PNUCID (PROGRAMME DES NATIONS UNIES SUR LE CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES)

Historique 

La lutte contre la drogue, autant les drogues dures comme l’héroïne et l’opium, mais aussi les drogues dites plus légères comme le cannabis, est au centre des préoccupations du milieu international depuis plusieurs années. Ceci s’explique par le fait que le fléau de la drogue alimente plusieurs autres problématiques, comme le sida, ou bien les activités criminelles, comme le blanchiment d’argent. 

La lutte contre les drogues prohibées commença dès le début de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1946. L’ancêtre du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) était le Fond des Nations Unies pour la lutte contre l’abus de drogue (FNULAD), qui avait sensiblement les mêmes fonctions que le PNUCID. C’est en 1990 que ce changement fut officialisé, pour pallier au manque de résultat du FNULAD. 

Ce fond est le résultat de la pression américaine pour mettre fin à la production d’opium au niveau international. En 1997, l’ONU décida de joindre deux fléaux de la société contemporaine, les drogues prohibées et la criminalité en général, pour créer l’Office pour le contrôle des drogues et la prévention des crimes (OCDPC). Ceci illustre très bien le fait que le contrôle de la drogue et la prévention du crime sont étroitement liés. 

Mandat et objectifs 

Le champ d’action du PNUCID est très large au niveau de la lutte contre la drogue. Au-delà de mettre fin à la production de plusieurs substances psychotropes, le rôle le plus important de ce programme se situe au niveau de la prévention, des traitements, et de la réadaptation. De plus, la prévention se fait toujours en fonction de la population visée. Par exemple, il est important de savoir que l’économie de l’Afghanistan tournait majoritairement autour du commerce de l’opium dans les années 1980, et ce, encore aujourd’hui. Voici un facteur qui peut influencer énormément le plan d’action pour la prévention dans cette région. Il est important de tenir compte de plusieurs facteurs sociaux et économiques. Le rôle du PNUCID est de diminuer la demande de substances psychotropes prohibées. 

De plus, le PNUCID n’est pas le seul organisme international qui fait de son cheval de bataille la lutte contre la drogue. Le PNUCID travaille en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation la science et la culture (UNESCO), et ce, en rapport avec le lien très étroit entre la consommation de drogues par injection et la propagation du sida en Afrique. Au-delà des organismes internationaux, les États membres jouent un rôle déterminant dans la diminution de la demande de substances psychotropes, et ce, par une réglementation très rigide au niveau de la consommation et le trafic de drogues dures. 

Membres 

Le PNUCID n’est pas un comité formé d’un certain nombre de pays, comme l’OMS ou la Commission des droits de l’homme. Par contre, il travaille en étroite collaboration avec les États membres de l’ONU. Même s’il n’y a pas de pays membres au sens propre, il y a bien sûr des pays qui ont plus d’impact que d’autre. Le PNUCID joue un rôle consultatif dans plusieurs comités. Un représentant de ce programme est présent dans un bon nombre de comités pour illustrer les avancements du programme, mais aussi pour insister sur ce qu’il reste à accomplir. Le PNUCID est formé d’une multitude de gens, provenant de différent domaine, autant légal que médical. Le PNUCID compte environ 500 fonctionnaires que l’on trouve dans les bureaux du PNUCID à travers le monde. Ce programme relève du Conseil économique et social (ECOSOC), qui est un des comités majeurs de l’ONU, qui est responsable de favoriser la croissance économique. Ce conseil détient aussi un pouvoir de recommandation au niveau social et culturel, mais aussi au niveau de la santé publique. 

Structure 

Tout organe des Nations Unies est doté d’une structure plus ou moins rigide. Le PNUCID est composé d’un siège social situé à Vienne, et de 21 bureaux régionaux répartis mondialement. Le Secrétaire général de l’ONU a nommé Antonio Maria Costa, de l’Italie, comme directeur exécutif du PNUCID. 

Le PNUCID est divisé en quatre départements: la division des opérations, la division des traités, la division des affaires publiques et la division de gestion. La division des opérations doit développer une certaine expertise pour permettre aux gouvernements de mettre sur pied des politiques efficaces pour contrer l’augmentation du trafic de drogue. La division des traités voit à la promotion des traités bilatéraux ou multilatéraux, des résolutions de l’Assemblée générale ou de toutes autres décisions par rapport à la lutte contre la drogue. Cette division amène les États membres de l’ONU à signer des traités multilatéraux qui font avancer le PNUCID. La division des affaires publiques est en charge de produire des recherches et de mettre sur pied des politiques pour favoriser l’enrayement des narcotiques. Finalement, la division de gestion s’occupe de tout ce qui touche au financement et aux ressources humaines. 

Instruments de décision 

Pour ce qui est des instruments de décisions, le PNUCID n’a pas un très grand pouvoir, par contre son rôle est primordial. Son principal mandat est de produire des études pour illustrer un phénomène et les amener aux instances de l’ONU, à l’Assemblée générale par exemple, dans le but qu’elles produisent une résolution allant dans le sens des études présentées. Par exemple, le PNUCID pourrait produire une étude sur la situation de la production de cocaïne en Colombie, la présente à l’Assemblée générale, et par la suite un groupe d’États membres pourrait décider de rédiger une résolution dénonçant la situation de la production de cocaïne en Colombie. Le PNUCID présente ces analyses devant plusieurs organes de l’ONU, autant le Conseil de sécurité que l’ECOSOC. Par exemple, le PNUCID présente annuellement un rapport sur la situation de l’opium en Afghanistan devant principaux comités de l’ONU. 

Le PNUCID est aussi très impliqué dans la participation des États à des traités multilatéraux. Il utilise son statut consultatif, son influence ainsi que son expertise pour convaincre les États membres de prendre part aux traités portant sur les narcotiques et la criminalité. Le PNUCID possède une visibilité très respectable, ce qui facilite grandement la propagation des objectifs qui lui tiennent à coeur, comme la nécessité d’agir pour freiner l’augmentation de la population africaine atteinte du sida, et ce, en partie par l’entremise de l’OMS. D’ailleurs, l’ECOSOC constate annuellement l’importance du travail fait par le PNUCID en maintenant en place ce programme. 

Autres informations intéressantes 

Un des faits marquant par rapport à ce programme, est que l’ensemble des ressources financières du PNUCID provient de contributions volontaires. Ces contributions relèvent en très grande partie des gouvernements nationaux ainsi que des organisations non gouvernementales. Ce fait nous démontre que les États croient aux réalisations du PNUCID. De plus, les gouvernements connaissent l’importance de lutter contre le trafic de stupéfiants et les crimes, mais aussi l’impact de ce fléau sur l’ensemble de la population mondiale. Il est aussi important de comprendre que la drogue touche toutes les classes de la société, autant la classe bourgeoise occidentale, que les populations africaines. 

Interventions récentes 

Le PNUCID utilise la majorité de ces effectifs sur deux fronts très importants: la situation de l’opium en Afghanistan, et la situation des drogues injectables en Afrique. Ceci s’explique par le fait que la situation est très préoccupante dans ces deux États, plus principalement en Afghanistan où la culture de l’opium est la principale source économique, tout comme elle représente la principale chose que l’on retrouve dans le milieu agricole afghan. Les autres régions préoccupantes sont: la Bolivie, la Colombie, le Myanmar, le Pérou et la République démocratique populaire du Lao, qui représentent aussi des bassins de consommation et de production de drogue très importante. La Colombie est considérée comme l’un des plus grands producteurs de cocaïne au monde. 

Pour ce qui est de l’Afghanistan, la priorité pour le PNUCID est de développer une autre source de revenus pour les producteurs, et ce, avant de mettre fin à la culture d’opium. Si le PNUCID ne fait que mettre fin à la culture d’opium, l’Afghanistan sera victime d’une grave crise économique, ce qui aurait un impact beaucoup plus dommageable que la culture actuelle d’opium. Le programme vise à implanter en Afghanistan une utilisation du sol, une agriculture plus saine. D’ailleurs, les progrès en Afghanistan sont réels et significatifs, le nombre d’hectares dédiés à la culture d’opium est passé de 131 000 en 2004, à 104 000 hectares cette année, ce qui représente une diminution de 21%. C’est grâce à des chiffres comme ceux-ci que nous réalisons que tout ce travail n’est pas fait en vain. 

Jean Maxime Leblanc

Bibliographie 

La situation de l’opium en Afghanistan, Rapport de l’Office contre la drogue et le crime, le 29 août 2005, http://www.unodc.org/pdf/afghanistan_2005/opium-afghanistan_2005-08-26.pdf 

Criminalité et développement en Afrique, Rapport de l’Office contre la drogue et le crime, juin 2005, http://www.unodc.org/pdf/research/Africa_report_french.pdf 

LANIEL, Laurent, Rapport de mission, programme MOST – drogue de l’UNESCO, Paris, le 18 juin 1998, http://www.unesco.org/most/laniel.htm 

AGENCE FRANCE-PRESSE, La Carte du Monde des drogues, Le Devoir, le mardi 23 janvier 2001, p. A8. 

SEROT, Emmanuel, Rapport de l’ONU: La lutte antidrogue ne serait pas vaine, Le Devoir, mardi 23 janvier 2001, p. A1 

ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ, Infections sexuellement transmissibles, WPR/RC51/6, le 14 août 2000, http://www.wpro.who.int/

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