Le Maroc s’attaque à l’Algérie, son président et son peuple : Dangereuse escalade

   Curieusement, nous ne lirons jamais de critiques aussi acerbes contre Israël. Mais on a les fiertés qu’on peut. Quand on s’enorgueillit d’avoir 10 Marocains dans le nouveau gouvernement sioniste, on voit mal le régime monarchique refuser quelque chose à Israël.

 

Mais qu’est-ce qui justifie cette avalanche d’attaques médiatiques marocaines contre l’Algérie, contre son président, son peuple et son institution militaire? Il est arrivé aux médias du royaume comme ce novice qui vient de s’acheter pour la première fois un marteau et voit partout des clous. Il y a une telle obsession, que tout ce qu’entreprend l’Algérie est passé au crible pour n’en recueillir que des actes d’hostilité envers le Maroc.

Hier, dans un semblant d’enquête, un média on line, dont l’affiliation sioniste n’est pas à démontrer, se fend dans une diatribe insipide et sans saveur pour arriver à la conclusion qu’il s’est fixé à l’avance: «Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, nomme ses proches aux différents postes de responsabilités en leur octroyant privilèges et pouvoirs dans la gestion des affaires de l’Etat.» Admirez l’investigation journalistique à travers le prisme émoussé du Makhzen. C’est maladif, le royaume sombre dans une dangereuse et irréversible paranoïa. Tenez-vous bien: quand le président Abdelmadjid Tebboune, soucieux de la souveraineté de son pays, exclut l’endettement extérieur, c’est clair «il poursuit sa politique hostile au Maroc».

Quand l’Algérie lance un débat strictement interne sur le rôle qu’elle entend souverainement donner à son institution militaire dans la nouvelle Constitution, c’est évident «L’Algérie se prépare à envahir le Maroc». Quand le chef de l’Etat exerce ses prérogatives en nommant des responsables militaires, c’est le cri d’orfraie «le président algérien nomme des généraux hostiles au Maroc». Et la liste des faits et gestes épiés puis grossis par le prisme du Makhzen est encore longue. Voilà comment on rend la monnaie à une main tendue par les officiels algériens envers le voisin marocain.

S’exprimant, il y a à peine trois jours, sur la chaîne de télévision Russia Today, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a indiqué que l’Algérie ne ferait aucun mal au Maroc et que le gouvernement algérien ne demandait que le respect de la part de la partie marocaine. «Nous souhaitons le meilleur pour le Maroc et aucun mal ne viendra de l’Algérie. Nous ne demandons que le respect», a-t-il assuré ajoutant que l’Algérie «ne va pas entrer dans les conflits de mots, d’insultes et de répliques. Vous n’allez pas entendre ça de notre part». Avec les mêmes mots rassurants et empreints d’amitié, le président Abdelmadjid Tebboune a exclu, le 4 juillet dernier, toute nouvelle escalade entre les deux pays en affirmant que «la sagesse a toujours prévalu entre les deux pays». Ces mots d’apaisement, ces appels du pied pour des relations sereines sans boursouflures inutiles ne contentent pas les dirigeants marocains.

Les mots insidieusement lâchés par l’ancien consul du Maroc à Oran, Boutaher Aherdane, qui a qualifié l’Algérie de «pays ennemi», révèlent de fort belle manière cette obsession. Etouffé par l’ampleur de la crise, le Makhzen semble trouver son compte dans l’existence d’un ennemi extérieur. Un arsenal de sites gérés par des Marocains sont spécialement chargés de diffuser sur les réseaux sociaux toutes sortes de calomnies et de fake news sur l’Algérie et ses institutions.

Curieusement, nous ne lirons jamais de critiques aussi acerbes contre Israël en train d’écraser les Palestiniens. Mais on a les fiertés qu’on peut. Quand on s’enorgueillit d’avoir 10 Marocains dans le nouveau gouvernement sioniste dont un ancien chef de l’armée israélienne, on voit mal le régime monarchique refuser quelque chose à Israël. Dans l’affaire, c’est le peuple marocain profondément hostile à une normalisation avec le sionisme qui trinque. L’exaspération de tout un peuple pris en otage commence à se faire sentir.
Les Marocains ne veulent plus du règne chaotique de Mohammed VI. Un roi qui défraie la chronique par ce mode de vie très controversé./

Brahim TAKHEROUBT

 

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