La nouvelle mission martienne de la NASA, Perseverance, expliquée par un chercheur algérien membre du projet – images

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«L’un des objectifs scientifiques du rover Perseverance est de contribuer à la préparation de l’exploration humaine de Mars», expose auprès de TSA le professeur Noureddine Melikchi, physicien-chercheur à la NASA. Il aborde par ailleurs les objectifs scientifiques, technologiques et économiques du nouveau projet.

© CC0 / WikiImages

À l’occasion du lancement du rover de la mission Perseverance vers la planète Mars jeudi 30 juillet depuis la base aérienne de Cap Canaveral en Floride, le professeur algérien Noureddine Melikchi, physicien-chercheur à la NASA, membre de la mission et de sa consœur Curiosity, explique dans un entretien accordé au site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA) les objectifs scientifiques et technologiques du projet. Il a également évoqué les retombées économiques de cette nouvelle mission martienne de la NASA. Selon lui, si tout se passe comme prévu, Perseverance atterrira le 18 février 2021 dans le cratère Jezero, sur la planète rouge. «Cette date marquera le début d’une nouvelle ère scientifique», assure-t-il.

«Perseverance s’annonce déjà comme une mission passionnante car susceptible de révéler de nouveaux secrets sur la planète Mars et éventuellement sur la planète Terre», avance le Pr Melikchi.

Rappelant que Curiosity a révélé qu’il y a quelques milliards d’années, «Mars avait de l’eau liquide dans les lacs et les rivières à sa surface», le scientifique a indiqué que le choix du lieu d’atterrissage de Perseverance, à savoir le cratère Jezero, n’était pas fortuit.

«Cet endroit a été choisi par les scientifiques car c’est un ancien lac asséché qui n’est pas loin d’un delta de rivière fossilisée et est donc susceptible d’avoir une histoire intéressante et potentiellement utile à connaitre en lien avec l’eau», détaille-t-il.

Les objectifs

«L’un des objectifs scientifiques du rover Perseverance est de contribuer à la préparation de l’exploration humaine de Mars», souligne Noureddine Melikchi.

Et de poursuivre: «Nous savons que Mars avait à un certain moment de son histoire des rivières en surface, et que l’eau liquide y était présente, un peu comme notre Sahara quand l’Afrique du Nord était bien plus humide qu’aujourd’hui». «La question que l’on se pose alors: où est passée cette eau? Est-elle sous la surface de Mars, si oui, qu’y a-t-il d’autres [des formes de vie biologiques, ndlr]?».Ainsi, pour mener à bien sa mission, le rover Perseverance «est équipé d’une charge utile instrumentale et analytique capable d’identifier un large éventail de molécules organiques susceptibles de fournir de nouvelles informations sur les bio-signatures formées dans les anciens environnements martiens et de contribuer à la planification de futures missions sur Mars axées sur l’astrobiologie».

Les retombées économiques

Noureddine Melikchi soutient que la mission de caractérisation de la géologie et du climat du cratère Jezero se fera «en mettant en œuvre des technologies capables de produire de l’oxygène à partir de l’atmosphère martienne».

«L’idée est d’éventuellement utiliser cet oxygène produit sur la planète Mars pour la propulsion d’engins qui ramèneront sur Terre les humains qui auraient fait le voyage sur Mars», dit-il.Au-delà du côté purement scientifique, «la mission Mars est une véritable opportunité pour le développent de nouvelles technologies telles celles pour la recherche de l’eau, l’exploration minière, la navigation, la détection de traces de gaz, l’imagerie, et bien d’autres applications», ajoute-t-il.

Quid de l’envoi d’êtres humains sur Mars?

Compte tenu des connaissances scientifiques et des capacités technologiques, est-il nécessaire d’envoyer l’Homme sur Mars?

Le Pr Melikchi estime qu’il «serait plus sage d’investir sur la robotique et la technologie de manière générale que sur l’envoi d’humains sur la planète Mars et tenter de relever les défis qui se posent».

En effet, «ce faisant, le développement de la robotique, de l’imagerie, de la détection et des technologies de transfert et de traitement des données trouveraient incidemment des applications directes pour les humains sur Terre».

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