Maghreb / L’Algérie aussi met le cap vers la CEDEAO

Paralysée par le différend du Sahara, l’Union du Maghreb n’a jamais réellement réussi à séduire ses membres. L’Algérie est la dernière à manifester un intérêt pour la CEDEAO.

Les pays du Maghreb font les yeux doux à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Après le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, c’est au tour de l’Algérie de frapper à la porte de la CEDEAO. C’est du moins ce qu’a annoncé jeudi 27 décembre le ministre algérien du Commerce, Said Djellab, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture d’une foire commerciale à Alger.

«Nous allons négocier sur un accord commercial préférentiel avec la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) permettant la facilitation d’accès des produits algériens à cette zone qui représente un marché de 300 millions de consommateurs», rapporte l’agence APS.

Le responsable gouvernemental du voisin de l’Est n’a pas pour autant donné une date précise pour le début de ces «négociations» entre les deux parties. Et il en est de même pour la nature précise de l’ «accord».

Le Maghreb n’a jamais séduit

L’annonce du ministre Said Djellab ne devrait guère surprendre, d’autant qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une politique algérienne visant à marquer sa présence sur le marché économique africain. Une politique lancée depuis quelques mois via une offensive sur la Mauritanie. Un autre pays qui a déjà mis le cap sur la CEDEAO. Le 19 décembre, les parlementaires mauritaniens ont adopté l’accord, signé le 5 mai 2017, portant sur l’établissement d’un partenariat entre la Mauritanie et le bloc Ouest-africain.

La Tunisie lorgne également le même objectif. En novembre 2017, la Communauté lui a accordé le statut d’observateur. Ce qui lui ouvre la voie à prendre part aux réunions de l’organisation. Une première étape qui donne au gouvernement des raisons d’espérer une prochaine intégration complète.

Contrairement à Rabat, Tunis a une expérience avec le processus d’adhésion aux groupes économiques continentaux. La Tunisie a en effet intégré le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, sous son acronyme anglais Comesa, couronnant avec succès plus de deux années de négociations, ponctuées de quelques rebondissements. Le 18 juillet 2018, la Tunisie a été officiellement proclamée le 20e membre de la COMESA.

Si les Etats de l’UMA ont décidé de mettre le cap sur la CEDEAO ou la COMESA, c’est justement parce que le Maghreb ne séduit plus. Le marché, en principe, riche de presque 100 millions de consommateurs est pris en otage par le conflit du Sahara occidental entre les deux frères ennemis : le Maroc et l’Algérie.    / 
/ Mohamed JAABOUK /

Algérie / Exportation : Cap sur l’Afrique de l’Ouest

L’Algérie envisage d’entamer des négociations avec la Communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue de conclure un accord commercial préférentiel entre les deux parties, a indiqué mercredi à Alger le ministre du Commerce, Said Djellab, ce qui permettra la facilitation d’accès des produits algériens à cette zone qui représente un marché de 300 millions de consommateurs», a précisé M. Djellab lors de la cérémonie de cloture de la Foire de la production algérienne.

Le ministre du Commerce, Said Djellab

Pour M. Djellab, l’Algérie a entamé effectivement la négociation sur un accord commercial préférentiel avec la Mauritanie qui a abrité, en octobre dernier, la foire de la production algérienne en prouvant que «le produit national possède une place dans les marchés extérieurs». L’Algérie ciblera, par la suite, des marchés des pays de l’Afrique centrale et australe, a ajouté le ministre. Cela reflète, selon lui, «l’orientation stratégique du pays vers son continent qui représente un espace naturel». Et d’ajouter: «l’Algérie est un pays pionnier en Afrique, et nous devons intégrer un contenu économique dans notre relation diplomatique et politique distinguée sur le continent, un objectif que nous cherchons à atteindre». A ce titre, il a noté que les études économiques montrent que l’Algérie sera au cours des prochaines années le plus important marché prometteur de par le monde, le volume des échanges commerciaux ne dépassant pas les 11%». «Nous avons une marge de manœuvre très importante avec les pays de l’Afrique, d’où la nécessité pour nous d’œuvrer à ce que l’Algérie décroche sa part sur ce marché», affirme le ministre. Cette nouvelle orientation vers l’Afrique sera concrétisée par de nombreux salons et manifestations économiques dans lesquels l’Algérie participera dans ce continent, a expliqué le ministre ajoutant que l’Algérie compte participer à 29 salons en Afrique sur 53 salons internationaux hors le pays durant la période 2019/2020. L’Algérie avait participé à 25 salons et manifestations économiques durant 2018 dans plusieurs capitales, dont Washington, Bruxelles, Nouakchott et Doha en vue de promouvoir le produit local dans les marchés internationaux. Ces salons ont été couronnés par la signature d’importants contrats d’exportation, a rappelé le ministre citant la signature de 25 contrats durant le salon de Nouakchott (Mauritanie) et 12 contrats durant le salon de Libreville (Gabon). Dans sa stratégie d’exportation, l’Algérie s’appuiera sur les secteurs de l’agroalimentaire, l’industrie électronique et l’électroménager ainsi que les produits pétrochimiques et les produits pétroliers, et ce, après la couverture de la demande nationale d’ici deux ans.

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