Normalisation entre «Israël» et le Maroc : une relation discrète qui se dévoile

   

 

Par AlAhed

C’est le grand amour entre «Israël» et le Maroc. Bien que les deux parties aient accéléré leur rapprochement depuis deux ans, les relations entre le plus grand ennemi du monde arabe et le royaume chérifien sont très anciennes ; Elles remontent à l’avant-guerre de juin 1967.

C’est un fait connu, mais tenu secret par les deux parties: le roi Hassan II avait offert à «Israël» un enregistrement des travaux d’un précédent sommet arabe. On s’était toujours interrogé sur la présence de traîtres dans les rangs arabes. Il se trouve que l’entité sioniste achète ses agents à un niveau très élevé.

Le «monsieur bon office»

Qui se rappelle de la guerre d’octobre 1973 ? A l’époque, dans sa confrontation armée avec les pays arabes, les Etats-Unis ont créé un pont aérien en vue d’acheminer des armes à «Tel-Aviv».

Aucun pays européen, pourtant peu hostile à «Israël», n’avait accepté que les avions survolent son espace aérien. Un pays est alors venu au secours d’«Israël»: le Maroc. Rabat a autorisé des aéronefs US à faire escale à Kenitra avant de reprendre leur vol pour l’entité sioniste.

Cette histoire a peut-être inspiré le roi Hassan II qui a joué le «monsieur bon office», comme l’a écrit Moshe Dayan dans son livre «Paix dans le désert», pour pousser le président égyptien à l’époque Anouar El Sadate à négocier avec «Tel-Aviv», ce qui a abouti le 17 septembre 1978 aux «accords de Camp David».

«Israël» a toujours récompensé Rabat pour son engagement en faveur de l’expansionnisme sioniste. L’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a lui-même supervisé la construction du mur de sable au Sahara occidental, à l’époque où il était général.

La «marocanité» du Sahara occidental

En 2020, «Israël» a normalisé ses liens diplomatiques avec les Emirats et Bahreïn dans le cadre des soi-disant «accords d’Abraham», puis a repris des relations avec le Maroc en décembre de la même année.

Suite à l’adhésion de Rabat à ces accords, et en rupture avec la politique américaine de longue date, le président de l’époque, Donald Trump, avait accepté de reconnaître la «marocanité» du Sahara occidental.

Le Maroc considère le Sahara Occidental comme faisant partie de son territoire, tandis que le mouvement indépendantiste du Front Polisario soutenu par l’Algérie en revendique l’indépendance.

Rabat affirme que sa proposition de 2007 d’offrir l’autonomie du Sahara Occidental au sein du Maroc est le maximum qu’il puisse proposer comme solution politique au conflit.

Dans ce dossier également, «Israël» a offert son soutien au Maroc, à l’issue d’un sommet historique qui s’est tenu le 28 mars dans le Naqab (Néguev) et qui a regroupé les ministres des Affaires étrangères du Maroc, de l’Entité israélienne, d’Égypte, de Bahreïn et des Émirats arabes unis, ainsi que du secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Colère populaire

Ces derniers mois, le rapprochement a atteint son apogée avec de nombreuses délégations qui ont afflué au royaume.

La plus importante était celle du ministre israélien de la Guerre, Benny Gantz, qui a visité en novembre 2021 le Maroc, devenant ainsi le seul pays dans le monde arabe à avoir accueilli un responsable israélien de ce rang.

Cette visite a ouvert la porte à la signature d’un accord-cadre qui a abouti récemment à consolider l’alliance militaire entre les deux parties.

Sur le terrain, le peuple marocain reste vent debout contre ce rapprochement entre la monarchie et l’ennemi juré du monde arabe.

Les Marocains expriment toujours leur attachement à la cause palestinienne et leur refus à la normalisation avec l’entité sioniste.

La dernière protestation en date était lors de la visite en juillet du chef de l’armée d’occupation israélienne Aviv Kochavi à Rabat.

Des centaines de militants marocains ont participé à un sit-in de protestation devant le siège du Parlement dans la capitale marocaine, scandant des slogans condamnant la visite d’un criminel de guerre et la normalisation avec «Israël».


 

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