LES INVESTISSEMENTS CHINOIS, RUSSES ET AMÉRICAINS DANS LE SECTEUR ÉNERGÉTIQUE EUROPÉEN (rapport)

Observatoire de la sécurité des     flux et des     matières énergétiques

Depuis 2005, le flux mondial d’IDE entrants est tendanciellement croissant, passant de près de 1000 milliards de dollars en 2005 à 1430 milliards de dollars en 2017, avec des pics approchant les 2000 milliards de dollars en 2007, 2015 et 2016. Ces amplifications sont à porter au crédit des économies développées bien que, depuis 2012, les flux d’IDE dans les pays émergents sont équivalents à ceux réalisés dans les pays développés. En 2014, les économies émergentes et en développement accueillaient même plus d’IDE que les économies développées. Les IDE demeurent la principale source de financement dans les pays en développement, représentant près de 39 % de leur besoin de financement.

Depuis 2007, apogée des sorties d’IDE des pays développés (près de 80 % du flux mondial), ces dernières demeurent fluctuantes aux alentours de 1000 milliards de dollars soit 46 % du total mondial. En contrepartie, on assiste à une augmentation des investissements par les entreprises multinationales des pays émergents et en développement, même si ceux-ci restent en grande partie dominés par les investissements chinois.

La République populaire de Chine a en effet développé une stratégie politique et économique de domination de l’industrie manufacturière avancée à horizon 2025 par le biais d’acquisitions d’atouts étrangers. Dans cette perspective, elle a appuyé une croissance sans précédent de ses investissements directs à l’étranger depuis une dizaine d’années, devenant ainsi l’un des principaux investisseurs mondiaux. « Dans les économies développées, une partie des IDE chinois se dirige vers des secteurs stratégiques conduisant à l’appropriation et au transfert de technologies sensibles (s’agissant de Kuka fabricant allemand de robots) ou à développer des positions de monopole (en particulier avec Syngenta ou Pirelli)
. La Chine souhaite préserver les facilités pour les investissements dans la cadre du projet Belt and Road Initiative. Le onzième plan quinquennal chinois souligne le développement de « l’économie verte » et tend à amplifier les mesures de soutien aux technologies « vertes »

. En 2014, 30% des IDE chinois dans le monde concernaient ainsi le secteur de l’énergie5 et la Chine est toujours le premier investisseur mondial dans ce secteur en 2019.
Dès lors, il s’agit pour les États européens de rendre possible une protection des acteurs économiques produisant le plus de valeur ajoutée dans les chaînes de valeur mondiale afin de satisfaire les objectifs de la politique économique mais aussi ceux de la transition écologique. Ceci est d’autant plus essentiel que, d’une part, les IDE chinois augmentent fortement en Europe et que, d’autre part, il n’existe à ce jour aucun accord bilatéral sur les investissements entre les deux parties.

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