L’OCS : la Russie appuie la pleine adhésion de l’Iran

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Moscou soutient l’intégration de la République islamique d’Iran en qualité de membre de plein droit de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Ladite intégration appuiera de son côté la montée en puissance de la grande structure internationale eurasienne – devenue désormais la force motrice de la véritable notion de communauté internationale et du monde multipolaire.

Douchanbé, la capitale du Tadjikistan – qui préside cette année les activités de l’OCS – a accueilli une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai. Lors de cette réunion, la délégation russe a appelé à un examen positif de la demande d’adhésion de l’Iran en qualité de membre à part entière au sein de l’organisation. Pour rappel, l’Iran est actuellement membre-observateur au sein de l’OCS.

Pour la Russie, l’importance et le rôle de l’Organisation de coopération de Shanghai découlent de son caractère inclusif: «Nous sommes convaincus qu’il est grand temps d’examiner positivement la demande d’adhésion de l’Iran au sein de l’organisation (en qualité de membre de plein droit, ndlr), qui est sur la table depuis 2008», ont déclaré des sources compétentes au sein de la délégation russe. Toujours selon eux, le critère principal pour prendre la décision appropriée doit être la volonté réelle du demandeur d’apporter une contribution effective et concrète au renforcement qualitatif de l’OCS, afin de contribuer à accroitre son autorité internationale en phase avec les processus qui se déroulent sur le continent eurasien.

Le soutien affirmé de Moscou en faveur de Téhéran dans le cadre de la pleine intégration à l’OCS confirme plusieurs aspects. Tout d’abord, on peut effectivement parler d’une relation de confiance entre les deux pays – et ce aussi bien dans le cadre relationnel bilatéral, que multilatéral, notamment en ce qui concerne les activités du triumvirat Russie-Chine-Iran. D’autre part, la pleine adhésion de l’Iran au sein de l’organisation représentant la grande famille eurasienne – dont il fait indéniablement partie – apportera de nombreux éléments positifs. Aussi bien pour lui-même, que pour l’organisation dans son ensemble.

Sur le plan démographique, un pays avec une population de près de 85 millions d’habitants viendrait donc s’ajouter à la population totale des pays membres de l’OCS, comptabilisée aujourd’hui à près de 3,4 milliards d’habitants – avoisinant ainsi la moitié de la population mondiale. Pour rappel, l’organisation étant actuellement composée de la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan (tous depuis 1996), l’Ouzbékistan (depuis 2001), ainsi que de l’Inde et du Pakistan (tous deux depuis 2017). Les Etats observateurs étant, en plus de l’Iran – la Biélorussie, la Mongolie et l’Afghanistan.

Sur le plan économique, la pleine intégration iranienne ouvrira de nouvelles perspectives d’interaction au sein des pays membres de l’OCS, aussi bien dans le cadre bilatéral que multilatéral, y compris dans des domaines comme l’énergie ou les grandes routes logistiques eurasiennes – devenant de plus en plus des routes d’envergure mondiale. Pour rappel, l’OCS compte trois pays faisant partie du Top 10 des principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat: la Chine (première du classement mondial), l’Inde (troisième) et la Russie (sixième). L’Iran quant à lui est classé aujourd’hui 23ème au niveau mondial – et ce malgré des années de sanctions, pressions et tentatives de déstabilisation occidentales le visant.

Evidemment, l’adhésion de l’Iran en qualité de membre à part entière sera d’un apport également stratégique sur le plan sécuritaire pour l’organisation. Surtout au vu des défis qui existent dans les affaires régionales, y compris eurasiennes, en raison d’une politique irresponsable de l’establishment occidental. L’Iran a déjà pleinement démontré quant à sa ferme capacité non seulement de riposte face aux agressions et interférences extérieures, mais également en ce qui concerne une politique régionale efficace et responsable, notamment dans le cadre de son expérience dans la lutte antiterroriste – comme ce fut le cas en Syrie.

Cette capacité et ce savoir-faire de Téhéran sera un atout indéniable aux capacités défensives de l’Organisation de coopération de Shanghai, comptant en son sein 4 des 10 principales puissances militaires du monde – par ailleurs les quatre pays en question (Russie, Chine, Inde, Pakistan) étant également des puissances nucléaires. L’Iran est de son côté tout simplement l’actuelle 14ème puissance militaire mondiale.

Le soutien stratégique de la Russie à l’Iran dans le cadre de l’OCS, ainsi que certainement de la Chine – autre allié privilégié de Téhéran, représente donc en soi-même un cadre stratégique global pour toute l’Organisation de coopération de Shanghai, le grand espace eurasien, et plus généralement parlant pour tout le concept multipolaire mondial – devenu réalité et ne cessant de se renforcer chaque jour un peu plus.

Mikhail Gamandiy-Egorov


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