L’UNESCO recommande d’améliorer l’égalité des genres dans le numérique

17.05.2019

PARIS – Dans une publication réalisée en collaboration avec l’Allemagne et la coalition « EQUALS Skills, I’d Blush if I Could (Je rougirais si je le pouvais) », l’UNESCO a présenté ce vendredi des recommandations pour surmonter les inégalités mondiales entre les genres dans le domaine du numérique.

La publication porte une attention particulière « à l’impact des préjugés sexistes présents dans les applications d’intelligence artificielle les plus répandues comme les assistants vocaux numériques », a souligné l’UNESCO.

Cette publication montre que ces préjugés trouvent leurs origines dans la composition des équipes techniques, composées majoritairement d’hommes, qui développent des technologies de pointe et élaborent des solutions politiques visant à aider les femmes et les filles à développer des compétences numériques.

« La nécessité de formuler des recommandations traitant de la différenciation entre les sexes dans l’intelligence artificielle s’impose au vu de l’explosion des applications numériques de commande vocale telle qu’Alexa, la technologie d’Amazon. La plupart des assistants vocaux sont dotés de noms et voix de femmes ainsi que d’une ‘personnalité’ docile. », a précisé l’UNESCO.

La publication note également que « la soumission et la servilité exprimées par tant d’assistantes vocales est une illustration du préjugé sexiste véhiculé par les produits faisant appel à l’intelligence artificielle » et montre que « ces préjugés trouvent leur origine dans l’inégalités des sexes en matière d’éducation et dans le secteur technologique. »

L’UNESCO recommande aux entreprises et aux gouvernements notamment « d’en finir avec la pratique consistant à doter par défaut d’une voix féminine les assistants vocaux numériques », « d’encourager le développement des assistants vocaux numériques qui ne soient ni féminins ni masculins ou encore « de doter les filles et les femmes des compétences techniques nécessaires pour qu’elles puissent concevoir de nouvelles technologies au même titre que les hommes. »

Pour aborder la question des préjugés liés aux genres, la publication suggère que les équipes développant cette technologie fassent plus de place aux femmes.

Aujourd’hui seulement 12% des chercheurs qui travaillent dans le domaine de l’intelligence artificielle sont des femmes. Les femmes ne représentent que 6% des développeurs de logiciels et sont amenées à déposer 13 fois moins de brevet dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, que leurs confrères masculins, ajoute la publication.

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