmant qu’elle disposait de l’autorité requise pour enquêter sur les crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens occupés.

Ces désignations ne sont pas des attaques contre des organisations à titre individuel mais contre les défenseurs des droits humains palestiniens et les personnes dans le monde entier qui défendent la libération de la Palestine – et, fondamentalement, contre le peuple palestinien dans son ensemble, en particulier les détenus palestiniens des prisons de l’occupation israélienne. Elles tentent de réprimer le soutien croissant à la résistance légitime du peuple palestinien et à l’opposition à l’impérialisme et au sionisme.

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Nous exprimons notre engagement ferme et décidé dans la défense mutuelle de (et la solidarité collective avec) toutes les organisations ciblées de façon similaire et qui œuvrent pour une Palestine libérée. La principale façon dont nous pouvons faire face à ces désignations consiste à intensifier notre organisation, nos actions, nos mobilisations et notre résistance afin de démanteler les structures du colonialisme, de concrétiser le droit au retour des réfugiés palestiniens et de soutenir la libération de tous les prisonniers palestiniens et de la Palestine, et ce, du fleuve à la mer.

[Nous invitons toutes les personnes désireuses de s’engager dans la mise sur pied de cette solidarité collective à s’impliquer dans notre travail au sein de Samidoun. Cliquez ici pour faire un don en vue de soutenir notre travail. Pour savoir comment devenir membre ou comment créer une antenne dans votre région, envoyez-nous dès aujourd’hui un courriel à l’adresse [email protected]]

Communiqué de Samidoun –

24.10.21

Source: palestinevaincra


 

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