Le Président sénégalais a-t-il taclé Mohammed VI après l’avoir qualifié de «champion de l’unité africaine»?

Par Kamal Louadj

À Tanger, le Président sénégalais Macky Sall a qualifié le roi Mohammed VI de «champion de l’unité africaine», louant ses efforts pour redonner au «Maroc sa vocation naturelle d’être africain». Il a également appelé les États à «veiller sur l’équité et sur les conditions de vie des populations».

Le Président sénégalais Macky Sall est arrivé mardi 12 novembre à Tanger, au Maroc, pour prendre part à la 12e édition du forum international MEDays, organisé par l’Institut Amadeus sous le haut patronage du roi Mohammed VI. M.Sall a reçu mercredi 13 novembre le grand prix du forum des MEDays 2019, qui s’articule autour du thème: Crise globale de confiance: faire face aux incertitudes et à la subversion. Le forum prendra fin samedi 16 novembre.

Dans une déclaration à la presse à son arrivée au royaume chérifien, le chef de l’État sénégalais a qualifié le roi Mohammed VI de «champion de l’unité africaine» et de «champion de la coopération inter-africaine», rapporte le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia.

Tout en rappelant que les deux pays, avec ceux de l’Afrique de l’Ouest, étaient «liés par l’islam et par le commerce depuis la période des caravanes», le Président Sall a loué les efforts de Mohammed VI pour perpétuer cette tradition.

«Nous essayons de maintenir ensemble cette tradition pour que les échanges et le développement soient au rendez-vous», a-t-il souligné, rappelant la vision stratégique du souverain marocain pour «redonner au Maroc sa vocation naturelle d’être africain».

Macky Sall a-t-il taclé Mohammed VI?

Le journal Dakar Times a rapporté mercredi 18 septembre que le Président sénégalais avait dépêché à Rabat son ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba, suite aux nombreux cas d’homicides de Sénégalais au Maroc.

En effet, un Sénégalais de 29 ans a été mortellement poignardé dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 septembre, dans un quartier populaire à Casablanca. Ce drame vient s’ajouter aux meurtres de deux autres Sénégalais en 2013 et 2014.

Ainsi, lors de la même déclaration, le Président sénégalais a insisté sur l’importance de ce forum annuel, «pour créer la confiance entre les citoyens et entre les pays» et «entraîner les populations et les citoyens vers une reprise de confiance, une confiance en soi mais aussi en un dialogue avec les États».

«Les États doivent, en même temps, avoir comme souci principal de veiller sur l’équité et sur les conditions de vie des populations», a-t-il ajouté.

Pour le Président sénégalais, le rétablissement de la confiance passe nécessairement par l’entretien des fondements du vivre-ensemble et l’acceptation des règles du contrat social qui donne sens à la liberté, à la responsabilité et à la solidarité.

La politique d’immigration et d’intégration au Maroc

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 30 octobre à Rabat, le président du Haut-Commissariat au plan (HCP) marocain Ahmed Lahlimi a affirmé que son pays avait mené deux opérations de régularisation de migrants entre 2014-2015 et 2016-2017. La première opération a permis de régulariser plus de 23.000 migrants, a-t-il indiqué. Au cours de la deuxième, plus de 28.000 demandes ont été déposées, a-t-il ajouté, sans préciser le nombre de personnes qui ont reçu une réponse favorable.

Le Maroc a entrepris un vaste chantier de réformes et d’adaptation de sa stratégie nationale pour l’immigration et l’asile (SNIA) aux nouvelles conditions migratoires dans le pays. Sans distinction, sa stratégie vise à assurer une meilleure intégration de tous les migrants (irréguliers, régularisés, les réfugiés et les demandeurs d’asile et toute personne étrangère en situation de vulnérabilité au Maroc) et une meilleure gestion des flux migratoires «dans le cadre d’une politique cohérente, globale, humaniste et responsable», indique le rapport 2019 du HCP sur l’état de la démographie dans le royaume chérifien.

«L’accès aux services publics s’est fait sur la base des principes d’équité et de non-discrimination entre les citoyens marocains, les migrants et les réfugiés, avec pour objectif leur intégration dans les services nationaux et locaux dans les mêmes conditions et au même titre que les Marocains», indique le rapport.

Selon un recensement effectué en 2014, 84.000 étrangers résident au Maroc, soit 0,25% de l’ensemble de la population marocaine.


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