Pour une information factuelle sur l’histoire, les causes et les effets de la migration

Un nouveau livre de Hannes Hofbauer

«Des centaines de milliers d’hommes musulmans célibataires, des centaines de milliers de demandeurs d’asile refoulés ainsi qu’un nombre inconnu de résidents illégaux créent d’énormes problèmes démographiques, sociaux, culturels et politiques tant dans leurs pays d’origine que dans les pays de destination d’Europe occidentale, notamment l’Allemagne, l’Autriche et la Suède. L’impact dans leurs pays d’origine est évident. Les Etats dévastés par les guerres et les crises, les sociétés envahies par une haine réciproque de l’ennemi auront besoin de toute l’aide possible pour la reconstruction. La création de cycles économiques fonctionnels et bien sûr, préalablement, les conditions techniques nécessaires, du développement de l’approvisionnement en énergie jusqu’au système scolaire, ne pourront réussir qu’avec une génération jeune et agile. Mais c’est précisément celle-ci, les hommes en tête, qui est partie vers des terres inconnues et qui fait cruellement défaut au pays; elle forme le tremplin déclenchant des migrations ultérieures.»

Hannes Hofbauer. Kritik der Migration. Wer profitiert und wer verliert. 2018, p. 159

Le 20 octobre 2018, Hannes Hofbauer a présenté en Suisse son livre «Kritik der Migration. Wer profitiert und wer verliert?» [Critique de la migration. Qui en profite et qui y perd?] A la suite de son intervention, «Horizons et débats» a eu l’occasion de réaliser une interview avec lui.

Horizons et débats: M. Hofbauer, aujourd’hui, vous nous avez présenté votre nouveau livre «Kritik der Migration. Wer profitiert und wer verliert». Quelle a été votre motivation pour soulever ce sujet assez explosif? 

Hannes Hofbauer: Cela est basé sur des expériences que j’ai faites pendant de longues années avec le sujet de la migration: d’une part je suis convaincu – comme probablement beaucoup de personnes – que la migration est un signe d’inégalité, d’une grande inégalité régionale – d’une inégalité s’agrandissant de plus en plus dans le monde entier. D’autre part, j’ai vu que dans de nombreux milieux libéraux – notamment de gauche –, la migration est présentée comme quelque chose de positif. Alors, je me suis dit que je voulais me consacrer à cette contradiction, en tentant de contribuer à l’information. Je vais analyser l’histoire et les causes et également les effets de la migration, tant dans les pays d’origine que dans les pays d’arrivée des migrants.

La migration n’est pas une condition de la vie humaine

Dans votre livre, vous avez décrit le point de départ pour votre recherche. Quel est l’état de votre recherche concernant les migrations? 

J’ai remarqué, suite à mes accès sociaux-scientifiques – je suis historien économiste –, que dans la recherche la migration n’a pas existé pendant de longues décennies. Aujourd’hui de plus en plus de scientifiques sociaux, d’historiens et de scientifiques politiques traitent le sujet de la migration. A première vue, je trouve cela intéressant, il faut probablement le faire. Puis, il y a la remarque centrale dans la nouvelle recherche sur les migrations affirmant: «La migration a toujours existé.» J’y consentirais, mais la recherche récente sur la migration implique avec cette phrase que la migration est une condition de la vie humaine, et là déjà nos chemins se séparent, les chemins de la recherche récente sur la migration et ma vue des migrations, car je pense bien que la migration a toujours existé, qu’elle est humaine, mais je ne suis pas d’avis qu’elle est une condition pour la vie humaine. Etant donné que j’ai étudié ce qui s’est passé depuis la Seconde Guerre mondiale, je peux aussi prouver par les chiffres, combien de personnes ont dû quitter leur pays dans le monde entier. Ainsi, on constate qu’entre les années 1950 et 1970, il s’agissait de 0,6% de la population mondiale et à partir des années 1990, le taux s’est élevé à 0,9%. Ce sont donc davantage, mais, concernant la migration, cela n’est nullement une preuve d’une condition immuable de la vie humaine – c’est plutôt le contraire: la norme ce n’est pas le migrant, mais la personne sédentaire.

La politique de l’élargissement de l’UE vers l’Est a incité la migration

Quel est, selon vous, le lien entre la politique de l’UE et la question migratoire? Vous avez parlé de la «voie de l’asile de l’UE» …

Avant d’en venir à la «voie de l’asile» [«Asylschiene»], je désire revenir un peu en arrière. Je pense que lors de son élargissement, l’Union européenne a fait une politique incitant à la migration – suite à l’affrontement des niveaux de vie, de travail et de salaire très différents – lors de l’élargissement à l’Est en 2004 et en 2007 encore une fois avec la Roumanie et la Bulgarie. L’Union européenne n’a rien entrepris pour adapter ces niveaux. En tant qu’union communautaire et économique, elle a harmonisé la sphère économique – on peut aussi parler d’une convergence de l’économie. C’est-à-dire que l’échange de marchandises, la circulation des capitaux et des services étaient traitées de manière plus ou moins convergentes, mais pas les domaines sociaux. Ces derniers étaient l’affaire des Etats nation. Cela a eu comme conséquence que les pays, dans lesquels les niveaux de salaires étaient dix fois inférieurs, voire vingt fois inférieurs comme en Bulgarie – comparés à l’Allemagne –, se sont rencontrés avec des modes de vie totalement différents. Je pense que cela a favorisé la mobilité et la migration. La Banque mondiale a constaté en 2012 que 20 millions de personnes de l’Europe de l’Est avaient quitté leur patrie en direction de l’Ouest. Elle a plus tard même constaté que cette hémorragie massive de migrants a créé une diminution de la croissance des pays de l’Europe de l’Est à hauteur d’environ 7% du BIP en moyenne.

Le FMI donne une fausse recommandation

Le Fonds monétaire international (FMI) a refusé de reconnaître que c’était une erreur, mais il a émis la recommandation pour les pays de l’Est de faire venir des migrants de pays encore plus pauvres, se trouvant encore plus à l’Est, telles l’Ukraine, l’Albanie ou la Biélorussie. C’est ce qui s’est passé: au cours des dernières années, la Pologne a «importé» plus d’un million d’Ukrainiens pour des places de travail bon marché, tout comme la Slovaquie pour l’industrie automobile.

L’accueil de Merkel aux migrants a ouvert la «voie de l’asile»

Pour en revenir à la question de savoir pourquoi l’Union européenne a tant de mal à distinguer les définitions de l’asile et de la migration: il me semble que ce n’est pas le fruit du hasard. A l’arrivée des flux humains – peut-être pas déclenchés, mais certainement favorisés par la déclaration de bienvenue de Merkel –, l’Union européenne a ouvert la voie de l’asile pour les migrants alors qu’il était clair dès le début que la Convention de Genève relatif au statut des réfugiés n’était pas compétente. La Convention de Genève doit protéger les personnes persecutées du fait de leur race, de leur religion ou de leurs opinions politiques, mais ne peut pas protéger les personnes quittant des régions en crise ou en guerre. Néanmoins l’Union européenne – et notamment l’Allemagne – a estimé que ces gens avaient le droit à l’asile. Entre temps, on a remarqué que la moitié, voire davantage, de ces personnes ayant demandé l’asile en Allemagne ont été refusés, en Autriche il s’agit même de 70%. Ce qui prouve qu’il était absurde d’avoir voulu traiter cette migration de masse à l’aide du droit à l’asile.
Néanmoins, c’est bien ce qui s’est passé en 2015 avec ce que j’appelle la grande migration musulmane.

Résiliation de l’Accord de Lomé, suivie de sérieux dommages pour le tiers-monde

Quelles furent les conséquences de la résiliation de l’Accord de Lomé dans ce contexte?

A partir de 2000, l’Union européenne avait conclu des accords de partenariat avec les Etats d’Afrique et des Caraïbes. C’étaient des accords de libre-échange bilatéraux – tels que des droits de douane permettant, grâce à l’Accord de Lomé de 1975, à différents pays du tiers-monde de protéger leurs marchés des importations européennes, ce qui pouvait, par exemple, leur faciliter une installation de leurs propres industries. Cela fut éliminé par les accords de partenariat de 2000 et plus tard. Depuis lors, le libre-marché prévaut – et comme entre temps tout le monde le sait – le libre-marché favorise toujours la partie économiquement la plus forte. On le voit maintenant dans la lutte entre les Etats-Unis et la Chine: cette dernière est soudainement le pouvoir plaidant pour le libre-échange et les Etats-Unis se mettent brusquement à ériger des mesures protectionnistes. Pour les pays du tiers-monde en Afrique, cela signifie qu’ils sont à la merci de la surproduction agricole de l’Europe, sans pouvoir s’en protéger. Cela y détruit l’agriculture en éliminant les moyens de subsistance de la petite paysannerie familiale dans ces pays. La conséquence en est que leurs fils ou les familles tout entières doivent quitter leurs domiciles pour chercher autre part des lieux de vie plus cléments. 

En avez-vous un exemple concret?

Cela a commencé au Ghana. Ce fut un des premiers pays à conclure un tel accord de partenariat. Sur le marché de la volaille, par exemple, avant la conclusion du pacte entre le Ghana et l’Union européenne, 95% de l’offre venait des paysans locaux, à la suite de la conclusion de l’accord, l’offre fut réduite à 11%.

Les guerres provoquent les migrations

Vous avez expliqué que l’accueil des migrants par Mme Merkel en 2015 et son slogan «Nous y arriverons!» avait bien provoqué une vague migratoire, mais que les causes réelles sont plus anciennes. 

Je crois que l’accueil chaleureux de Mme Merkel ne fut que la goutte d’eau de trop. Les origines de la migration du monde musulman – pour des millions de personnes – remontent à plus loin en arrière. Je pense, par exemple, aux guerres déclenchées par les Etats-Unis, souvent avec l’appui de l’OTAN, parfois avec celui de la Coalition des bonnes volontés, comme pour l’Irak, où la France et l’Allemagne n’ont pas participé. Ces guerres ont eu de très sérieuses répercussions concernant la déstabilisation de ces pays. Je parle de l’Irak à partir de 1991, ce fut le premier «Desert Storm». En 2001, il y eut la guerre d’Afghanistan sous le prétexte de se venger de l’attaque du 9-Septembre, alors même qu’il n’y avait guère de preuves. Entre temps, des guerres ont été déclenchées au Yémen, au Mali, en Libye et on s’est immiscé dans la guerre civile syrienne. Il suffit de prendre comme exemple la Syrie et l’Irak. Ils étaient des pays stables avant ces interventions – du moins dans le sens qu’ils ne provoquaient pas de flux migratoires. Par la suite, ils ont été totalement déstabilisés, détruits, divisés territorialement et leurs populations ont dû fuir parce que la guerre leur a enlevé les bases vitales. C’est là qu’il faut chercher les raisons de ces migrations.

Le soutien financier pour les camps de réfugiés de l’ONU a été fortement réduit

A cela s’ajoute que lors de la guerre civile en Syrie, les populations ont tenté de ne pas trop s’éloigner dans leur fuite, mais de rester à proximité de leur patrie. La plupart sont déplacées en Syrie même. Plusieurs millions ont quitté le pays pour aller en Jordanie ou en Turquie. Cela a duré environ deux ans jusqu’à ce que ces camps, gérés par l’ONU, fussent mis financièrement à sec. La raison en était que les Etats-Unis et d’autres pays avaient diminué leurs contributions financières. Puis vint – ce qui fonctionna comme déclencheur – l’appel d’Angela Merkel donnant un nouvel espoir aux réfugiés d’arriver en Allemagne ou plus au nord. Ils se sont donc mis en marche.

Accueil de jeunes conscrits syriens: «L’objectif était d’affaiblir le gouvernement Assad …

Vous avez examiné de près la route des Balkans et fait quelques observations. Pourriez-vous nous en parler?

Oui, et tout le monde peut se faire une idée en regardant les films disponibles sur Youtube. Quant à moi, je me suis, par exemple, rendu au «Westbahnhof» de Vienne, où j’ai vu cette misère. C’était évidemment déchirant et un sérieux problème. Mais il faut également regarder les films Youtube documentant la situation dans les gares de Budapest, où l’on voit qu’environ 90% des arrivants étaient des jeunes hommes. On constate un nombre très restreint de familles ou de femmes – juste quelques-unes. Et ces jeunes hommes avaient entre 18 et 25 ans – naturellement, on ne sait pas à quelles couches sociales ils appartenaient –, mais ce qu’ils ont visiblement affiché, c’est qu’ils étaient des conscrits de l’armée syrienne. Et comme ils ne se trouvaient pas dans cette armée, cela montre que beaucoup d’entre eux étaient en principe des déserteurs. Cette circonstance – des conscrits ne se trouvant pas incorporés dans l’armée syrienne qui avait combattu l’Etat islamique à son apogée en 2015 –, je la trouve compréhensible du point de vue de chaque individu: qui aime se faire envoyer à la guerre? Mais analysé d’un autre point de vue, cela pose évidemment un problème structurel, et il faut se demander pourquoi les pays européens ou l’Allemagne ont accueilli ces hommes. Là, nous nous trouvons devant un aspect géopolitique: il s’agissait d’affaiblir le gouvernement Assad.

… et de renforcer le marché européen du travail»

On voulait bien sûr également profiter de ces jeunes gens pour le marché du travail européen ou du moins en choisir un certain nombre. Je me rappelle d’une situation, où des entrepreneurs lituaniens se sont rendus dans un camp quelque part en Hongrie pour y choisir quelques milliers de Syriens. Il faut bien dire que cela était très peu réjouissant. Je pense qu’il est important de discuter également ces aspects de la migration et de ne pas les dissimuler.

Ce qui ne fonctionne pas dans les discours keynésien et libéral sur les migrations

Quelles sont à votre avis les erreurs commises jusqu’à présent dans les débats sur les migrations?

Il y a plusieurs discours. Un de ces discours, par exemple, proche de la mouvance sociale-démocrate, est le discours keynésien. On pourrait le résumer ainsi: avec cette migration de masse, on peut résoudre ou stimuler, à l’aide de l’Etat, la réalisation de logements pour les migrants, l’offre de cours d’allemand et de cours sur les valeurs prévalant dans notre culture et beaucoup d’autres choses encore. Ainsi on développe une sorte d’industrie migratoire. Cela pourrait également aider à combler ou à surmonter les baisses à l’exportation qui sont récurrentes.
Ce discours keynésien néglige le fait que les coûts économiques en sont extrêmement élevés. L’économiste allemand Konrad Schuler estime que le budget allemand sera, au cours des quatre à cinq prochaines années, grevé de 47 milliards d’euros par an, en raison des migrations de 2015/2016. Cela correspond à 15% du budget allemand et aura donc des répercussions sur d’autres postes budgétaires où l’on sera contraint de faire des économies.
Le discours keynésien contient encore une autre erreur particulière: il ne prend pas en compte – et cela me paraît très important – les coûts provoqués par le départ de ces jeunes gens de leur pays d’origine. Comment imaginez-vous que la Syrie, l’Afghanistan ou les pays africains pourront être reconstruits après ces crises économiques ou ces guerres? Le discours keynésien est donc un discours totalement euro-centrique.
L’autre discours est le discours libéral. Il part de l’idée que nous avons besoin d’une migration constante et également de ces grandes migrations musulmanes afin d’en doter nos marchés du travail et de les maintenir dans un mouvement continuel. Son argument principal est qu’aucune personne locale (en Allemagne, en Autriche et en Suisse) ne veut faire des travaux salissants. On peut, là aussi, y opposer qu’il s’agit d’une question à trancher entre le travail et le capital: comment rémunère-t-on un travail lourd ou salissant? Il y a des exemples, où les travaux pénibles sont bien rémunérés. Pour les travaux dans les canalisations de certaines villes comme Vienne ou pour le ramassage des ordures dans certaines communes, on ne veut pas engager de la main d’œuvre étrangère bon marché. Dans de tels secteurs, on a recours aux travailleurs locaux qui ne sont pas seulement bien rémunérés, mais qui ont un emploi digne généralement bien respecté. Voilà donc, pour ainsi dire, la position opposée, et c’est elle qu’il faudrait adopter.

Alternatives à l’expansion de la mobilité et de la migration

Quel pourrait être, à votre avis, le fondement d’un discours constructif sur la question migratoire? Vous avez mentionné le terme de «protectionnisme progressiste».

Je suis tombé sur ce mot-clé en lisant le livre de Colin Hines, «Progressive Protectionism». Pour lui, il s’agit de synthétiser un discours écologique qui soit critique à l’égard de la mobilité. Le Viennois Hermann Knoflacher, spécialiste des transports, a dit un jour: «La mobilité reflète un manque à un endroit.» Projeté sur la question migratoire, cela revient à dire qu’il faut être critique envers les migrations. Ce qui aboutit à plutôt préférer un développement autocentré, une substitution des importations, des accords politico-économiques équitables et non pas le libre-échange et l’opposition contre de tels accords, au lieu de développer la mobilité et les migrations – comme veut l’imposer l’ONU à l’aide du Pacte sur les migrations lors de la rencontre de Marrakech de décembre. J’appelle cela parfois le «concept de la subsidiarité économique» qui raccourcit les trajets, réduit les chaînes de production et ne rallonge pas les chaînes des produits. Cela revient à dire qu’il faut renforcer les marchés locaux au détriment de la globalisation.
Merci bien, Monsieur Hofbauer, nous souhaitons que votre livre trouve toute l’attention qui lui est due. Cet ouvrage est de première importance et nous espérons que les débats sur les migrations seront menés avec toute l’objectivité qu’ils méritent.    •

(Traduction Horizons et débats)

 «Dans leur étude publiée en juillet 2016, les statisticiens du FMI ont pris la peine de quantifier les conséquences macroéconomiques de ces migrations massives pour les pays d’origine. Leurs conclusions révèlent toute l’absurdité de l’inégalité structurelle entre l’Est et l’Ouest et elles présentent les migrations comme la raison principale. Selon le FMI, l’Europe de l’Est aurait sans migrations un Produit national brut (PNB) sensiblement plus élevé: ‹S’il n’y avait pas eu d’émigration entre 1995 et 2012, le PNB réel serait supérieur de 7% en moyenne (avec une légère différence selon les pays, ndla.)›. Cette déclaration détruit le récit sur le caractère enrichissant des migrations, d’autant plus que la croissance dans les pays de destination est loin d’atteindre une augmentation de 7% en raison des flux migratoires.
Mais c’est encore pire. Selon l’étude du FMI, les transferts monétaires des émigrants vers leur pays d’origine entravent l’économie locale. […] 
Le manque de jeunes et de personnes en bonne santé, et donc la prépondérance des personnes âgées dans les pays d’origine des migrants, entraîne également une explosion des coûts des systèmes de santé et de retraite ne pouvant être couverts par les Etats. ‹Le départ d’une partie des plus jeunes et des plus brillants présente un défi majeur dans le processus de rattrapage de l’Europe de l’Est face aux pays plus avancés›, conclut le FMI dans son langage diplomatique. (Hofbauer, p. 211s.)

«Quiconque trouve moralement et politiquement répréhensible que des couturières bengalaises, entassées dans des usines risquant de s’effondrer, triment pour un salaire de misère pour le marché mondial, ne peut pas trouver de connotation positive à l’importation constante de main d’œuvre des ‹pays du Sud› dans les régions centrales du monde. La délocalisation des emplois vers des lieux à bas salaires et l’immigration massive de travailleurs déracinés vers les ‹pays du Nord› sont trop similaires dans leurs structures d’exploitations.» (Hofbauer p. 8)

Hannes Hofbauer (Photo mad)

Hannes Hofbauer est né à Vienne en 1955. Historien économique et social, il travaille comme journaliste et éditeur. De nombreux ouvrages sont publiés aux éditions Promedia Verlag, dont: «Verordnete Wahrheit – Bestrafte Gesinnung. Rechtsprechung als politisches Instrument» [Vérité prescrite – conviction punie. La jurisprudence comme instrument politique] (2011); «Slowakei. Der mühsame Weg nach Westen» [Slovaquie. La voie astreignante vers l’Ouest] (avec David Noack, 2012); «Die Diktatur des Kapitals. Souveränitätsverlust im postdemokratischen Zeitalter» [La dictature du capital. Perte de souveraineté à l’ère post-démocratique] (2014, 2e édition 2015); «Feindbild Russland. Geschichte einer Dämonisierung» [Russie: histoire d’une diabolisation] (2016, 5e édition 2017); «Kritik der Migration. Wer profitiert und wer verliert» [Critique des migrations. Qui en bénéficie et qui y perd] (2018)

ISBN 978-3-85371-441-6 (Book) ISBN 978-3-85371-864-3 (E-Book)

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