Le chef de l’ONU salue le leadership des Fidji dans la protection du climat et des océans

16 mai 2019 Changement climatique

En visite aux Fidji, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a salué jeudi l’engagement de ce petit Etat insulaire du Pacifique dans la protection du climat et des océans.

« Depuis votre présidence de la COP 23 (conférence des Nations Unies sur le climat organisée à Bonn en 2017) jusqu’à l’organisation conjointe de la toute première conférence des Nations Unies sur les océans, en passant par le travail de mon Envoyé spécial (pour les océans), Peter Thomson, les Fidjiens ont été à l’avant-garde de l’action internationale et du plaidoyer pour le climat et la mer », a déclaré M. Guterres dans une allocution devant le Parlement des Fidji.

Photo ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, devant le Parlement des Fidji, à Suva, la capitale, le 16 mai 2019.

Le Secrétaire général a félicité les parlementaires fidjiens pour avoir fait de Fidji le premier parlement au monde à avoir entrepris un examen national de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).

« Les débats sur les ODD de votre parlement ont suscité des discussions nationales entre les dirigeants politiques et la société civile, le secteur privé et les universités sur les politiques de développement des Fidji », a dit M. Guterres, saluant l’engagement des parlementaires en faveur du développement durable afin d’améliorer la vie de tous les Fidjiens.

Etat insulaire du Pacifique comptant une population de moins d’un million d’habitants sur une superficie de 18.000 kilomètres carrés, Fidji est en première ligne dans le combat contre le changement climatique qui menace son existence. Le pays a été le premier à avoir ratifié l’Accord de Paris sur le climat. « Le changement climatique est la question déterminante de notre époque. C’est la raison de ma visite dans la région du Pacifique », a dit le chef de l’ONU.

Aux Fidji, des milliers de personnes ont été victimes de cyclones, d’inondations et de sécheresses, ou ont perdu leurs maisons, leurs écoles ou leurs cultures à cause de la montée des eaux et des tempêtes. « Je comprends l’indignation de ceux qui vivent sous la menace constante de ce type de destruction », a reconnu M. Guterres, soulignant que « les plus pauvres et les plus vulnérables sont toujours touchés de manière disproportionnée » et que « ces catastrophes et leurs conséquences ont un impact différent et souvent plus grave sur les femmes et les filles ».

Obligations vertes, taxation, assurances …  les Fidji agissent face au changement climatique

Dans la région du Pacifique, investir dans l’adaptation au changement climatique est particulièrement crucial compte tenu de l’ampleur des dégâts déjà occasionnés. Les Fidji ont commencé à agir en renforçant leur résilience, en améliorant les alertes rapides face aux risques de catastrophes et en utilisant leurs connaissances écologiques traditionnelles.

Lors de leur présidence de la conférence de l’ONU sur le climat, la première tenue par un petit État insulaire, les Fidji ont partagé avec le monde le concept pacifique de talanoa : un processus de dialogue inclusif, participatif et transparent qui englobe le secteur privé, la société civile, le monde universitaire, et les médias.

En octobre 2017, les Fidji sont devenues le premier marché émergent à émettre une obligation verte souveraine. Le pays a également introduit une taxe d’adaptation à l’environnement et au climat et lancé un programme d’électrification rurale afin de réduire les émissions des générateurs diesel.

Les Fidji ont également lancé une nouvelle initiative visant à développer des produits de financement et d’assurance pour les ménages vulnérables et à faible revenu sur leur territoire et dans d’autres pays insulaires du Pacifique.

Suva a également fait preuve de leadership dans la résolution des problèmes de mobilité humaine et de changement climatique, dans le respect des droits de l’homme. « Vous avez déplacé des villages et établi des directives sur la manière de soutenir les personnes déplacées en raison des impacts climatiques », a dit M. Guterres. « D’autres pays de la région peuvent apprendre de votre exemple ».

Mais l’appui des Fidji aux Nations Unies va bien au-delà de l’action pour le climat. M. Guterres a salué l’engagement de l’Etat insulaire dans la protection des océans et des mers du monde.

« Les océans se réchauffent et deviennent plus acides, entraînant le blanchissement des coraux et la réduction de la biodiversité. La surpêche est endémique. La pollution, en particulier par le plastique, empoisonne davantage cette ressource vitale », a déploré le Secrétaire général.

Le chef de l’ONU a appelé les gouvernements à faire davantage pour répondre à l’appel à l’action adopté en 2017 lors de la première conférence sur les océans organisée à New York. La deuxième conférence sur les océans se tiendra l’année prochaine à Lisbonne, au Portugal.


Photo mise en avant : Photo ONU/Mark GartenLe Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, devant le Parlement des Fidji, à Suva, la capitale, le 16 mai 2019.


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