Liban : sixième jour de manifestation alors que la crise économique et politique se poursuit

Une manifestante portant un masque aux couleurs du Liban, le 2 mars à Beyrouth. © Anwar Amro Source: AFP

Englué dans sa pire crise économique, aggravée par un statu quo politique et une situation sanitaire difficile, le Liban est secoué par de nouvelles manifestations depuis le 2 mars. La baisse de la valeur de la livre libanaise n’arrange rien.

Le Liban a connu le 7 mars sa sixième journée de mobilisation consécutive. Plusieurs axes routiers ont été bloqués et la livre a plongé à 10 000 livres pour un dollar sur le marché noir comme le rapporte L’Orient-le-Jour.

A Beyrouth, les protestataires ont coupé plusieurs grands axes menant à des points clés du centre-ville comme la place des Martyrs, selon l’Agence nationale d’information (ANI). Plusieurs routes ont également été fermées en périphérie, en particulier dans le sud de la capitale, fief du Hazbollah.  Des blocages ont également été organisés dans plusieurs villes du pays, comme à Bekaa où à Balbeck. Dans les cortèges de la «ville du soleil» (Balbeck), les reporters de L’Orient-le-Jour ont rapporté quelques slogans scandés par les manifestants: «Nous sommes la révolution populaire, ils |les dirigeants] sont la guerre civile», pouvait-on ainsi entendre sur la place Moutrane. Sur les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire «la décision revient au peuple» où encore «Explosion, effondrement», en référence à la grave explosion au port de Beyrouth en août 2020.  Une crise multidimensionnelle  Des images des événements ont été relayées sur Twitter le 4 mars par le journaliste de Radio France International (RFI), Paul Khalifé, témoignant de la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays.

Les rassemblements, quotidiens depuis le 2 mars, réunissent des milliers de manifestants en différents points du pays. Fin septembre 2020, les autorités avaient tenté de former un nouveau cabinet dirigé par Mustapha Abib mais ce dernier avait finalement annoncé le 26 septembre qu’il renonçait à former un gouvernement. Une tâche qui a ensuite été confiée à Saad Hariri, sans succès, ce dernier ne réussissant pas à proposer un consensus entre les parties.


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Le pays du Cèdre n’a toujours pas d’exécutif. Pour le député libanais Alain Aoun, tous les partis politiques ont leur part de responsabilité. Mais la crise que traverse le Liban oblige à vite trouver une solution : «celui qui n’avance pas, recule». Le Premier ministre libanais par intérim, Hassan Diab, a menacé de démissionner si aucune avance n’était faite concernant la formation d’un nouveau gouvernement. Le député libanais Alain Aoun, membre du Courant patriotique libre (CPL), était invité sur RT France à réagir à cette menace et à analyser les causes de cette impasse malgré l’engagement d’Emmanuel Macron au Liban. L’élu souligne que la résolution de la crise multiple qui frappe le pays doit d’abord passer par un déblocage interne et une «prise de conscience».


 

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