Une ONG italienne aide les Sahraouis à déminer les territoires libérés

   De Rome, Mourad R.  Confirmant son leadership en Europe et ce, malgré les contraintes du Covid-19, le réseau italien fédérant les associations de solidarité avec le Sahara Occidental se lance résolument dans un nouveau segment de l’aide fournie au peuple sahraoui, en mettant à la disposition de la RASD l’expertise pour bonifier les territoires libérés et éliminer les mines antipersonnel, ces armes meurtrières, sinistre legs de l’occupant marocain.

Et c’est l’ONG Onlus Reseda, basée dans le Latium, dont le chef-lieu est la capitale Rome, qui, en collaboration avec le Smaco, le Bureau sahraoui de coordination pour l’action contre les mines, organisme reconnu depuis 2013 par les Nations unies, qui s’y attelle depuis quelques mois en plantant un arbre en lieu de chaque mine, un arbre, pour remplacer la vie par la mort. L’objectif étant de planter 7 millions d’arbres et de créer un miroir vert symbolisant l’attachement du peuple sahraoui à sa liberté et à son avenir.

Car nous dit le responsable de l’ONG, Roberto Salustri : «Les mines rendent le territoire potentiellement inhospitalier pour toujours : avec les pluies, les bombes ont tendance à se déplacer sous le sable, ce qui rend l’opération de remise en état extrêmement compliquée.»

Or, en sept ans d’activité, beaucoup a été fait, Reseda et d’autres groupes, avec le concours de Smaco et de l’ONU, ont pu libérer ou exploiter 148,8 millions de mètres carrés de zone dangereuse, récupérer 37 des 61 champs de mines connus et 459 zones contaminées par des bombes, neutraliser 7 870 mines terrestres, 8 830 restes d’explosifs de guerre, 24 494 munitions, former 73 269 personnes à «l’éducation aux risques» et aider 252 personnes (28 survivants et 224 membres de la famille).

Ce projet, Onlus Reseda tient à le porter à terme dans les mois à venir pour lancer un double message à travers ces 7 millions d’arbres : tout d’abord, l’occupant marocain ne pourra jamais étouffer la soif de vie des Sahraouis et ensuite l’initiative soulève le besoin d’une application ferme de la législation internationale, punissant les Etats qui, de manière délibérée, décident de semer la mort parmi les civils, notamment par les mines, pour obtenir des acquis territoriaux, illégaux a fortiori.

Un effort louable qui sera réalisé en plantant, entre autres, des acacia Raddiana, une plante symbolique pour le peuple sahraoui et qui peut survivre sans eau pendant trois ans, qui produit naturellement le wapiti, une résine qui est utilisée comme médicament et dont les feuilles deviennent de l’excellent fourrage pour les animaux.

«Nous avons fait don aux Sahraouis d’arbres fruitiers et de plantes qui servent de compléments alimentaires, nous explique ce même Roberto Salustri, président de Reseda et agronome de son état, comme des grenades, des oliviers et des moringas à des familles victimes de mines. Les arbres dans les zones désertiques ont des fonctions spécifiques qui aident l’agriculture, servent à protéger les cultures du soleil, fournissent de la biomasse et du fourrage.»

Enfin, pour mieux marquer le sens de cette initiative, Reseda plantera au niveau des camps de réfugiés un arbre pour la mémoire de chacun des 500 desaparecidos sahraouis et sensibiliser ainsi la communauté internationale pour qu’elle oblige l’occupant marocain à fournir des réponses exhaustives à la liste des Nations unies indiquant les morts dans les centres de détention, remettre leurs dépouilles et les certificats de décès à leurs familles.

M. R.

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