Rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste: «Un véritable danger pour toute la région»

   

Espagne : Mise  garde contre le rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste

L’Algérie n’est pas le seul pays à mettre en garde quant aux dangers du rapprochement du Maroc avec l’Entité sioniste. L’Espagne tire aussi la sonnette d’alarme.

Dans un document de recherche 2019-2021 qui porte le cachet du Centre supérieur d’études de la Défense nationale (CESEDEN) et de l’Institut espagnol d’études stratégiques (IEEE), tous deux étant des centres d’analyse dépendant du ministère espagnole de la Défense  consulté par des médias,  il y est nettement mentionné que ce rapprochement  «est un véritable danger pour l’Espagne et toute la région».

Ce même  rapport intitulé «Un nuage rouge dans le ciel de Madrid», remis au chef  du gouvernement, Pedro Sanchez, met l’accent notamment sur «la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles».

«Nous savons tous que la nation espagnole est en danger. Le lobby juif est le plus puissant et le plus influent au monde et, de ce fait, le rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv met le Maroc en position de force et accroît substantiellement son influence dans la région», note un rapport dont des extraits ont été également relayés par la presse marocaine.

Le renseignement espagnol relevé à cet effet, qu’avec « la visite le 24 novembre, du ministre sioniste de la Défense au Maroc, le niveau de la dangerosité pour l’Espagne passe de la zone jaune à la zone rouge, compte tenu notamment des chapitres compris dans l’accord militaire signé entre les deux parties».

« L’accord attendu, permettra au Maroc d’acquérir des équipements sécuritaires de haute technologie, selon les mêmes sources médiatiques. Il prévoit également une coopération en matière de planification opérationnelle, la recherche et le développement de la technologie militaire, indique le renseignement militaire espagnol, relevant que «cet accord est le premier du genre dans le monde arabe».

Le même document rappelle à ce sujet, que «la coopération marocco-israélienne comprend également la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles».

Non seulement. Dans ce projet qui dépasse le cadre des accords d’Abraham dont le Maroc est partie prenante «la coopération entre Rabat et Tel-Aviv pourrait dépasser le cadre sécuritaire et militaire pour englober une collaboration en matière de renseignement».

Autrement dit, l’entité sioniste «œuvrera à doter le Maroc d’une antenne locale pour la fabrication de drones, ce qui permettra de renforcer les capacités de l’armée de l’air marocaine, et permettra à Israël de fabriquer des drones en grandes quantités et à bas prix, ce qui lui donnera la possibilité de mieux se positionner sur le marché international de l’armement».

Y.Y

     
Rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste: «Un véritable danger pour toute la région»

par Abed Cherifi

Le rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste inquiète l’Espagne, qui parle d’un «véritable danger pour toute la région».

En effet, dans un rapport, remis au chef du gouvernement, Pedro Sanchez, le service de renseignement espagnol met en garde contre un «véritable danger pour l’Espagne et toute la région», mettant l’accent notamment sur «la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles». «Nous savons tous que la nation espagnole est en danger. Le lobby juif est le plus puissant et le plus influent au monde et, de ce fait, le rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv met le Maroc en position de force et accroît substantiellement son influence dans la région», note le rapport des services de renseignement espagnols, intitulé «Un nuage rouge dans le ciel de Madrid», dont des extraits ont été relayés par la presse marocaine. Le rapport du service de renseignement, un document de recherche 2019-2021 qui porte le cachet du Centre supérieur d’études de la Défense nationale (CESEDEN) et de l’Institut espagnol d’études stratégiques (IEEE), tous deux étant des centres d’analyse dépendant du ministère de la Défense, fait remarquer qu’avec la visite, mercredi, du ministre sioniste de la Défense au Maroc, «le niveau de la dangerosité pour l’Espagne passe de la zone jaune à la zone rouge, compte tenu notamment des chapitres compris dans l’accord militaire signé entre les deux parties». L’accord attendu, permettra au Maroc «d’acquérir des équipements sécuritaires de haute technologie», selon les mêmes sources médiatiques. Il prévoit également «une coopération en matière de planification opérationnelle, la recherche et le développement de la technologie militaire», indique le renseignement militaire espagnol, relevant que «cet accord est le premier du genre dans le monde arabe».

Le rapport fait observer, à ce sujet, que «la coopération maroco-israélienne comprend également la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles». Soulignant, en outre, que ce projet «dépasse le cadre des accords d’Abraham dont le Maroc est partie prenante», le rapport du service de renseignement espagnol note que «la coopération entre Rabat et Tel-Aviv pourrait dépasser le cadre sécuritaire et militaire pour englober une collaboration en matière de renseignement». Il relève à ce titre que l’entité sioniste «œuvrera à doter le Maroc d’une antenne locale pour la fabrication de drones, ce qui permettra de renforcer les capacités de l’armée de l’air marocaine, et permettra à Israël de fabriquer des drones en grandes quantités et à bas prix, ce qui lui donnera la possibilité de mieux se positionner sur le marché international de l’armement», note le rapport des services de renseignement espagnols.

Les Espagnols d’origine marocaine, «une bombe à retardement»

Par ailleurs, le rapport confidentiel du renseignement espagnol a alerté sur les autres manœuvres du royaume dans la région. Il cite, dans ce sens, notamment l’autorisation du Maroc à la société Qatar Petroleum International Upstream L.L.C et à une autre société sioniste de démarrer l’exploration pétrolière et de gaz dans le Sahara occidental occupé, relevant que «ces projets auront des répercussions catastrophiques sur l’environnement dans les régions espagnoles». L’installation par une société marocaine d’une ferme piscicole au large des îles Zaffarines a été également citée par le rapport, qualifiant la décision marocaine de «développement dangereux sur laquelle il ne faut pas se taire quels que soient les défis», déplorant l’absence d’une coopération de la part des pays de l’Union européenne (UE).

Le rapport met, en outre, l’accent sur les tentatives d’ingérence du Maroc dans les affaires internes de l’Espagne, notamment dans les villes de Ceuta et Melilla. «Rabat commence à nous agacer par ses conditions (…) pire encore, elle commence à s’ingérer dans nos affaires intérieures», s’alarme la même source. Et d’ajouter : «l’activité du renseignement marocain dans les deux villes a gagné en intensité et les Espagnols d’origine marocaine constituent une bombe à retardement pour nous. Ils peuvent être mobilisés à tout moment par Rabat», ajoute la même source. Selon le même rapport, «le Maroc se permet de tels agissements grâce au poids du lobby juif marocain à Washington».


       Accords Rabat – Tel Aviv: Des milliers de Marocains dénoncent la normalisation

              par R. N.

Si à Al Khalil occupé, les Palestiniens ont affronté dimanche les forces militaires de l’entité sioniste pour s’insurger contre l’incursion du président israélien dans Al Haram Al Ibrahimi, hier, lundi, ils étaient des milliers de Marocains à dénoncer la normalisation du royaume de Mohamed VI avec l’entité sioniste.

Le Front marocain pour le soutien à la Palestine a, en effet, appelé hier à un sit-in dans pas moins de 27 villes du royaume pour déjuger la décision de leurs gouvernants d’avoir non seulement normalisé leurs relations avec Israël mais aussi d’avoir conclu avec lui des accords militaires et sécuritaires qui risquent de plonger leur pays ainsi que toute la région dans le chaos. L’appel a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien correspondant au 29 novembre de chaque année. «27 villes dont Casablanca, El Jadida, Tétouan (Nord) et Agadir (Centre), ont annoncé leur adhésion à l’appel du Front», ont noté les organisateurs du sit-in dans le communiqué qu’ils ont rendu public dimanche.

Le Front a souligné que «plusieurs sit-in et formes de protestation et de lutte seront organisés, sous le slogan «la lutte continue contre la normalisation et en soutien au peuple palestinien». Il a tenu à préciser que ce mouvement a été déclenché en faveur de «la lutte du Front marocain pour l’instauration de l’Etat palestinien sur tout le territoire palestinien avec comme capitale Al Qods».

Mouvement qui se veut, selon lui, «une expression populaire de rejet de la normalisation avec l’entité sioniste inique, et une demande de l’annulation de la normalisation et l’abrogation de tous les accords y afférents».

Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que les Marocains se soulèvent contre leurs gouvernants pour condamner leurs actions officialisant leur rapprochement et leur collaboration avec les sionistes. Il est clair que la visite, du 23 au 25 novembre dernier, du ministre israélien de la Défense à Rabat, a poussé les Marocains dans les rues pour crier leur colère contre la venue «d’un criminel de guerre». Ils étaient nombreux à lancer «on refuse la normalisation ! C’est une honte».

«La normalisation est une trahison !»

Durant son séjour, le sioniste Benny Gantz a signé deux importants accords avec les responsables marocains, le premier dans le domaine de la défense et le second pour l’acquisition par le Maroc d’armes israéliennes. L’Instance marocaine de soutien aux causes de la Oumma a affirmé dans un communiqué, que la visite du ministre sioniste de la Défense est «un acte aux préjudices incommensurables, et la suite du feuilleton humiliant de normalisation avec l’entité sioniste abjecte».

Mercredi dernier, premier jour de la visite du ministre israélien de la Défense, les autorités sécuritaires marocaines sont intervenues à Rabat pour réprimer un sit-in de protestation devant le Parlement contre cette visite d’un responsable sioniste. Plusieurs militants activant sur les réseaux sociaux au Maroc se sont révolté en lançant le hashtag «Non à la réception du terrorisme sioniste».

Il est noté que le hashtag «la normalisation est une trahison» a été classé, pendant deux jours consécutifs, les 23 et 24 novembre, premier sur les réseaux sociaux au Maroc. A Tetouan, Tanger, Fes et autres contrées marocaines, les manifestants scandaient avec force «Ya sahyoun tlaa bara El Moughrib arth hora (Sioniste va t’en, le Maroc est une terre libre)» ; «Ya sahyoun ya manooul, Falestine fi el oouyoune (Sioniste maudit, la Palestine est dans nos yeux)» ; «Falestine amana oua tatbii khiana»…

Dans un communiqué qu’il a rendu public vendredi dernier à partir de Ramallah, le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a condamné vivement la conclusion des accords de défense et sécuritaire entre le Maroc et Israël. «Nous avons espéré que le royaume du Maroc qui préside le Comité El Qods, ne franchit pas ce pas dangereux à l’ombre de ce que commet Israël comme exactions racistes contre le peuple palestinien, de son déni de tous les accords de paix tout autant que son refus des négociations, de la solution de deux Etats, sa politique du fait accompli sur la terre et ce par sa construction continue de colonies juives, l’exclusion des Palestiniens d’El Qods occupée, l’intégration progressive des terres palestiniennes à Israël et ses atteintes au caractère arabe et musulman d’El Qods et à sa sacralité», lit-on dans le communiqué.

L’appel de l’OLP au Maroc

L’OLP a souligné que «ces accords (entre le Maroc et Israël ndlr) sortent du cadre consacré par les sommets arabes et le consensus arabe ainsi que l’initiative arabe pour la paix, menacent la sécurité nationale dans le monde arabe tout autant que les intérêts de la nation arabe». Par la voix de son comité exécutif, l’Organisation palestinienne appelle le Maroc à annuler ces accords en soutenant que «toute décision arabe qui sort du cadre de l’initiative arabe pour la paix – qui stipule que la normalisation ne peut intervenir qu’après la fin de la colonisation israélienne des territoires palestiniens et arabes- est rejetée parce qu’elle constitue un encouragement à la colonisation».

Pendant que des milliers de Marocains s’indignaient contre les décisions de leurs gouvernants en faveur de l’entité sioniste, de violents affrontements opposaient les Palestiniens d’Al Khalil (30 km au sud d’ElQods) aux forces militaires sionistes qui s’étaient déployées tout autour de la mosquée de Brahim El Khalil pour protéger le président israélien, Ishak Hurzog qui avait décidé de faire incursion à l’intérieur d’El Haram Al Ibrahimi. L’arrivée de ce responsable israélien jusqu’au niveau du Minbar Salah Eddine El Ayoubi pour allumer un cierge a provoqué la colère des khalayla. «Al Kahlil aarabia, yaskot al ihtilal», scandaient-ils à la face des militaires sionistes.

Contacté par nos soins pour réagir à ce qui se passe dans la région et à propos de la Cause palestinienne, l’ancien ambassadeur au Caire qui était en même temps le représentant permanent de l’Algérie auprès de la Ligue des Etats arabes, Nadir Larbaoui, s’est interrogé en premier, «dans ce monde arabe en ébullition, la Cause palestinienne se trouve-elle toujours et encore pour les pays arabes au rang des priorités afin que l’on puisse déterminer les positions de certains pays dans l’équation, ou plutôt les équations régionales et internationales ?».Nommé récemment représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, à la faveur du dernier mouvement diplomatique, Larbaoui estime en réponse à sa question que «ces pays, le Maroc notamment s’est transformé en outil fonctionnel au service des intérêts sionistes».

«C’est dire l’œuvre gigantesque de reconstruction de l’Unité arabe»

L’ambassadeur algérien tient à rappeler que «c’est dans ce contexte que fut rejeté par la Ligue arabe, le projet de résolution soumis par la Palestine appelant à la condamnation des accords de normalisation de certains pays arabes avec l’entité sioniste». Et, note-il, «comble de la dérision et du ridicule, la ligue continue dans ses résolutions et depuis des années, à rendre un vibrant hommage au Roi du Maroc pour son rôle jugé positif à la tête du Comité Al Qods, alors que tout le monde sait que le souverain marocain oppose depuis 2014, un veto à toute réunion de ce Comité, pendant que la ville occupée d’El Qods est soumise aux violations israéliennes les plus odieuses et à un processus systématique de judaïsation, ceci, sans que le Maroc, président en exercice du comité, ne bouge le petit doigt».

Nadir Larbaoui relève ainsi qu’«au contraire, le Maroc récompense son allié israélien par la normalisation et la conclusion d’accords de coopération qui menacent non seulement la sécurité de la région, mais également la sécurité collective arabe ou ce qu’il en reste, telle que prévue par la Charte de la Ligue». Il fait savoir «pour l’histoire, (que) l’ambassadeur de Palestine à Rabat fut même déclaré à l’époque, persona non grata, pour avoir simplement osé dans une déclaration à la presse, inviter le Maroc à réunir ledit Comité». Le nouveau représentant permanent de l’Algérie auprès des nations unies affirme alors que «le monde arabe vit actuellement l’étape la plus sombre et incertaine de son histoire». Et en conclut qu’«une lecture objective et une analyse lucide des évolutions géopolitiques dans le monde arabe, nous conduit à nous interroger sur le devenir de ce monde dont la sécurité collective menacée, soulève désormais de nombreuses questions à la lumière des nouveaux changements dans la région, particulièrement la série de normalisation des relations de certains pays arabes avec Israël». Larbaoui est convaincu qu’«à l’évidence, un nouveau système arabe tarde à émerger mais dont on voit se profiler les éléments constitutifs avec une double obsession qui a pour effet de structurer désormais les nouvelles stratégies d’alliance». Il s’agit, dit-il, «de l’obsession iranienne et celle de l’islamisme politique représenté par le mouvement des Frères musulmans avec les signes d’une nouvelle géopolitique arabe après l’établissement des relations diplomatiques de certains pays arabes avec Israël». Et déclare en dernier, «c’est dire, l’œuvre gigantesque de reconstruction de l’unité et de la solidarité arabe que doit relever notre pays à l’occasion du prochain Sommet arabe prévu à Alger, au cours du mois de mars prochain.


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