Les aléas stratégiques de l’Agence France Presse

L’héritage, culturel, philosophique, économique et journalistique très différent entre l’AFP et Reuter. L’analyse de cet héritage permet de mieux appréhender l’histoire des deux agences au cours de l’histoire et comprendre très précisément les enjeux auxquels l’AFP est aujourd’hui confrontée.

Des marqueurs culturels, philosophiques, journalistiques différents voire opposés
Si toutes les démocraties reposent sur le motus vivendi selon lequel leur existence est intimement liée à celle de la liberté d’information, les modèles qui les incarnent au niveau public ou au niveau privé diffèrent en raison de l’histoire et des cultures socio politiques ou économiques qui les a vu naître.
Ces différences existantes et persistantes entre le journalisme à la française et le journalisme anglo saxon expliquent en partie les raisons pour lesquelles l’AFP n’a pas même pensé à faire le choix de développement de Reuters. 
Fondamentalement, dans sa constitution même, la stratégie prise par Reuters ne faisait pas même partie pour l’AFP du choix des possibles.
En France, le journalisme est envisagé comme une mission de SP car il participe à la formation de la citoyenneté et à la protection de l’intérêt général contre des intérêts particuliers. Dans les pays anglo-saxons, le journalisme est davantage envisagé comme un contrepouvoir, axé sur la dénonciation ou la révélation de faits.

Une acceptation différente de l’intérêt général
La conception de l’intérêt général, notamment dans sa distinction avec les intérêts particuliers, varie selon les pays. Entre les modèles français et anglo-saxon, la notion d’intérêt général, dans sa complémentarité ou son opposition avec les intérêts particuliers, et la plus ou moins grande association de ces derniers à la prise de décision politique y sont très différents.

Dans la conception anglo-saxonne, l’intérêt général et les intérêts particuliers ne s’opposent pas réellement. En réalité, l’intérêt général est formé de l’ensemble des intérêts particuliers.
La paternité de cette conception revient à Adam Smith, lequel considère que le moteur essentiel de toute action individuelle réside dans la volonté d’améliorer son sort.
Il fait ainsi valoir que, si chaque individu recherche son propre bénéfice, il agit pourtant à son insu pour le bien de l’ensemble de la société. En effet, les hommes étant dépendants les uns des autres en raison de la variété de leurs capacités, chacun est dès lors utile à tous.
Dès lors, l’intérêt général n’est recherché qu’inconsciemment et toujours par le biais de la recherche de l’intérêt particulier.
Comme l’écrit Adam Smith, en parlant des échanges économiques entre les individus : « Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme, et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage ».
La recherche de l’intérêt général n’étant pas opposée à celle d’un intérêt particulier, la légitimité naturelle des lobbyistes dans l’économie anglo saxone est dès lors parfaitement justifiée, tout comme le choix de Reuters à réunir en son sein une entreprise côtée en bourse et une agence de presse à son service.
Et ce, sans que la qualité de l’information, l’indépendance et l’impartialité de ses journalistes soient jamais mis ou remis en cause.
En France, on le sait, le mode de pensée est tout autre. L’intérêt général ne résulte pas de la somme des intérêts particuliers. Au contraire, l’existence et la manifestation des intérêts individuels ne peuvent que nuire à l’intérêt général qui, dépassant chaque individu, est en quelque sorte l’émanation de la volonté de la collectivité des citoyens en tant que telle.
Cette conception, exprimée par Rousseau dans Le contrat social influence fortement la pensée des révolutionnaires et structure définitivement le droit administratif français. Expression de la volonté générale (Article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 26 août 1789), la loi devient l’outil par excellence pour l’incarner. Pour l’AFP donc, l’Etat fait partie intégrante de la manière d’imaginer, d’envisager, de construire l’activité économique de l’information en France.

Les prérogatives de puissance publique de l’Etat et l’accès aux sources des journalistes 
En France, l’accès aux sources officielles est entravé par bon nombre de dispositions légales.
Si le législateur a dû légiférer pour que le citoyen ait accès aux documents administratifs, c’est que le fait d’accéder aux sources d’information n’allait pas de soi pour l’Administration française. Si la loi du 17 juillet 1978 est venue tardivement remédier à cet abus de droit, il n’en demeure pas moins que la tradition du secret ou de la non transparence demeure extrêmement prégnante dans la tradition journalistique française. Il est en effet encore et toujours très difficile d’avoir accès aux archives aujourd’hui. En France, ce n’est donc pas le professionnalisme d’un journaliste, son éthique ou son expérience qui fera donc la différence mais bien sa capacité à se constituer un réseau de sources le plus fermé possible et d’entrer en connivence avec elles.
Pierre Nizouille, interviewé à l’occasion d’un mémoire de recherche d’une étudiante de Science Po interrogeant le journalisme d’investigation à la française le résume de manière un peu cru sous cette forme :

« En France, en gros, la loi t’interdit tout, sauf dérogations à la tête du client, que tu montres patte blanche ».
Les journalistes se vantent de « voler les informations », mais ils sont toujours dépendants du bon vouloir de leurs sources. « Les divisions marquant le champ politique se reflètent dans le champ journalistique.
L’accès au dossier dépend toujours d’une alliance conclue avec la source. Les journalistes fonctionnent comme des boîtes aux lettres : on leur suggère d’aller enquêter sur telle ou telle chose. Il s’agit donc moins d’enquête que de capacité à se procurer des documents avant les autres ».
 (Source : Mémoire de Paulina Jonquères d’Oriola. Sciences P, Toulouse, 2010.)

Dans la tradition anglo saxonne, le « Freedom of Information Act » a légué un tout autre héritage à l’agence Reuters. En effet, même si les autorités peuvent mettre du temps à fournir des documents, c’est un droit non opposable à tous les citoyens que d’en disposer. Le citoyen américain se trouve dans une situation radicalement opposée au journaliste français en ce qu’il exerce un droit auquel personne ne peut s’opposer sauf à devoir se défendre, chose qui s’avère être fortement risquée sur le plan médiatique puisque la lumière viendra justement se poser là où l’on voulait conserver une part d’ombre. De cette dépendance aux sources découle une autre conséquence propre au journalisme français : une tradition très faible de journalistes d’investigation sur le modèle de ceux qui ont inspirés des générations de journalistes après le Watergate. Pour le journaliste d’investigation anglo saxon, il n’existe pas de collaboration, pas de compromission, pas de contrat tacite ; l’investigateur dévoile une vérité occultée.

La dette de culpabilité et le rapport à la vérité
Au sortir de la seconde guerre mondiale, le secteur économique de la presse se trouve totalement délégitimé puisqu’elle a collaboré, nourri abondamment la propagande du gouvernement de Vichy. Le Conseil National de la résistance et une nouvelle génération de journalistes à l’image d’Hubert Beuve Méry au Monde vont ensuite unir leurs forces pour se démarquer d’un héritage pesant pour reconstruire un pays divisé, participer à l’écriture de son histoire passée et à venir, et insuffler les idéaux qui ont fait son rayonnement.
Le partenariat officieux entre l’Etat et la presse date de cette époque et la rédaction des statuts de l’AFP en constitue l’un des meilleurs symboles. Si cette entraide mutuelle préexistait à cette période de l’histoire (l’allocation pour frais d’emploi des journalistes mettant en place une déduction de 30% du revenu imposable brut pour les titulaires de la carte de presse a été mise en place dès 1934 -supprimée par la gouvernement Juppé puis refondu dans un dispositif plus global dans celui du gouvernement Jospin), elle perdure encore aujourd’hui pour cette raison.

La loi, la liberté d’expression et l’intérêt général
Si les pères fondateurs américains ont érigé la presse en 4e pouvoir au nom de la liberté individuelle, les révolutionnaires français ont limité la liberté de la presse au nom de la « volonté générale ».
Liberté au-dessus de la loi dans un cas, liberté encadrée par la loi dans l’autre.
Dans la tradition hexagonale, la liberté d’expression est donc encadrée par la loi, l’individu est un citoyen en formation et le journaliste, sans être forcément fonctionnaire, est mû par l’intérêt général.
Le Parlement, par la loi du 11 janvier 1957, donne à l’Agence un statut garantissant son indépendance, en en faisant un établissement sui generis, entreprise privée certes, fonctionnant selon des règles commerciales, mais ne s’insérant dans aucune catégorie juridique existante.
Conçu pour lui éviter le sort d’une entreprise publique, le législateur en a fait une sorte de société de droit privé, « Organisme autonome doté de la personnalité civile dont les clients-patrons de presse siégent au conseil d’administration, sans avoir de capital, ni actionnaires, ni bilan et percevant des dotations de l’État ». Mr Massonnet qui connaît très bien la maison pour y avoir y avoir fait toute sa carrière, qualifie l’agence d’« ornithorynque juridique ». Ce statut sur mesure censé lui assurer indépendance et impartialité constitue aussi sa plus grande faiblesse. Car si la loi la protège, elle rigidifie une situation, empêchant l’agence de s’adapter à un monde toujours changeant.
Aujourd’hui donc l’AFP est, selon les mots de ce même Mr Massonnet « une multinationale avec le budget d’une PME ! », Ce recours à la loi est encore dans la bouche de M. Bertrand EVENO, ancien PDG de l’Agence France-Presse (AFP) présent à la Table ronde sur l’avenir de l’AFP en 2010 au Sénat. Il s’exprime alors en ces termes:
« Il faut prendre garde aux équilibres subtils entre les sages, les professionnels et veiller à la neutralité vis-à-vis du pouvoir politique. Comment faire ? Seule une loi peut changer le statut de 1957. Certains articles ont une valeur éminente. Les juristes pensent que certains pourraient être de niveau constitutionnel, comme l’article 2 ».

Si la loi a vocation à protéger, cette soit disante protection a cependant un coût : celui d’une rigidité à toute épreuve (on sait que pour réviser la constitution française il faut qu’elle soit votée en termes identique spar les deux assemblées !) dans un monde où ne survivent que ceux qui savent au contraire s’adapter.
Dans la conception anglo-saxonne, la liberté individuelle se construit contre un pouvoir jugé potentiellement despotique (Le Léviathan de Hobbes 1651). La défiance à l’égard du pouvoir justifie que l’on dresse face à lui des remparts. La liberté d’expression deviendra rapidement l’armure jugée la plus efficace pour ce faire. C’est dans cet objectif que la British Broadcasting Corporation (BBC), radio puis télévision de service public, défendra jalousement son indépendance depuis 1927 et jusqu’à aujourd’hui.
De même, l’Agence de presse Reuters a également su jusqu’à présent imaginer un dispositif garantissant son indépendance alors que, devenue un des premiers groupes de communication du monde, elle a mis son capital en bourse.
Ni l’Etat par la loi, ni les investisseurs privés par leurs financements ne peuvent remettre en cause ou même mettre à mal le journalisme anglo saxon, connu et reconnu comme l’un des plus libres et puissants dans le monde. Seul le citoyen, par le biais de la PCC (Press Complaint Commission), organisme privé, autonome et financé par la presse elle-même a la pouvoir de traiter les plaintes contre les journaux.

Un héritage qui pèse lourd pour mettre en œuvre une stratégie
Aujourd’hui, tout cet héritage aboutit au fait que l’AFP est assimilée à un ornithorinx juridique et un rayonnement mondial avec un budget de TPE

La conception et l’enseignement du journalisme enseigné en France : Une véritable mission de SP à la française…
Interviewé sur l’indépendance de pensée du journaliste garantissant la production d’une information impartiale, Marc Capelle, ancien directeur de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (la plus cotée en France), opère une distinction entre le journalisme d’entreprise et ce qu’il entend par le vrai journalisme :
« Il faut surtout s’entendre sur ce que l’on appelle “journalisme”. Soit vous considérez que le journalisme est une mission (une mission de service public, une mission citoyenne), soit vous pensez que le journalisme est un “business”. On comprendra aisément que selon que vous privilégiez l’une ou l’autre de ces conceptions, vous ne pratiquez pas le même métier(…) On en revient encore et toujours à cette idée de « mission » du journalisme au service du public. Si on sort de là, on fait de l’épicerie (voire de l’épicerie de luxe) mais on risque fort de ne plus faire de journalisme… ».

Cette distinction qui doit s’opérer entre les journalistes valeureux, ceux qui participent en leur âme et conscience au service public de formation de la conscience citoyenne et ceux qui peuvent avoir une vision plus entrepreunariale du métier est typiquement hexagonale.
L’héritage judéo chrétien est très perceptible dans cette manière de penser le bien et le mal, l’originalité des liens qu’entretiennent l’État et les journalistes en France, évoquée plus haut, ne fait que le renforcer.
C’est dans cet esprit et dans ces termes que l’enseignement du journalisme se fait donc en France et c’est en en prenant conscience que l’on saisit mieux dès lors l’attachement viscéral des syndicats de l’AFP à conserver absolument le statut de 1957.
Désireux d’emmener l’AFP vers une réforme qu’il juge incontournable malgré les réticences extrêmement fortes des syndicats invités à la table Pierre Louette, dans ce même débat sur l’Avenir de l’AFP au Sénat, pèse ses mots et choisit d’abord d’exprimer ce qui fait consensus afin de rendre son projet plus audible.
Pour ce faire il s’exprime dans cette même tonalité, ce même inconscient collectif qui sépare « le bon grain de l’ivraie » :
« nous souhaitons conserver la capacité de l’AFP à produire une information dans les meilleures conditions d’indépendance possibles et ce pour deux raisons, l’une parfaitement noble, la contribution à l’information de l’opinion et l’autre parfois jugée moins noble, la marque et la capacité que nous aurons à continuer à vendre de l’information ».

Il évoque ensuite la respectabilité de l’information qu’il met en lien avec la crédibilité de l’agence. Egalement invité au débat, Claude Moisy, ancien PDG de l’agence donne également un témoignage éclairant sur l’empreinte culturelle, d’autres diront « idéologique » du journaliste de l’AFP.
« On m’a souvent demandé pourquoi nous n’avions pas fait comme Reuters : il aurait fallu, pour ce faire, licencier 250 journalistes français et les remplacer par 250 journalistes anglais ! ».

Si l’aveu est authentique, il est surtout lapidaire. Pour faire court, penser une stratégie à l’instar de Reuters, il aurait fallu lobotomiser l’AFP, changer la boîte pensante, la remplacer par un logiciel anglo saxon.

Officialisée comme telle depuis la plainte de l’agence allemande
En 2010, le statut de l’AFP est mis en cause à la suite à une plainte pour « concurrence déloyale » déposée par l’agence de presse allemande DAPD, aujourd’hui disparue, auprès des autorités européennes.
L’agence accuse alors l’AFP de bénéficier de subventions publiques déguisées, grâce aux très nombreux abonnements de l’Etat pour ses diverses administrations et institutions..
Une instruction est dès lors ouverte, laquelle fait apparaître que ces abonnements étatiques représentent 40 % du chiffre d’affaires de l’AFP et constituaient bien une aide d’Etat.
La défense de l’AFP est naturellement construite sur le fait qu’une part très importante de son activité répond à une mission de service public de l’information.
Deux ans plus tard, dans une décision rendue publique, la Commission européenne reconnaît, pour les dix prochaines années, l’existence de missions d’intérêt général dévolues à l’AFP. Cette décision permet à l’agence de ne pas être limitée au territoire national pour la diffusion – sur tous les supports – de textes, photos ou vidéos. En outre, le coût de ces missions pourra faire l’objet d’une subvention par l’Etat français dans le respect du droit européen et de la concurrence.
Pour Emmanuel Hoog, PDG de l’Agence, cette décision est une victoire dont il est l’artisan. Elle clarifie ses relations avec l’État et s’assure la régularité d’un abondement pluriannuel pour ses missions de service public en toute transparence. Sur les contreparties de cet accord, car contreparties il y a bien sûr, la Direction de l’agence est plus discrète. Elles sont pourtant de taille puisqu’en France, tout subventionnement induit une gestion comptable basée sur le principe d’équilibre budgétaire, objectif qui s’allie mal avec les forts besoins en investissements que suppose une agence de presse mondiale en proie à une révolution numérique dont elle ne maitrise pas tous les tenants et aboutissants.
Maintenant que la mission de service public dévolue à l’AFP est reconnue en tant que telle, elle est déclinée officiellement dans un contrat d’objectifs et de moyens : les fameux « COM », lesquels contraindront l’agence à un strict équilibre budgétaire rendant impossible l’investissement crucial dont elle sait pourtant avoir grand besoin.
Une fois encore, les échanges qui se sont succédés durant la table ronde sur l’avenir de l’AFP au Sénat Table ronde s’avèrent être particulièrement éloquents et instructifs pour comprendre si ce n’est la ligne de conduite, tout au moins les « fondamentaux » de l’AFP.
La PQR, représentée par Jacques Hardouin et du syndicat de la PQN, par la voix de Mr Morel font figure de lanceurs d’alerte. En parcourant attentivement le compte rendu des échanges, la clairvoyance du monde de la presse, dont ils font partie, s’avère être tout à fait remarquable. Cette clairvoyance peut être résumée à travers deux constats.
– Le premier constat, d’ordre économique est sans appel. Il se résume à deux phrases sous la forme d’une question/réponse : « Un groupe comme le nôtre peut il se passer demain de l’AFP (…) je réponds oui ». A cette intervention qui a le mérite de l’honnêteté, il ajoute de manière lapidaire : « Nous ne pouvons continuer à payer les prestations que nous payons : ce serait une faute de gestion de notre part ». Le secteur de la presse est, on le sait, particulièrement exsangue à cette époque. Si elle bénéficie d’aides de l’État, c’est sans commune mesure avec l’AFP qui, grâce à son statut, a été extrêmement préservée, protégée de la concurrence et n’a pas encore pris toute la mesure de ce qui se joue pour elle dans cette révolution du web 2.0.

– Le second constat a trait à ce qu’induit un fonctionnement sans fonds propres et sans possibilités d’investissements, à savoir l’incapacité pour l’agence de développer une stratégie pour se développer. En étant tenu à avoir un budget à l’équilibre tous les ans, on ne peut développer un projet sur trois ou cinq ans. Et de conclure à l’impossibilité pour l’agence de construire une politique sur le long terme et à définir une stratégique pour l’avenir.

Si le constat est dressé, il n’est pas pour autant nouveau. Mr Morel évoque en effet à la fin de son intervention son impatience à ce que ces échanges aboutissent concrètement en précisant que dix ans auparavant, Mr de Broissia (ancien PDG de l’Agence) s’était déjà exprimé en ces termes. Si les voix de la raison économique se sont exprimées, on sait aujourd’hui qu’elles n’ont eu que peu d’effet sur une institution en prise avec un schéma idéologique et culturel qui résonne tout à fait autrement. Dans le débat qui se tient en 2010 au Sénat, c’est le schéma de pensée développé par les syndicats majoritaires et résumé par Mr Moisy qui va l’emporter. Journaliste durant 36 ans avant de devenir PDG de l’agence, il résume le point de vue qui l’emportera dans cette prise de position radicale: « je connais mal le fonctionnement des institutions auxquelles on songe pour constituer un actionnaire stable et pérenne mais pour moi, il s’agit d’une plaisanterie : il n’y a pas d’actionnariat stable et pérenne autre que l’Etat ! ».

Violaine Capet

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