Algérie / Le frère d’Abdelaziz Bouteflika condamné à 15 ans de prison

Différents hommes d’affaires et figures politiques, dont le frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, ont écopés de 15 à 20 ans de prison dans le cadre d’affaires de corruption. Ils se trouvent en détention provisoire depuis mai 2019.

Un tribunal militaire algérien a condamné à 15 ans de prison Saïd Bouteflika, frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril. Il a été jugé pour «atteinte à l’autorité de l’armée» et «complot contre l’autorité de l’Etat», selon l’agence officielle Algérie presse service (APS).

Le général Mohamed Mediène, aussi appelé «Toufik», et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, ont également été jugés dans le cadre de la même affaire devant le tribunal militaire de Blida, au sud d’Alger. Ils ont écopés d’une peine similaire, toujours selon l’agence APS.

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La justice algérienne a également condamné à 20 ans de prison l’ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major de l’armée Khaled Nezzar, son fils Lotfi, ainsi que Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie. Ils ont tous été les trois jugés par contumace dans la même affaire.

Le parquet de Blida avait requis le 14 septembre 20 ans de prison pour Saïd Bouteflika, qui s’était imposé comme l’homme fort du régime, ainsi que pour les autres prévenus jugés dans ce procès, ouvert le 23 septembre loin des caméras. Seuls les avocats et les familles des accusés ont eu le droit d’assister aux audiences.

Saïd Bouteflika et les deux ex-chefs du renseignement avaient été incarcérés le 5 mai dernier pour «atteinte à l’autorité de l’armée» et «complot contre l’autorité de l’Etat». Quant à Louisa Hanoune, placée en détention provisoire le 9 mai, sa demande de libération avait été rejetée à trois reprises. Lors de l’instruction, la défense de cette dernière avait admis qu’elle avait pris part à une réunion avec Saïd Bouteflika et Mohamed Mediene le 27 mars, au lendemain d’une déclaration publique du chef de l’arméeAhmed Gaïd Salah, exigeant l’application de l’article 102 déclarant la vacance du poste du président de la République.

Ce procès emblématique a eu lieu après une vague d’arrestations massives dans l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission début avril après des mois d’un mouvement de contestation inédit. Des enquêtes judiciaires avient ensuite été ouvertes sur des faits présumés de corruption visant d’ex-hauts responsables politiques et des hommes d’affaires, accusés d’avoir profité de leurs liens privilégiés avec le régime d’Abdelaziz Bouteflika.

En Algérie, la contestation se poursuit alors que le général Gaid Salah a annoncé le 20 septembre la tenue d’élections présidentielles dans le pays, prévues le 12 décembre prochain.

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