Les impacts de l’épidémie du coronavirus : un danger mais une opportunité pour une autre gouvernance mondiale

CRISE MONDIALE ET NOUVELLE GOUVERNANCE

Les impacts de l’épidémie du coronavirus : un danger mais une opportunité pour une autre gouvernance mondiale

Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL

A woman wears a mask as she walks with a crowd of commuters through the World Trade Center transportation hub, Wednesday, March 4, 2020, in New York. (AP Photo/Mark Lennihan)

Les impact de l’’épidémie du coronavirus sont un danger pour le présent, mais porteuses d’espoir pour l’avenir de l’humanité , une opportunité par notre capacité à innover par une autre gouvernance, pour un monde plus juste et solidaire, qui nous permettra de sortir de la crise politique, sociale et économique

1..-. Devant cette épidémie à l’échelle planétaire, où tout le monde est parabolé, étant dans une maison mondiale en verre, nous assistons à de l’angoisse , des craintes à l’incertitude parfois à un narcissisme de masse tant pour de simples citoyens qu’au niveau du comportement des entreprises comme en témoigne l’affolement des bourses mondiales Et contrairement au passé, en ce XXIème siècle les nouvelles technologies à travers Facebbok contribuent à refaçonner les relations sociales , les relations entre les citoyens et l’Etat, par la manipulation des foules, pouvant être positif ou négatif lorsque qu’elle tend à vouloir faire des sociétés un Tout homogène alors qu’existent des spécificités sociales des Nations à travers leur histoire. Cela peut conduire à effacer tout esprit de citoyenneté à travers le virtuel ,l’imaginaire, la dictature des mots et la diffusion d’images avec pour conséquence une méfiance accrue vis-à-vis des informations officielles par la manipulation des foules, lorsque des responsables politiques formatés à l’ancienne culture ne savent pas communiquer. Cela pose les limites d’une analyse strictement économique renvoyant à l’urgence d’intégrer les comportements au moyen d’équipes pluridisciplinaires complexes pour comprendre l’évolution de nos sociétés et agir sur elle, technologues, historiens, économistes, médecins, anthropologues, psychologues, psychiatres, sociologues, démographes et les juristes pour la codification. Ces analyses renvoient aux théories du désordre où n’existe pas de situations statiques, le monde étant en perpétuel mouvement où au désordre se substitue au bout d’un certain temps un ordre relatif. C’est que les gouvernants n’ont pas tiré la leçon de la crise de ni celle de 1928/1929, au moment où l’interdépendance des économies était faible, ni celle plus proche de nous de 2008 où toutes les économises sont interconnectées. ,Nous assistons à une économie mondiale toujours fragile, où selon un rapport publié en novembre 2019 par l’Institut international des finances (IIF), l’ensemble de la dette mondiale devrait dépasser les 230.000 milliards d’euros en 2020, la dette globale des USA devant dépasser en 2020 les 63.000 milliards d’euros, alors que celle chinoise franchirait la barre des 35.000 milliards d’euros, ( avec les dépenses publiques actuelles de tous les pays elle devrait croitre). l’impact de l’épidémie du coronavirus a fait chuté toutes bourses mondiales, les marchés ne croyant plus à une réponse strictement financière efficace. face à une pandémie qui ferme les frontières, les usines et les écoles : dernières mesures en date, la BCE prévoit un plan d’aide de 750 milliards d’euros et l’administration américaine après avoir ramené dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25% le taux directeur de la FED , propose de mettre en place un plan de relance de 850 milliards de dollars (environ 760 milliards d’euros) pour soutenir une économie. Selon le BNS, la Chine a décidé d’injecter environ 70 milliards d’euros, la banque centrale chinoise ayant abaissé le ratio de réserve obligatoire des banques dans une proportion d’un demi-point à un point de pourcentage et ce afin de relancer son économie , les exportations chinoises, moteur de l’économie s’étant notamment effondrées sur un an (-17,2%) sur les deux premiers mois cumulés de l’année 2020 et le taux de chômage, mesuré en Chine uniquement dans les zones urbaines, a augmenté d’un point en février 2020 pour s’établir à 6,2% , ce taux étant de 3,8% sur l’ensemble de l’année 2019..

2.-Pour l’Afrique dont le système de santé est déficient, pour preuve la majorité des dirigeants et leurs proches se font soigner à l’étranger avec le concours du trésor public, attention à la propagation de l’épidémie qui serait un désastre pour le Continent notamment pour des pays composés d’une forte population, d’une population jeune et dont l’économie mono-exportatrice repose essentiellement sur les matières premières pouvant provoquer la multiplication des troubles sociaux et politiques, voire la déstabilisation régionale. Sur le plan économique, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dans une note datant du 13 mars 2020, a averti que les pays exportateurs de pétrole africain les plus vulnérables sont le Nigéria, l’Algérie, l’Angola, l’ensemble de ces pays n’ayant pas une économie diversifiée, reposant sur la rente qui façonnent la nature du pouvoir, ses relations politiques et sociales. Ces pays devraient perdre en 2020 jusqu’à 65 milliards de dollars US de revenus, et le continent Afrique pourrait perdre la moitié de son PIB, la croissance passant de 3,2% à environ 2%. Pour le cas Algérie dépendant à 98% des hydrocarbures avec les dérivées malgré une entrée en devises de plus de 1000 milliards de dollars et une importation de biens et services d’environ 935 milliards de dollars entre 2000/2019, sans compter les dépenses en dinars (monnaie locale) le taux de croissance n’a jamais dépassé 2/83% tiré essentiellement par la dépense publique via les hydrocarbures. Aussi, les revendications légitimes d’AL Hirak et l’impact de l’épidémie du coronavirus, pour l’Algérie sont un danger pour le présent et porteuse d’espoir pour l’avenir, une opportunité par notre capacité à innover par une autre gouvernance qui nous permettra de sortir de la crise politique, sociale et économique. Un discours de vérité, s’impose loin des discours démagogiques, la loi de finances 2020 selon le FM, fonctionnant sur la base d’un cours minimum de 100 dollars le baril, 50 dollars étant un artifice comptable et donc le risque est l’épuisement des réserves de change fin 2021, le premier semestre 2022 et donc le retour au FMI. Depuis 2008, ( voir nos différentes contributions 2015/2020 www.google.com 2008/2019 ), j ‘avais mis en garde tous les gouvernements algériens sur l’illusion d’une rente perpétuelle et l’urgence de profondes réformes structurelles, conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale qui ne saurait signifier égalitarisme, vision populiste, une Nation ne pouvant distribuer plus que celle qu’elle produit, quitte à conduire le pays à la dérive, hélas messages non entendus: incompétence ou inconscience de ces responsables dont le souci n’était pas l’intérêt national? (voir google.com 2008/2009) et se pose cette question : avec la corruption des plus hauts ex responsables dont l’ampleur dépasse l’entendement humain pourra t –on mobiliser la population algérienne pour faire face à cette crise, sans une moralité sans faille à tous les niveaux, supposant une autre gouvernance.

En résumé

Face à l’impact de l’épidémie du coronavirus, comparable à une catastrophe naturelle, et même à une guerre planétaire, et devant la gérer en tant que telle, l’économie mondiale connait en ce mois de mars 2020, trois chocs, un choc de l’offre avec la récession de l’économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité où la majorité des banques centrales abaissent leur taux directeurs. La crise peut être un danger mais également une opportunité par notre capacité à innover une autre gouvernance qui nous permet de sortir de la crise économique et sociale. Il ne suffit pas de critiquer la gestion du passé, de dire qu’il faut changer le système économique. Il faut imaginer d’une manière opérationnelle un autre système politique, social, économique une autre organisation institutionnelle afin de maximiser les prises de décision en temps réel, tenant compte des défis à venir face à un monde turbulent et instable. Cela , supposent de nouveaux comportements, une transformation intellectuelle des dirigeants et un nouveau modèle de consommation notamment énergétique. Le plus grand danger à l’avenir est dans cette pollution effrénée qui risque de détruire notre planète, avec des couts sociaux croissants pour la collectivité nationale, avec des maladies chroniques et des millions de morts, sans compter les effets psychologiques. Cela dépasse le cadre strict de l’Etat nation. En bref, les tensions mondiales actuelles sont un danger pour le présent, mais porteuse d’espoir pour l’avenir de notre planète, une opportunité par notre capacité à revoir le modèle de croissance, à mieux définir les relations dialectiques entre le marché et ’Etat régulateur,, devant concilier les couts sociaux et les couts privés, synchroniser la sphère réelle et la sphère financière , à innover par une autre gouvernance mondiale reposant sur plus de moralité et plus de solidarité internationale.


NB- Voir nos contributions sur les impacts du coronavirus sur ce sujet dans le site www.alterinfo.net février mars 2020

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Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’Etudes Ministère Energie/Sonatrach 1974/1979- 1990/1995-200/2007-2013/2015


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